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« L'adolescence de l'humanité touche à sa fin », déclare le Premier ministre britannique

Le Premier ministre Boris Johnson du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord prend la parole lors du débat général de la 76eme session de l'Assemblée générale des Nations Unies.
Photo : ONU/Cia Pak
Le Premier ministre Boris Johnson du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord prend la parole lors du débat général de la 76eme session de l'Assemblée générale des Nations Unies.

« L'adolescence de l'humanité touche à sa fin », déclare le Premier ministre britannique

À l’ONU

Dans son discours prononcé mercredi soir lors du débat de haut niveau à l'Assemblée générale des Nations Unies, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a déclaré qu'il était temps pour l'humanité de grandir et d'assumer la responsabilité des dommages que nous infligeons à la planète.

L'espèce humaine, a déclaré M. Johnson, approche de la fin de la phase d'adolescence de sa vie évolutive. Il a évoqué la Conférence des Nations Unies sur le climat (COP26) de novembre, qu'il accueille dans la ville écossaise de Glasgow, comme le moment de montrer que l'humanité est capable d'apprendre et de mûrir.

« Chaque jour, chaque semaine, nous causons des dommages tellement irréversibles que, bien avant qu'un million d'années [d'existence de l'humanité] se soient écoulées, nous aurons rendu cette belle planète effectivement inhabitable, non seulement pour nous mais aussi pour de nombreuses autres espèces », a déclaré le Premier ministre.

« Nos petits-enfants sauront que nous sommes les coupables »

Si rien ne change, a averti le dirigeant britannique, les températures augmenteront de plus de 2,7 degrés Celsius ou plus d'ici la fin du siècle, avec des conséquences désastreuses, à cause de l'action humaine.

« Nos petits-enfants », a-t-il dit, « sauront que [...] nous avons manqué notre coup, et ils se demanderont quel genre de personnes nous étions pour être si égoïstes et si peu clairvoyants ».

Lors de la COP26, a déclaré M. Johnson, le monde doit s'engager à atteindre la neutralité carbone d'ici le milieu du siècle. Des pays représentant 70% du PIB mondial se sont engagés à atteindre cet objectif, a-t-il dit, mais des engagements sont nécessaires dans quatre domaines pour obtenir des réductions substantielles : la fin de l'énergie au charbon, la transition vers les véhicules électriques, le financement du climat et la plantation d'arbres.

Au sujet du charbon, M. Johnson a déclaré que les technologies vertes ont permis de réduire les émissions au Royaume-Uni, l'électricité produite à partir du charbon devant être supprimée d'ici 2024, et d'installer des éoliennes.

Il a noté la contribution du Royaume-Uni à la croissance rapide du marché des véhicules électriques, qui implique la fin de la vente des moteurs à combustion interne à hydrocarbures d'ici 2030, et a appelé à une coopération internationale pour faire en sorte que, d'ici 2040, il n'y ait plus que des véhicules à émission zéro en vente dans le monde.

Le Premier ministre britannique a déclaré que son pays allait renforcer la protection contre les inondations en plantant des millions d'arbres supplémentaires, et a appelé les nations à suivre l'exemple du Pakistan, qui s'est engagé à planter 10 milliards d'arbres.

En ce qui concerne le financement du climat, M. Johnson a rappelé l'engagement du Royaume-Uni à fournir 11,6 milliards de livres sterling pour aider le reste du monde à lutter contre le changement climatique, et a salué les promesses financières faites par le Danemark et les États-Unis. Toutefois, a-t-il ajouté, les engagements nationaux des gouvernements ne suffisent pas et le secteur privé doit également être mis à contribution, par l'intermédiaire des institutions financières internationales, pour réaliser les investissements nécessaires.

Souffler les bougies d'un monde en feu

En plus de lutter contre le changement climatique, a déclaré M. Johnson, ces investissements permettront de créer des millions d'emplois bien rémunérés et hautement qualifiés. Les starts-up, a-t-il noté, produisent déjà des solutions à la crise climatique, depuis les aliments pour animaux qui réduisent les émissions de méthane du bétail jusqu'à la robotique et l'intelligence artificielle qui améliorent la production alimentaire.

« Ces percées technologiques, a déclaré le Premier ministre, réduiront le coût pour les consommateurs, de sorte que nous n'avons rien à craindre et tout à gagner de cette révolution industrielle verte ».

Dans la perspective de la COP26, il a décrit la conférence sur le climat comme une occasion de grandir, une métaphore du « 16ème anniversaire de l'humanité », au cours de laquelle le monde peut célébrer un passage à l'âge adulte et « souffler les bougies d'un monde en feu ».