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L’ONU lance un centre d’excellence pour le climat et la résilience aux catastrophes

Les communautés côtières, comme Port Sud-Est à Maurice, sont exposées aux effets néfastes du changement climatique.
Photo : PNUD Maurice/Stéphane Bellero
Les communautés côtières, comme Port Sud-Est à Maurice, sont exposées aux effets néfastes du changement climatique.

L’ONU lance un centre d’excellence pour le climat et la résilience aux catastrophes

Climat et environnement

L’Organisation météorologique mondiale (OMM) et le Bureau des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophe (UNDRR) ont annoncé, mercredi, leur volonté de lancer un Centre d’excellence pour le climat et la résilience aux catastrophes.

« Ce nouveau centre d’excellence se concentrera sur ce que les conditions météorologiques extrêmes et les autres risques naturels signifient pour la vie quotidienne sur la planète Terre dans un avenir prévisible et stimulera les efforts d’adaptation et de gestion de cette réalité », a déclaré dans un communiqué, Mami Mizutori, Représentante spéciale du Secrétaire général pour la réduction des risques de catastrophe. 

Le centre va améliorer la collecte de données sur les pertes et les dommages, en particulier dans les pays en développement. Cela permettra aux décideurs et responsables politiques de prendre de meilleures décisions « sur la manière d’investir des ressources limitées dans les bons domaines pour atténuer et prévenir les catastrophes futures et réduire les niveaux de risque existants ».

Le changement climatique n’est plus seulement une question de météo et d’impact

Cela permettra aussi d’orienter la coopération internationale vers les pays en développement qui ont désespérément besoin d’un soutien financier et technologique et d’un renforcement des capacités pour s’adapter au changement climatique. L’objectif est d’améliorer la gestion des risques de catastrophes.

Pour y arriver, cette nouvelle structure de l’OMM et de l’UNDRR réunira des experts et des praticiens du climat et des risques de catastrophe afin de faire progresser la recherche, les politiques et le renforcement des capacités. Le but est de renforcer les plans d’adaptation nationaux existants, conformément à l’Accord de Paris sur le climat, et les stratégies nationales de réduction des risques de catastrophe, conformément au cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe.

Dans le même temps, les deux agences onusiennes sont conscientes que le changement climatique n’est plus seulement une question de météo et d’impact.

« Nous voulons mieux expliquer aux gouvernements et à la société civile comment les conditions météorologiques extrêmes interagissent avec d’autres facteurs de risque de catastrophe pour amplifier l’impact des catastrophes de manière inédite », a ajouté la Cheffe du Bureau des Nations Unies pour la prévention des catastrophes.

Un projet destiné à aider les petits Etats insulaires en développement comme les Maldives à adapter leur agriculture au changement climatique. Photo FAO/Prakash Singh
Un projet destiné à aider les petits Etats insulaires en développement comme les Maldives à adapter leur agriculture au changement climatique. Photo FAO/Prakash Singh

Une attention particulière pour les petits États insulaires en développement et les pays en développement sans littoral

Une façon de rappeler que le risque de catastrophe est systémique et profondément ancré dans les processus de développement. Ils résultent le plus souvent « d’une mauvaise gouvernance, de la pauvreté, du réchauffement climatique, d’un mauvais aménagement du territoire, de la dégradation de l’environnement et des épidémies ».

Une attention particulière sera accordée aux besoins des pays les moins avancés, des petits États insulaires en développement et des pays en développement sans littoral, dont beaucoup n’ont pas accès à des systèmes d’alerte précoce multirisques et n’ont pas les moyens de mettre en œuvre une stratégie nationale de réduction des risques de catastrophe.

A ce sujet, un rapport publié ce mercredi montre que, selon les données disponibles, à peine 50 cents sur 100 dollars d’aide au développement sont consacrés à la prévention des catastrophes. Pour l’ONU, c’est une statistique qui donne à réfléchir, compte tenu des urgences planétaires auxquelles la planète est confrontée.