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Chypre : le chef de l’ONU « déterminé » à intensifier ses efforts pour parvenir à des « résultats positifs »

Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, lors de la réunion informelle 5+1 sur Chypre à Genève.
UN Photo/Violaine Martin
Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, lors de la réunion informelle 5+1 sur Chypre à Genève.

Chypre : le chef de l’ONU « déterminé » à intensifier ses efforts pour parvenir à des « résultats positifs »

Paix et sécurité

Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, s’est dit « déterminé » à poursuivre ses efforts pour parvenir à des négociations constructives sur Chypre.

« Je n’abandonne pas », a déclaré, jeudi, M. Guterres lors d'un point de presse à Genève au terme de trois jours de discussion informelle entre les Chypriotes grecs, les Chypriotes turcs et les garants grecs, turcs et britanniques.

« Nous sommes déterminés à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour faire avancer ce dialogue et faire en sorte qu’à un moment donné ce dialogue puisse aboutir à des résultats positifs », a insisté le Secrétaire général. 

« Mon agenda est strictement simple. Il s’agit de me battre pour la sécurité et le bien-être des Chypriotes - des Chypriotes grecs et des Chypriotes turcs - qui méritent de vivre ensemble dans la paix et la prospérité », a-t-il dit.

« Nous allons poursuivre nos consultations afin d’essayer de créer le meilleur environnement possible pour la prochaine réunion », a dit aux médias le chef de l’ONU.

Le dirigeant chypriote grec, Nicos Anastasiades, le dirigeant chypriote turc Ersin Tatar, les ministres des affaires étrangères de la Grèce (Nikos Dendias), de la Turquie (Mevlut Cavusoglu) et du Royaume-Uni (Dominic Raab) - les trois garants de l’indépendance de l’île en 1960 - participent depuis mardi à des discussions informelles, pour tenter de relancer le dialogue de paix mené par l’ONU.

Pas suffisamment de terrain d’entente

En attendant, les Nations Unies ont déclaré qu’il n’y avait pas suffisamment de terrain d’entente pour reprendre les négociations sur Chypre, après trois jours de discussions qui visaient à sortir les négociations de paix de l’impasse dans laquelle elles se trouvent depuis quatre ans. 

« La vérité, c’est qu’au terme de nos efforts, nous n’avons pas encore trouvé suffisamment de terrain d’entente pour permettre la reprise de négociations formelles en vue du règlement du problème chypriote », a dit M. Guterres.

Selon les rapports des médias, les parties s’opposent désormais sur le scénario d’un Etat fédéral, prévu par les résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies et celui de deux Etats indépendants et égaux sur l’île méditerranéenne divisée entre communautés turque et grecque, souhaité par la République turque de Chypre-Nord (RTCN). 

Le Secrétaire général, qui a lui-même conduit les pourparlers informels entamés mardi à Genève, a d’ailleurs rappelé les positions des deux parties.

« Comme vous le savez, je crois, la position exprimée hier par les Chypriotes turcs est que les nombreux efforts déployés au fil des années pour résoudre la question chypriote ont échoué, y compris la tentative la plus récente faite à Crans Montana », a détaillé M. Guterres, relevant que la solution préconisé par les Chypriotes turcs est d’arriver à un dénouement « fondé sur deux États coopérant l’un avec l’autre ».  

« En politique c’est très courant de résoudre la quadrature du cercle en géométrie »

De même, la position exprimée mercredi par la délégation chypriote grecque est que les négociations devraient reprendre là où elles se sont arrêtées à Crans Montana (Suisse).  

« Elles devraient avoir pour objectif de parvenir à un règlement fondé sur une fédération bizonale et bicommunautaire avec une égalité politique sur la base des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations Unies », a fait valoir le chef de l’ONU. 

« S’il est impossible de résoudre la quadrature du cercle en géométrie, en politique c’est très courant », a assuré M. Guterres, rappelant pourtant que « la réunion n’avait pas été facile ». Le Secrétaire général, qui s’appuie dans son mandat sur la première de ces deux possibilités, ne veut pas préjuger si l’organe exécutif doit se réunir pour réévaluer les résolutions.

 « Vous devez poser la question au Conseil de sécurité », a-t-il fait valoir, en réponse à une question d’un journaliste suisse.

« En tant que Secrétaire général, j’ai un mandat et ce mandat est donné par le Conseil de sécurité, et jusqu’à présent, en ce qui concerne les négociations, je dois les mener sur la base du mandat que j’ai reçu », a-t-il souligné.  Une façon de rappeler que la réunion informelle de Genève a été convoquée « sans conditions préalables ». 

Réunion des 5+1 « d’ici deux à trois mois »

Dans ce genre de réunion, il est utile que toutes les délégations puissent exprimer leurs positions.  Cela permettrait naturellement d’interagir les uns avec les autres. 

« Je ferai évidemment aussi rapport au Conseil de sécurité sur les différentes positions exprimées lors de cette réunion », a maintenu M. Guterres.

Après ce rendez-vous du Palais des Nations, l’objectif de l’ONU est désormais « d’essayer de créer autant que possible les conditions permettant à la prochaine réunion d’être un succès », même si « malheureusement, aujourd’hui, nous ne sommes pas en mesure d’atteindre les accords que nous souhaiterions ». A cet égard, des consultations seront menées avant la prochaine réunion. 

Plus généralement, l’ONU entend proposer une nouvelle tentative pour tenter de relancer ces négociations. A ce sujet, M. Guterres a affirmé que les deux parties chypriotes, les trois garants et l’ONU se réuniraient à nouveau « d’ici deux à trois mois ». 

« Nous avons pu convenir que je convoquerai à nouveau dans un avenir proche une autre réunion des 5+1- les cinq plus les Nations Unies - dans le but d’avancer dans la direction d’un terrain d’entente permettant d’entamer des négociations officielles », a précisé le chef de l’ONU. 

« Nous sommes déterminés à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour que ce dialogue avance et pour que ce dialogue, à un moment donné, puisse aboutir à des résultats positifs », a souligné M. Guterres.