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Yémen : l’entrée en vigueur de la trêve est une véritable lueur d’espoir après 7 ans de guerre, selon l’envoyé de l’ONU

Une femme avec son fils dans un abri de fortune à Lahej, au Yémen.
© WFP/Hebatallah Munassar
Une femme avec son fils dans un abri de fortune à Lahej, au Yémen.

Yémen : l’entrée en vigueur de la trêve est une véritable lueur d’espoir après 7 ans de guerre, selon l’envoyé de l’ONU

Paix et sécurité

Le Yémen entrevoit une « lueur » au bout du tunnel, avec la signature début avril d’une trêve renouvelable de deux mois, a déclaré, jeudi, devant le Conseil de sécurité, l’Envoyé spécial pour le Yémen, Hans Grundberg, en précisant que cette trêve pour l’instant « tient ».

L’Envoyé spécial a précisé qu’il s’agit de la première trêve nationale en six ans et qu’elle vise notamment à améliorer la liberté de mouvement des marchandises et des civils. Il y a des signes encourageants que l’arrêt des escalades cycliques est possible, s’est-il félicité.

M. Grundberg a aussi mentionné la diminution de la violence, le fait qu’aucune frappe aérienne n’ait été recensée depuis la signature de la trêve ou bien encore la réouverture de l’aéroport de Sanaa.  

L’envoyé de l’ONU s’est cependant dit inquiet des informations faisant état d’opérations militaires aux alentours de Mareb et a relayé la crainte de la population yéménite que la trêve ne soit exploitée pour préparer le terrain pour une nouvelle escalade. Une peur légitime étant donné le manque de confiance, a argué M. Grundberg.

Réunion du Conseil de sécurité sur la situation au Yémen.
Photo ONU/Eskinder Debebe
Réunion du Conseil de sécurité sur la situation au Yémen.

Une trêve fragile

Il a encouragé les parties à s’engager sérieusement auprès des mécanismes de coordination de la trêve établis par son bureau. « La trêve est fragile », a-t-il dit. 

L’Envoyé spécial a aussi mentionné les récentes consultations du Conseil de coopération du Golfe (CGC) à Riyad pendant lesquelles la nécessité de renoncer à une solution militaire a été soulignée. Il a enfin salué le transfert du pouvoir exécutif à un Conseil présidentiel réunissant les principales forces politiques du Yémen. « Il s’agit d’une étape importante vers la stabilité et un règlement politique inclusif », a affirmé M. Grundberg. 

De son côté, le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, Martin Griffiths, a rappelé que la situation humanitaire demeure critique. 

Des millions de personnes au Yémen ont encore un besoin vital d’aide humanitaire et M. Griffiths a estimé à 4,3 milliards de dollars la somme nécessaire pour aider 17,3 millions de personnes à travers le pays.  

Il a jugé extrêmement bienvenu le nouveau dépôt de 2 milliards de dollars à la Banque centrale du Yémen, réparti entre l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, notant que le rial a récupéré 25% de sa valeur depuis cette annonce, rendant la nourriture et d’autres biens essentiels plus abordables.

M. Griffiths s’est aussi félicité du large soutien dont bénéficie la nouvelle proposition de l’ONU de remplacer le pétrolier SAFER et, entre-temps, de transvaser le pétrole dans un navire temporaire, précisant que ce travail pourra commencer en mai, à condition de réunir les 80 millions de dollars nécessaires.