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La variole du singe n'est pas actuellement une urgence de santé publique mondiale, selon l’OMS

La variole du singe se répand en Europe et en Amérique du Nord.
© CDC
La variole du singe se répand en Europe et en Amérique du Nord.

La variole du singe n'est pas actuellement une urgence de santé publique mondiale, selon l’OMS

Santé

L'épidémie de variole du singe ne constitue pas actuellement une urgence de santé publique mondiale, a déclaré samedi l'Organisation mondiale de la santé (OMS), bien que « des efforts de réponse intenses » soient nécessaires pour contrôler la propagation.

L'annonce intervient deux jours après que le chef de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreysus, a convoqué un comité d'urgence sur la maladie, en vertu du Règlement sanitaire international (RSI), pour faire face à l'augmentation du nombre de cas. 

«Le Directeur général de l'OMS est d'accord avec les conseils offerts par le Comité d'urgence du RSI concernant l'épidémie de variole du singe dans plusieurs pays et, à l'heure actuelle, ne détermine pas que l'événement constitue une urgence de santé publique de portée internationale (PHEIC) », a déclaré l'agence des Nations Unies dans un communiqué. 

La déclaration PHEIC est le niveau d'alerte mondial le plus élevé, qui ne s'applique actuellement qu'à la pandémie de COVID-19 et à la poliomyélite. 

La variole du singe, une maladie virale rare, sévit principalement dans les zones de forêt tropicale humide d'Afrique centrale et occidentale, bien qu'elle soit parfois exportée vers d'autres régions. 

Depuis mai, plus de 3.000 cas sont apparus dans 47 pays, dont beaucoup n'avaient jamais signalé la maladie auparavant. Les chiffres les plus élevés se trouvent actuellement en Europe et la plupart des cas concernent des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. 

Empêcher la propagation 

Il y a eu peu d'hospitalisations à ce jour et un décès. 

«Le Comité a unanimement reconnu le caractère d'urgence de l'épidémie et que le contrôle de la propagation nécessite des efforts de réponse intenses », indique le communiqué. 

Les membres ont également recommandé que la situation soit surveillée de près et réexaminée après quelques semaines. 

Les conditions qui pourraient inciter à une réévaluation sont la preuve d'un taux de croissance accru des cas au cours des 21 prochains jours, la survenue de cas parmi les professionnel(le)s du sexe, une propagation importante vers et dans d'autres pays et une augmentation du nombre de cas parmi les groupes vulnérables tels que les personnes à l’infection VIH mal contrôlée, les femmes enceintes et les enfants. 

D'autres situations mentionnées incluent des preuves de retombées inverses sur la population animale ou de modifications importantes du génome viral. 

Dans un communiqué, Dr Tedros a déclaré qu'il était profondément préoccupé par la propagation de la maladie et que lui et l'OMS suivaient de très près l'évolution de la menace. 

«Ce qui rend l'épidémie actuelle particulièrement préoccupante, c'est la propagation rapide et continue dans de nouveaux pays et régions et le risque de transmission supplémentaire et soutenue aux populations vulnérables, y compris les personnes immunodéprimées, les femmes enceintes et les enfants », a-t-il déclaré. 

Il a souligné la nécessité à la fois d'une attention collective et d'une action coordonnée par le biais de mesures de santé publique, notamment la surveillance, la recherche des contacts, l'isolement et les soins des patients, et la garantie que les vaccins, les traitements et d'autres outils sont disponibles pour les populations à risque et partagés équitablement. 

Le chef de l'OMS a noté que le Comité avait souligné que la variole du singe circulait dans un certain nombre de pays africains depuis des décennies et avait été négligé en termes de recherche, d'attention et de financement. 

« Cela doit changer non seulement pour la variole du singe mais pour d'autres maladies négligées dans les pays à faible revenu », a-t-il déclaré.