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Libye : le Conseil de sécurité insiste sur l’importance d’élections libres et crédibles en décembre

Le Conseil de sécurité des Nations Unies
Photo : ONU/Eskinder Debebe
Le Conseil de sécurité des Nations Unies

Libye : le Conseil de sécurité insiste sur l’importance d’élections libres et crédibles en décembre

Paix et sécurité

Le Conseil de sécurité des Nations Unies a jugé important jeudi que des élections présidentielle et législatives libres et crédibles soient organisées en Libye comme prévu le 24 décembre 2021, et a exprimé son soutien aux autorités de transition chargées de gouverner le pays jusqu’à ces élections.

Les membres du Conseil ont entendu un exposé sur la situation dans ce pays par l’Envoyé spécial du Secrétaire général et chef de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL), Ján Kubiš, lors d’une réunion présidée par le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, dont le pays occupe la Présidence tournante du Conseil de sécurité en juillet.

Dans une déclaration publiée par la Présidence du Conseil, les Quinze ont insisté « sur l’importance d’élections présidentielle et législatives libres, équitables, régulières et crédibles » et souligné qu’il importait de mettre en place des dispositions « visant à assurer la participation pleine, égale et effective des femmes et l’inclusion des jeunes ».

« Il est nécessaire de protéger les femmes contre les menaces et les représailles qu’elles sont amenées à subir, notamment dans les rôles qu’elles peuvent assumer dans l’espace public », a ajouté le Conseil.

Les membres du Conseil ont également rappelé l’importance que revêtent « l’unification des institutions libyennes, une bonne gouvernance et l’amélioration des résultats économiques, notamment au moyen d’un accord rapide sur un budget unifié ainsi que sur la question des postes souverains ». Ils ont constaté avec satisfaction que l’audit indépendant de la Banque centrale a été mené à bien. 

Le chef de la diplomatie française, dont le pays préside le Conseil de sécurité en juillet, lors d'une réunion du Conseil sur la Libye.
Photo : ONU/Eskinder Debebe
Le chef de la diplomatie française, dont le pays préside le Conseil de sécurité en juillet, lors d'une réunion du Conseil sur la Libye.

Nécessité d’un processus de réconciliation nationale global et inclusif

Le Conseil de sécurité a souligné l’importance d’un processus de réconciliation nationale global et inclusif. Il s’est félicité du concours qu’apporte l’Union africaine à cet égard et a salué le rôle important des organisations régionales telles que la Ligue des États arabes et l’Union européenne.

Le Conseil de sécurité a exhorté les autorités et institutions compétentes à prendre les mesures permettant de préparer les élections.

S’agissant de la situation sécuritaire, le Conseil de sécurité a engagé vivement tous les États Membres, toutes les parties libyennes et tous les acteurs concernés à respecter et à appuyer l’application intégrale de l’accord de cessez-le-feu du 23 octobre 2020, notamment au moyen du retrait intégral et immédiat de l’ensemble des forces étrangères et des mercenaires du territoire libyen, sans délai. 

Le Conseil a rappelé que la MANUL joue un rôle pour ce qui est de l’application du cessez-le-feu et qu’elle est tenue d’appuyer le Mécanisme de surveillance du cessez-le-feu dirigé et contrôlé par la Libye, notamment au moyen du déploiement rapide, évolutif et progressif de ses observateurs du cessez-le-feu lorsque les conditions le permettront. Il a aussi rappelé qu’il est nécessaire de planifier le désarmement, la démobilisation et la réintégration des groupes armés et de tous les acteurs non étatiques armés concernés ainsi que la réforme du secteur de la sécurité.

Inquiétude concernant un retour en arrière

Lors de son exposé devant les membres du Conseil, Ján Kubiš s’est inquiété des risques de retour en arrière et a jugé nécessaire des mesures pour éviter que cela se produise. Il a notamment estimé qu’il fallait que les élections se déroulent comme prévu le 24 décembre pour achever la transition démocratique.

Selon lui, « des intérêts institutionnels, politiques et individuels » font obstacle à la finalisation du cadre juridique nécessaire à la tenue des élections de décembre.

Le responsable de l'ONU a exprimé sa profonde préoccupation face aux conséquences plus larges de l'impasse politique et électorale. Il a averti que si cette impasse n'est pas résolue rapidement, elle pourrait inverser la dynamique positive observée il y a quelques mois.

Bien que l'accord de cessez-le-feu d'octobre continue de tenir, l'envoyé de l'ONU a fait part de ses inquiétudes quant à l'unité des représentants des parties adverses au sein de la Commission militaire conjointe libyenne 5+5, craignant que l'accord ne s'effondre si le blocage du processus politique persiste.

Ján Kubiš a également mis en garde contre la reprise des activités terroristes par des extrémistes violents, en particulier dans le sud, et a exhorté ceux qui ont un intérêt dans la sécurité de la Libye, à lutter conjointement contre cette menace.

Alors que la situation humanitaire globale en Libye s'est améliorée depuis le cessez-le-feu, de sérieux défis restent à relever pour garantir que les personnes déplacées à l'intérieur du pays ont un accès adéquat et durable aux services de base, tels que les services de santé et d'éducation.