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Yémen : la trêve s’est traduite par une baisse des violences, selon l'ONU

Un garçon dans un bâtiment endommagé à Ta'izz, au Yémen (photo d'archives).
© UNOCHA/Giles Clarke
Un garçon dans un bâtiment endommagé à Ta'izz, au Yémen (photo d'archives).

Yémen : la trêve s’est traduite par une baisse des violences, selon l'ONU

Droits de l'homme

Alors que les parties belligérantes du Yémen ont accepté de prolonger de deux mois une trêve conclue sous l’égide de l’ONU, l’arrêt des opérations militaires majeures au Yémen s’est traduite ces deux derniers mois par une baisse des violences et des combats, a confirmé vendredi le Bureau des droits de l’homme de l’ONU.

Selon les services de la Haute-Commissaire Michelle Bachelet, le cessez-le-feu conclu le 2 avril dernier a permis au peuple yéménite de voir la violence et les hostilités diminuer au cours des deux derniers mois. 

« Nous nous réjouissons donc d’autant plus, du point de vue des droits de l’homme, que les parties au conflit - le gouvernement internationalement reconnu, soutenu par une coalition dirigée par l’Arabie saoudite, et le mouvement Ansar Allah - aient accepté de prolonger la trêve de deux mois supplémentaires », a déclaré lors d’un point de presse régulier de l’ONU à Genève, Liz Throssell, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH).

19 civils tués et 32 autres blessés en deux mois

Entre le 2 avril et le 1er juin dernier, le Bureau des droits de l’homme des Nations Unies au Yémen a recueilli des informations préliminaires indiquant qu’au moins 19 civils ont été tués et 32 blessés dans une vingtaine d’incidents de violence liés au conflit.

Selon le HCDH, la majorité de ces victimes ont été causées par des mines terrestres, y compris des mines improvisées, et des restes explosifs de guerre

« Cela souligne la menace que ces engins font peser sur les civils, souvent pendant de longues périodes, causant la mort ou des blessures graves », a ajouté Mme Throssell, relevant que « les enfants sont particulièrement exposés ». Du 2 avril au 1er juin, trois enfants auraient été tués et 12 autres blessés de cette manière. 

Compte tenu de l’utilisation généralisée des mines terrestres, malgré leurs effets indiscriminés, et de la présence de munitions non explosées, notamment à Hodeïda, l’ONU note que « cette tendance devrait malheureusement se poursuivre car les gens s’aventurent dans les zones contaminées. Dans ces conditions, le HCDH demande instamment à toutes les parties au conflit et tous acteurs régionaux et internationaux impliqués dans le conflit, de coopérer avec les équipes de déminage humanitaire et de leur accorder un accès total et sûr.

Des enfants devant un véhicule détruit à Saada, au Yémen.
© PAM/Jonathan Dumont
Des enfants devant un véhicule détruit à Saada, au Yémen.

Le HCDH exhorte les beliigérants à adhérer « de bonne foi aux termes de la trêve »

Pourtant malgré la première trêve signée en avril, le HCDH a enregistré quatre incidents de tirs de snipers qui ont entraîné la mort de trois civils, dont une femme, et des blessures graves à deux civils, dont un garçon, dans des zones sous le contrôle du gouvernement près des lignes de front dans les gouvernorats d’Al Dalee et de Taiz. Deux incidents ont également été documentés au cours desquels des armes tirées par des drones ont blessé quatre civils, dont une fille, toujours dans des zones contrôlées par le gouvernement à proximité des lignes de front.  

L’Envoyé spécial des Nations Unies pour le Yémen, Hans Grundberg, a annoncé jeudi le renouvellement de la trêve négociée par l’ONU et qui était entrée en vigueur le 2 avril 2022 au Yémen. La trêve obtenue début avril sous l’égide de l’ONU devait se terminer ce jeudi soir. Mais les belligérants ont finalement accepté de la renouveler durant deux mois supplémentaires.

« Selon certaines informations, les parties au conflit pourraient se regrouper au cas où les opérations militaires reprendraient », a indiqué la porte-parole du HCDH, exhortant les belligérants à adhérer « de bonne foi aux termes de la trêve ». Il s’agit ainsi « de s’abstenir totalement des campagnes de recrutement visant à amener des enfants dans leurs rangs - une pratique illégale qui contrevient aux engagements pris par toutes les parties ».