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Soudan du Sud : des progrès lents un an après la formation du gouvernement de transition, selon l’envoyé de l’ONU

Les soldats de la paix de la MINUSS ont fourni une escorte sécurisée aux femmes locales
MINUSS
Les soldats de la paix de la MINUSS ont fourni une escorte sécurisée aux femmes locales

Soudan du Sud : des progrès lents un an après la formation du gouvernement de transition, selon l’envoyé de l’ONU

Paix et sécurité

Un an après la formation d’un gouvernement de transition au Soudan du Sud, les progrès vers une paix durable sont lents, a indiqué mercredi l’envoyé de l’ONU dans ce pays, David Shearer, au Conseil de sécurité.

En février 2020, le chef rebelle Riek Machar était redevenu premier Vice-président, au côté de son rival de longue date, le Président Salva Kiir, pour diriger le pays ravagé par des années de guerre civile.

« La semaine dernière a marqué le premier anniversaire du gouvernement de transition. Il y a eu des progrès positifs », a noté M. Shearer, citant notamment la formation de la Présidence et du Conseil des ministres et la mise en place de l’effectif complet des dirigeants au niveau des États.

« Ce sont des étapes bienvenues. Mais un an après, les progrès sont lents. La législature nationale de transition attend toujours d'être reconstituée et il y a eu des progrès minimes concernant l'élaboration de la Constitution, la justice transitionnelle et les réformes économiques », a souligné le Représentant spécial du Secrétaire général au Soudan du Sud.

Plus important encore, selon lui, l’unification des forces n’a pas encore eu lieu malgré les multiples dates butoir instaurées par le gouvernement.

Vide du pouvoir au niveau local

La lenteur de la mise en oeuvre de la transition a entraîné un vide du pouvoir au niveau local, dont ont profité certains acteurs qui ont exploité les tensions locales et alimenté la violence. « Aujourd'hui, à Warrap, il y a une augmentation inquiétante de la violence entre diverses milices communautaires lourdement armées », a dit M. Shearer.

Le coût est également humanitaire. Des conflits locaux, combinés aux ravages causés par des inondations, ont créé des endroits ayant des besoins critiques comme Jonglei et Warrap. « Les agences humanitaires fournissent une aide essentielle malgré la mort de neuf travailleurs humanitaires l'année dernière alors qu'ils accomplissaient courageusement leur travail », a souligné l’envoyé de l’ONU.

Il a rappelé qu’on estime que la majeure partie du pays a besoin d'une aide alimentaire. Toutefois, la dernière évaluation de la FAO montre une augmentation d'une année sur l'autre de la production céréalière et une nette augmentation des terres cultivées.

Le Représentant spécial a indiqué que dans tout le pays, la Mission des Nations Unies qu’il dirige (MINUSS) continue de protéger et de soutenir les Sud-Soudanais dans le besoin malgré de nombreux défis.

« Le personnel en uniforme et civil de la MINUSS fait une réelle différence en réduisant le niveau de violence et en rassemblant les diverses communautés. Nous sommes une force de stabilisation qui va bien au-delà de notre présence physique », a-t-il affirmé.

« Nous continuons également de faire avancer le processus de paix en travaillant étroitement avec tous les partis politiques, en coordination avec nos partenaires régionaux et internationaux », a-t-il ajouté.

Il a toutefois souligné que le processus de paix restait « extrêmement fragile ». « De nombreux citoyens se méfient et craignent que les progrès ne s'effondrent », a-t-il prévenu.