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Les infrastructures sont responsables de 79% de toutes les émissions de gaz à effet de serre (PNUE/UNOPS)

Un train à Séoul. Photo ONU/Kibae Park
Photo ONU/Kibae Park
Un train à Séoul. Photo ONU/Kibae Park

Les infrastructures sont responsables de 79% de toutes les émissions de gaz à effet de serre (PNUE/UNOPS)

Climat et environnement

Un nouveau rapport, publié en amont de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP26) de 2021, appelle à un changement radical dans la façon dont les gouvernements planifient, fournissent et gèrent les infrastructures.

Il souligne en effet le rôle souvent négligé que jouent les infrastructures dans la lutte contre les changement climatiques, l'atténuation et les efforts d'adaptation.

Le nouveau rapport, intitulé Les Infrastructures et la lutte contre les changements climatiques, est co-publié par l'UNOPS, le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) et l'Université d'Oxford.

Les recherches examinent en détail l'influence des infrastructures sur l'action climatique dans les secteurs de l'énergie, du transport, de l'eau, des déchets solides, des communications numériques et des bâtiments.

Les résultats soulignent que les infrastructures sont responsables de 79% de toutes les émissions de gaz à effet de serre, ainsi que de 88% de tous les coûts d'adaptation. Le secteur revêt donc une importance capitale pour respecter l'Accord de Paris sur le climat et atteindre les Objectifs de développement durable.

Investir dans des infrastructures durables

« Alors que nous cherchons à combler le déficit d'infrastructures et à améliorer la qualité de vie des gens partout dans le monde, il est essentiel que nous investissions dans des infrastructures durables qui s'adaptent à des conditions climatiques futures incertaines, contribuent à la décarbonisation de l'économie, protègent la biodiversité et minimisent la pollution. Les infrastructures durables sont le seul moyen de faire en sorte que les personnes, la nature et l'environnement prospèrent ensemble », a déclaré Inger Andersen, Directrice exécutive du PNUE.

Le rapport invite les gouvernements à considérer les infrastructures comme un secteur prioritaire pour l'action climatique. Il préconise également une planification unifiée pour lutter contre les émissions provenant des infrastructures.

Les auteurs affirment que pour lutter contre les changements climatiques, les gouvernements doivent repenser radicalement la façon dont les infrastructures sont planifiées, fournies et gérées afin de les rendre adaptées à un avenir à faible émission et résilient.

Il est encore temps d'agir

« Notre monde est confronté à une urgence climatique, avec des changements sans précédent, qui s'intensifient et, dans certains cas, sont irréversibles. Il est encore temps d'agir, mais nous devons le faire de toute urgence », a déclaré la Directrice exécutive de l'UNOPS, Grete Faremo. « Ce rapport souligne que des changements radicaux dans notre approche des infrastructures sont nécessaires pour freiner les pires effets du changement climatique. Il est essentiel que nous fassions les choses correctement, car les décisions prises aujourd'hui en matière d'infrastructures détermineront la qualité de notre avenir commun ».

Le rapport présente également certaines des mesures clés qui peuvent être prises pour s'assurer que les projets d'infrastructures intègrent des mesures d'adaptation et d'atténuation du changement climatique, tout en visant la durabilité à long terme. En se concentrant sur des exemples nationaux, il met en lumière les projets d'infrastructures qui ont contribué à la réalisation des objectifs nationaux en matière de climat et de développement.

« La question centrale n'est pas de savoir si nous avons besoin d'infrastructures, mais comment les fournir de manière durable, résiliente et compatible avec un avenir net zéro. Il n'existe pas de réponse simple à la question de savoir comment fournir des infrastructures compatibles avec le climat. Il faut faire une myriade de choix, depuis la conception d'un projet d'infrastructure jusqu'à la fin de sa vie, lorsqu'il est mis hors service ou réaffecté », a déclaré le professeur Jim Hall, professeur de risques climatiques et environnementaux à l'Université d'Oxford.