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Danemark : le HCR fermement opposé à l’externalisation des demandes d’asile dans d’autres pays tiers

Une rue de Copenhague, au Danemark
@Unsplash/Ava Coploff
Une rue de Copenhague, au Danemark

Danemark : le HCR fermement opposé à l’externalisation des demandes d’asile dans d’autres pays tiers

Migrants et réfugiés

Le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) s’est dit « fermement opposé aux efforts de pays visant à externaliser ou délocaliser les obligations en matière d’asile et de protection internationale vers d’autres Etats ».

C’est ce qu’a indiqué Filippo Grandi, le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, suite à l’adoption par le Danemark d’une nouvelle loi sur le transfert des demandeurs d’asile vers des pays tiers.

En effet, le parlement de Copenhague a approuvé jeudi des amendements à la loi du Danemark sur les étrangers.

Selon les médias, cette nouvelle loi permettrait au gouvernement danois d’ouvrir des centres pour demandeurs d’asile dans un autre pays rn dehors de l’Union européenne. S'il le demandeur d’asile n'obtient pas le statut de réfugié, le migrant sera prié de partir du pays hôte.

Cette nouvelle disposition renforce les politiques migratoires du gouvernement danois les plus restrictives d’Europe. Selon la presse, Seulement 761 personnes ont obtenu l'asile au Danemark en 2019 et 600 en 2020, contre plus de 10.000 en 2015. Le pays accueille dix fois moins de réfugiés que ses voisins allemand ou suédois.

« Les amendements entreront en vigueur si le Danemark conclut un accord officiel avec un pays tiers », a rappelé le chef du HCR. Mais pour M. Grandi, cela pourrait entraîner « le transfert forcé des demandeurs d’asile et la renonciation du Danemark à sa responsabilité en matière d’asile et de protection des réfugiés vulnérables ».

Près de 90% des réfugiés à travers le monde vivent dans des pays en développement

Les efforts visant à « se soustraire » à ces responsabilités vont « à l’encontre de la lettre et de l’esprit de la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés ainsi qu’à ceux du Pacte mondial sur les réfugiés aux termes duquel les pays ont convenu d’un partage plus équitable des responsabilités relatives à la protection des réfugiés », a indiqué Filippo Grandi.

L’agence onusienne indique avoir communiqué, à plusieurs reprises, ses préoccupations et ses objections à la proposition du gouvernement danois. Le HCR signale avoir « offert ses conseils et d’autres solutions pragmatiques ».

En attendant, le HCR continuera de discuter avec Copenhague, qui demeure « un précieux partenaire traditionnel du HCR ». L’objectif désormais est de trouver « des moyens concrets pour aller de l’avant, s’assurer de la confiance du peuple danois et permettre au Danemark d’honorer ses engagements internationaux ».

À l’heure actuelle, près de 90% des réfugiés à travers le monde vivent d’ores et déjà dans des pays en développement ou comptant parmi les moins avancés qui, en dépit de leurs ressources limitées, relèvent le défi et assument leurs obligations et leurs responsabilités au regard du droit international.