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La pandémie de Covid-19 accroît les facteurs de risque de suicide, avertit l'OMS

« N'abandonnez pas », « Vous n'êtes pas seul », « Vous comptez ». Chaque année, plus de 700 000 personnes se suicident dans le monde.
Unsplash/Dan Meyers
« N'abandonnez pas », « Vous n'êtes pas seul », « Vous comptez ». Chaque année, plus de 700 000 personnes se suicident dans le monde.

La pandémie de Covid-19 accroît les facteurs de risque de suicide, avertit l'OMS

Santé

Après 18 mois de pandémie de Covid-19, la prévention du suicide doit être une priorité, a averti vendredi le bureau Amériques de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à l'occasion de la Journée mondiale de prévention du suicide.

« Le suicide est un problème urgent de santé publique et sa prévention doit être une priorité nationale », a déclaré Renato Oliveira e Souza, chef de l'unité de santé mentale de l'Organisation panaméricaine de la santé (OPS).  

Des études montrent que la crise mondiale a exacerbé les facteurs de risque associés aux comportements suicidaires, tels que la perte d'emploi, les traumatismes ou les abus, les troubles de la santé mentale et les obstacles à l'accès aux soins. 

Un problème urgent de santé publique 

« Nous avons besoin d'une action concrète de la part de tous les éléments de la société pour mettre fin à ces décès et que les gouvernements créent et investissent dans une stratégie nationale globale pour améliorer la prévention et la prise en charge du suicide », a ajouté M. Oliveira e Souza. 

A travers le monde, 1 décès sur 100 est dû au suicide, ce qui en fait l'une des principales causes de décès dans le monde et la quatrième cause de décès chez les 15-29 ans, après les accidents de la route, la tuberculose et la violence interpersonnelle. 

Selon l'OMS, plus de personnes meurent chaque année du suicide que du VIH, du paludisme ou du cancer du sein, ou encore de la guerre et des homicides. 

Signes d'alerte 

Parmi les signes avant-coureurs verbaux ou comportementaux du suicide, on peut citer le fait de parler de son désir de mourir, de ressentir une immense culpabilité ou honte, ou de se sentir un fardeau pour les autres. D'autres signes sont le sentiment de vide, de désespoir ou de piège, le fait de n'avoir aucune raison de vivre, ou le fait de se sentir extrêmement triste, anxieux, agité ou plein de colère. 

Parmi les changements de comportement qui peuvent également être des signes avant-coureurs, on peut citer la recherche de moyens de mourir, l'éloignement des amis, le don d'objets importants, les changements d'humeur extrêmes, le fait de manger ou de dormir trop ou pas assez, et la consommation plus fréquente de drogues ou d'alcool. 

Toute personne qui détecte des signes avant-coureurs du suicide, que ce soit chez elle-même ou chez quelqu'un qu'elle connaît, devrait demander l'aide d'un professionnel de la santé dès que possible. 

L'espoir par l'action 

La Journée mondiale de prévention du suicide est organisée par l'Association internationale pour la prévention du suicide (IASP) et approuvée par l'OMS.  

Le thème de cette année, « Créer l'espoir par l'action », met l'accent sur la nécessité d'une action collective pour s'attaquer à ce problème. 

L'OMS a récemment publié des orientations qui soutiennent les efforts nationaux pour contribuer à réduire d'un tiers le taux de suicide mondial d'ici à 2030, conformément aux Objectifs de développement durable (ODD). 

Les principales mesures de prévention comprennent la limitation de l'accès aux moyens de se suicider, comme les armes à feu et les pesticides, ainsi que l'identification, l'évaluation, la prise en charge et le suivi précoces des personnes touchées par des pensées et des comportements suicidaires. 

D'autres mesures comprennent la promotion des compétences socio-émotionnelles des adolescents et l'éducation des médias à une couverture responsable du suicide.