L'actualité mondiale Un regard humain

Yémen : l’ONU invite les belligérants à entamer des discussions pour une solution négociée au conflit

Les Yéménites se préparent pour le Ramadan malgré les difficultés
PAM/Marco Frattini
Les Yéménites se préparent pour le Ramadan malgré les difficultés

Yémen : l’ONU invite les belligérants à entamer des discussions pour une solution négociée au conflit

Paix et sécurité

L’Envoyé spécial de l’ONU pour le Yémen, Martin Griffiths, a une nouvelle fois encouragé jeudi les belligérants à entamer les discussions qui permettront d’aboutir à une solution négociée au conflit qui ravage ce pays depuis plusieurs années.

L’envoyé de l’ONU faisait le point de la situation au Yémen devant les membres du Conseil de sécurité des Nations Unies. « Je suis reconnaissant au Conseil d’avoir fait du Yémen une des priorités de son ordre du jour et de toujours délivrer un message clair et cohérent : la seule issue au conflit est une solution politique négociée », a-t-il déclaré.

Selon Martin Griffiths, il y a des raisons d'espérer : « La manière de mettre fin à la guerre est connue et ses principaux éléments discutés fréquemment avec les parties prenantes ». «  Nous appelons cette fois à un cessez-le-feu à l'échelle nationale et à convenir d’une date précise pour le lancement de ce processus politique crucial », a-t-il ajouté. « Tout ce dont nous avons besoin maintenant, c'est que les parties acceptent cet accord. C'est tout ».

L’envoyé onusien a expliqué que la région de Mareb restait le principal centre de gravité du conflit. «  Les combats dans la région montrent à nouveau des signes dangereux d’escalade. Les personnes déplacées, ainsi que les communautés locales, sont dans la ligne de mire », a-t-il dit.

Il s’est également dit alarmé par les informations faisant état de multiples attaques de drones et de missiles balistiques menées par les rebelles houthis (appelés aussi Ansar Allah) contre le territoire saoudien au cours de la semaine dernière, y compris contre des installations civiles. L’envoyé de l’ONU a également noté qu’à Taëz, les combats se sont intensifiés et les tensions continuent de monter.

Un mois de mars meurtrier

Le chef de l’humanitaire des Nations Unies, Mark Lowcock, a indiqué, pour sa part, devant le Conseil de sécurité que le mois de mars avait été le plus meurtrier de l’année 2021 pour les civils, avec plus de 200 personnes tuées ou blessées en raison des hostilités. Plus de 350 maisons ont été endommagées ou détruites.

Selon lui, si les combats continuent dans la région de Mareb, il faut s’attendre à au moins des dizaines de milliers de personnes supplémentaires qui seront forcées de fuir.

Dans ce contexte, la crise humanitaire au Yémen s’aggrave encore, a déclaré Mark Lowcock aux membres du Conseil.

Une nouvelle vague d'infections au coronavirus a plus que doublé le nombre de cas confirmés en seulement six semaines. « Les agences humanitaires font ce qu'elles peuvent pour aider, notamment en renforçant la surveillance, la sensibilisation du public, les tests et les fournitures essentielles comme le carburant et les médicaments », a-t-il dit.

L’ONU travaille également en étroite collaboration avec le gouvernement sur les vaccins. Le premier envoi de vaccins du mécanisme COVAX est arrivé à Aden il y a deux semaines - environ 360.000 doses, et 1,6 million de doses supplémentaires devraient suivre dans les mois à venir.

« Mais pour le moment, le virus évolue beaucoup plus vite que nous ne pouvons le suivre. Les vaccins ne suffiront pas à supprimer la deuxième vague. Nous avons donc un besoin urgent de plus de ressources pour intensifier le traitement, la surveillance et d’autres mesures qui atténueront l’impact de la pandémie », a dit M. Lowcock. Il a rappelé que cette deuxième vague survient à un moment où une famine à grande échelle sévit toujours dans le pays.

S’agissant du financement de l’assistance, il a indiqué que les agences humanitaires ne pouvaient aider qu'environ 9 millions de personnes par mois, contre près de 14 millions il y a un an. Cette baisse est essentiellement due aux coupes budgétaires.

« Le 1er mars, nous avons reçu des promesses de dons représentant 1,7 milliard de dollars lors de la conférence d'annonces de contributions. C'est moins de la moitié de ce dont nous avons besoin », a-t-il rappelé. Et sur les promesses faites, environ la moitié ont été payées. « Je demande à nouveau aux donateurs de verser immédiatement tout engagement restant et de faire des promesses supplémentaires », a déclaré le chef de l’humanitaire de l’ONU.