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RDC : plus de 16 millions de personnes ciblées par une campagne de vaccination contre la fièvre jaune

Une infirmière se prépare à vacciner un nourrisson lors d'une vaccination régulière dans la province du Nord-Kivu, en République démocratique du Congo.
Photo : © UNICEF/Thomas Nybo
Une infirmière se prépare à vacciner un nourrisson lors d'une vaccination régulière dans la province du Nord-Kivu, en République démocratique du Congo.

RDC : plus de 16 millions de personnes ciblées par une campagne de vaccination contre la fièvre jaune

Santé

La République démocratique du Congo (RDC) a lancé, mardi, une campagne de vaccination préventive contre la fièvre jaune, qui cible plus de 16,3 millions de personnes.

La campagne de vaccination - « une première cette année en Afrique contre cette maladie » - aura lieu dans sept des 21 provinces congolaises et ciblera les personnes âgées de neuf mois à 60 ans, parmi lesquelles près de 300.000 réfugiés.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), cette campagne a nécessité plus d’un an de préparation et a été partiellement retardée par la pandémie de Covid-19. « Répondre à d’autres urgences sanitaires est désormais doublement difficile au moment où les pays travaillent dur pour contenir la pandémie de Covid-19 », a expliqué la Dre Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.

« Même si la fièvre jaune est une maladie dangereuse, il est facile de l’éviter avec une simple injection dans le bras », a ajouté la Dre Moeti, relevant que cette campagne de vaccination illustre le fait qu’en s’adaptant « à la nouvelle normalité, en travaillant ensemble et en innovant, nous pouvons éviter d’autres épidémies et combattre le coronavirus ».

Bien que la RDC ait introduit la vaccination contre la fièvre jaune dans son programme national de vaccination de routine en 2003, la couverture vaccinale reste autour de 56%, en-dessous du minimum recommandé de 80%. Selon l’OMS, la faible couverture vaccinale a mené à une résurgence de la maladie dans le pays, avec six épidémies enregistrées entre 2010 et 2019.

L’OMS fournit un soutien technique et de coordination de la campagne

Une épidémie majeure en Angola, un pays voisin, en 2016 s’est propagée à Kinshasa, la capitale de la RDC, et à deux provinces.

« Nous saluons le lancement de cette campagne ainsi que la mobilisation de la population qui s’est appropriée la campagne et prend part aux efforts collectifs pour éliminer la fièvre jaune dans le pays », a déclaré le Dr Luc Alungu, Ministre provincial de la santé de la Tshopo, l’une des sept provinces où la vaccination aura lieu.

L’OMS fournit un soutien technique et de coordination de la campagne, des formations aux vaccinateurs, de même que des outils de contrôle en temps réel permettant entre autres la gestion des données et une enquête post-campagne. La mise en place de cette campagne d’immunisation est le résultat d’une collaboration entre les autorités sanitaires congolaises et l’OMS et avec l’appui d’autres partenaires tels que le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF). la Fondation Gates, l’Alliance du vaccin Gavi, ainsi que les organisations PATH et Village Reach.

La campagne de vaccination fait partie d’une stratégie globale visant à éliminer les épidémies de fièvre jaune dans le monde d’ici 2026. L’OMS, l’UNICEF, Gavi et plus de 50 partenaires soutiennent la RDC et d’autres pays à haut risque afin d’évaluer les risques épidémiques, de déployer des campagnes de vaccination et d’exécuter des activités de riposte, dont la surveillance et les diagnostics en laboratoire.

Entre 29.000 et 60.000 décès chaque année en Afrique

A noter que la Guinée et le Sénégal ont mené en janvier dernier des campagnes de vaccination contre la fièvre jaune après que des cas ont été détectés. En 2021, mise à part la RDC, le Nigeria, la République du Congo et le Soudan mèneront aussi des campagnes de vaccination préventive de la fièvre jaune, ciblant un total de 53 millions de personnes dans les quatre pays.

Le fardeau de la fièvre jaune en Afrique est estimé entre 84.000 et 170.000 cas sévères et entre 29.000 et 60.000 décès chaque année. Vingt-sept pays africains présentent un risque maximal d’épidémies de fièvre jaune. La fièvre jaune est causée par un virus se propageant par la piqûre d’un moustique infecté. Certains patients peuvent développer des symptômes graves, parmi lesquels une forte fièvre et une jaunisse (un jaunissement de la peau et des yeux).