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Des civils quittent la zone de l'usine Azovstal à Marioupol, en Ukraine, au cours d'une opération de passage sécurisé de cinq jours.

Ukraine : l'ONU vient en aide aux rescapés de l'aciérie Azovstal de Marioupol après un voyage éprouvant

© CICR
Des civils quittent la zone de l'usine Azovstal à Marioupol, en Ukraine, au cours d'une opération de passage sécurisé de cinq jours.

Ukraine : l'ONU vient en aide aux rescapés de l'aciérie Azovstal de Marioupol après un voyage éprouvant

Paix et sécurité

Des travailleurs humanitaires de l'ONU en Ukraine ont commencé mardi à aider les premières personnes évacuées de l’aciérie dévastée Azovstal de Marioupol, l'Organisation déclarant qu'elle ferait tout son possible pour aider les personnes encore prises au piège.

« Je suis soulagée de confirmer que l'opération de passage sécurisé depuis Marioupol a été couronnée de succès. Les personnes avec lesquelles j'ai voyagé m'ont raconté des histoires déchirantes sur l'enfer qu'elles ont vécu », a partagé dans un Tweet la principale responsable humanitaire de l'ONU en Ukraine, Osnat Lubrani.

Selon Mme Lubrani, 101 civils ont été évacués de l'aciérie et d'autres zones de Marioupol, dans le cadre d'une opération qui a débuté vendredi et qui été coordonnée par l'ONU et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), conformément aux engagements pris à la suite de la récente visite du Secrétaire général de l'ONU, à Moscou et à Kyïv.

António Guterres s’est félicité de la réussite de l'évacuation mardi.

« J'espère que la coordination continue avec Kyïv et Moscou conduira à davantage de pauses humanitaires qui permettront aux civils de passer en toute sécurité loin des combats, et à l'aide d'atteindre les personnes où les besoins sont les plus grands », a déclaré M. Guterres dans un communiqué.

Le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) a également confirmé sur Twitter que les premières personnes évacuées avaient commencé à arriver dans un centre d'accueil à Zaporijjia, à plus de 300 km au nord de Marioupol.

Tweet URL

Un tweet de l'OCHA sur le terrain a confirmé que les bus étaient en route dimanche, coordonnés par l'ONU, le CICR et les parties au conflit.

Environ 20% de la population serait toujours à Marioupol

Selon la chargée des incidents de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l'Ukraine (Incident manager), Dre Dorit Nizan, de nombreux autres civils provenant des villes et villages de la périphérie ouest de Marioupol s'etaient déjà rendus à Zaporijjia, avant les arrivées de l'aciérie Azovstal au centre d'accueil.

« Nous recevons déjà des personnes, principalement des mères et des enfants de Marioupol et de ses environs », a-t-elle déclaré, précisant que « des voitures arrivent avec des volontaires de la région ici, Zaporijjia, qui les conduisent depuis la ligne de contact ».

Avant l'invasion russe du 24 février, la population de Marioupol comptait environ 500.000 habitants, aujourd'hui, on estime qu'il en reste environ 100.000 dans la ville meurtrie, a informé la responsable de l'OMS.

Bien que la majorité de ces arrivants n'aient eu que des blessures mineures nécessitant des soins médicaux, la santé mentale liée au traumatisme de la guerre « est un gros problème » qui nécessitera des soins et un soutien à plus long terme, a expliqué Dre Nizan.

Fuir la « ligne de contact »

Depuis le début de la guerre, l'agence sanitaire des Nations Unies a livré 382 tonnes de fournitures médicales à l'Ukraine, dont 291 tonnes sont déjà parvenues aux bénéficiaires. L'agence a établi des 'hubs' à travers le vaste pays, notamment à Lviv, Kyïv, Dnipro, Donetsk et Louhansk.

« Beaucoup de gens ont quitté ces régions parce qu'elles sont proches de la ligne de contact, parce qu'elles subissent des combats et des bombardements », a déclaré le Dr Nizan.

Elle a également signalé que beaucoup d'agents de santé sont néanmoins restés « pour délivrer de l’aide, et ceux qui sont partis sont remplacés par d'autres agents de santé qui sont venus des autres zones qui ont été occupées ».

Les dernières données de l'OMS indiquent que 186 attaques contre les soins de santé ont eu lieu en Ukraine depuis le 24 février, faisant 73 morts et 52 blessés. Les armes lourdes ont été responsables de la grande majorité d'entre elles.