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En visite en Chine, la cheffe des droits de l’homme de l'ONU Michelle Bachelet rencontre le Président Xi

La cheffe des droits de l'homme de l'ONU, Michelle Bachelet, rencontre virtuellement le Président chinois Xi Jinping.
© OHCHR
La cheffe des droits de l'homme de l'ONU, Michelle Bachelet, rencontre virtuellement le Président chinois Xi Jinping.

En visite en Chine, la cheffe des droits de l’homme de l'ONU Michelle Bachelet rencontre le Président Xi

Droits de l'homme

Au troisième jour d’une visite officielle en Chine, la cheffe des droits de l'homme de l'ONU, Michelle Bachelet, a déclaré avoir eu une « occasion précieuse » de mettre en lumière les questions et les préoccupations en matière de droits humains avec le Président Xi Jinping et d'autres hauts responsables chinois.

Dans un tweet mercredi, la Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme a indiqué qu'elle avait pu « discuter directement » de questions importantes par liaison vidéo avec le dirigeant chinois, sans donner plus d'informations sur les points de discussion. 

« Je me suis engagée à entreprendre cette visite, la première visite d'un Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme en Chine en 17 ans, car pour moi, c'est une priorité de dialoguer directement avec le gouvernement chinois… sur les questions de droits de l'homme aux niveaux national, régional et mondial », a déclaré Mme Bachelet, dans des commentaires partagés par son bureau, le HCDH

« Pour que le développement, la paix et la sécurité soient durables - localement et par-delà des frontières - les droits de l'homme doivent être au cœur », a-t-elle ajouté.

Rôle crucial de la Chine 

Dans son allocution d'ouverture lors de sa rencontre avec le Président Xi, la cheffe des droits de l’homme de l'ONU a également souligné que la Chine avait « un rôle crucial à jouer au sein des institutions multilatérales pour faire face à de nombreux défis auxquels le monde est actuellement confronté ». 

Ces défis comprennent « les menaces à la paix et à la sécurité internationales, l'instabilité du système économique mondial, les inégalités, le changement climatique et plus encore », a expliqué Mme Bachelet, ajoutant qu'elle attendait avec impatience « d'approfondir nos discussions sur ces questions et d'autres ». 

Comme pour d'autres pays, la Haute-Commissaire a également offert à la Chine une assistance technique pour « accompagner les efforts visant à renforcer la promotion et la protection des droits de l'homme, de la justice et de l'État de droit pour tous sans exception ». 

Visite dans le Xinjiang 

Mme Bachelet se préparait à se rendre mercredi dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang, alors que des experts indépendants des droits de l'homme nommés par l'ONU ont exprimé de sérieuses inquiétudes concernant les allégations de détention et de travail forcé de Ouïghours musulmans. 

La Chine a fermement nié les allégations concernant la façon dont est traitée la minorité ouïghoure. Des centaines de milliers personnes seraient détenues dans des centres dits de « rééducation » ou transférées de force dans des usines du Xinjiang ou d'autres provinces chinoises. 

Rencontre avec des étudiants

Mercredi également, la cheffe des droits de l’homme de l'ONU a prononcé une allocution devant des étudiants de l'Université de Guangzhou. 

A une époque « d'incertitude et d'imprévisibilité », une « éducation aux droits humains est tellement cruciale » pour tous, a insisté Mme Bachelet. 

Elle offre l'opportunité de façonner « notre propre réalité sociale, économique, culturelle et politique », a-t-elle poursuivi, ajoutant qu'elle apportait « des solutions concrètes aux défis auxquels les gens sont confrontés ». 

Malgré de nombreuses menaces mondiales, de la Covid-19 au changement climatique, en passant par les conflits et les inégalités croissantes, la Haute-Commissaire a déclaré à son auditoire que « l'énorme pouvoir de la jeunesse » était l'une des nombreuses « lueurs d'espoir ». 

« Un ingrédient fondamental pour que les jeunes puissent jouer ce rôle est un espace civique ouvert où ils peuvent exprimer leurs opinions et rechercher le changement », a déclaré Mme Bachelet, ajoutant qu'elle avait été inspirée par des mouvements de jeunes militants qui contestaient « les discriminations, les injustices et les inégalités ». 

« Les jeunes influencent les débats d'importance nationale et internationale et incitent au changement social - notamment en exigeant une place à la table de discussions et en tenant les gouvernements et les entreprises responsables de leur inaction », a-t-elle ajouté. 

Mme Bachelet a souligné la nécessité d'« un espace civique ouvert où ils peuvent exprimer leurs opinions et rechercher le changement ». 

Revenant sur le sujet du droit inaliénable de participer à un dialogue ouvert, elle a également ajouté : « Lorsque divers secteurs de la société sont amenés à discuter, sont inclus dans le débat, cela permet une compréhension plus profonde des problèmes. Avec différentes voix participant, les États peuvent mieux identifier les lacunes des lois et des politiques, pour s'assurer qu'elles sont plus justes ». 

À son arrivée à Guangzhou lundi où elle a été accueillie par le Vice-ministre des Affaires étrangères Ma Zhaoxu, Mme Bachelet a déclaré aux journalistes qu'elle s'attendait à discuter de « questions très importantes et sensibles » au cours de sa visite, pour aider à « renforcer la confiance ». 

Elle doit tenir une conférence de presse à la fin de sa mission de six jours.