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Journée zéro discrimination : l’ONUSIDA appelle à mettre fin aux inégalités

Les populations vulnérables sont plus susceptibles d'être touchées par des pandémies comme la Covid-19 et le VIH.
ONUSIDA/Daniel Msirikale
Les populations vulnérables sont plus susceptibles d'être touchées par des pandémies comme la Covid-19 et le VIH.

Journée zéro discrimination : l’ONUSIDA appelle à mettre fin aux inégalités

Droits de l'homme

A l’occasion de la Journée zéro discrimination célébrée chaque année le 1er mars, l’ONUSIDA a attiré lundi l’attention sur le besoin d’agir sans attendre pour mettre fin aux inégalités liées aussi bien au revenu, qu’au sexe, à l’âge, à l’orientation sexuelle, à la race, et à d’autres facteurs.

« La Journée zéro discrimination de cette année est particulièrement poignante. On a dit au début que les virus ne faisaient pas de discrimination. Mais comme nous l’avons constaté, les crises et les sociétés le font », a déclaré la Directrice exécutive de l'ONUSIDA, Winnie Byanyima, dans un message.

Selon elle, la Covid-19 a amplifié les fissures dans les sociétés et a vu des communautés marginalisées être durement affectées économiquement et devenir des boucs émissaires de la crise. Mais « la crise a également vu les communautés les plus exclues être, une fois de plus, les premières à intervenir », a-t-elle noté.

« L'ONUSIDA s'associe aux communautés du monde entier pour revendiquer l'égalité. Nous disons un non résolu à toutes les inégalités - que ce soit en raison du sexe, du revenu, de la race, du handicap, de l'orientation sexuelle, de l'appartenance ethnique et de la religion. De telles inégalités défigurent la société et sapent la justice et la dignité », a déclaré la cheffe de l’ONUSIDA.

« Nous exigeons la fin de la discrimination, de la stigmatisation et de la criminalisation », a-t-elle ajouté.

Selon Mme Byanyima, « la discrimination tue ». « Elle exacerbe les crises et perpétue les pandémies », a-t-elle souligné.

Les inégalités structurelles sont un obstacle à la lutte contre le sida

L’ONUSIDA estime que le monde n'est pas sur la bonne voie pour mettre fin au sida d'ici 2030 non pas en raison d'un manque de connaissances, de capacités ou de moyens, mais à cause des inégalités structurelles qui font obstacle.

Par exemple, la recherche montre que les lois punitives concernant l'orientation sexuelle doublent la probabilité de contracter le VIH pour les gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. « L'abrogation de ces lois est essentielle pour vaincre la pandémie de VIH », a dit la cheffe de l’ONUSIDA.

De même, la discrimination à l'encontre des migrants et d'autres populations exclues et stigmatisées entrave leur accès au dépistage, aux traitements et à l’assistance en ce qui concerne le coronavirus

La discrimination se joue également au niveau international en matière de vaccination contre le coronavirus. Seuls 10 pays ont administré plus de 75% de tous les vaccins anti-Covid-19, tandis que plus de 130 pays n'ont pas reçu une seule dose, a noté Mme Byanyima.

« Mettre fin aux inégalités fera progresser les droits humains de tous, rendra les sociétés mieux préparées à vaincre la Covid-19 et les futures pandémies et soutiendra la reprise économique et la stabilité », a-t-elle ajouté. « Nous devons garantir le droit de chacun à la santé grâce à des soins de santé fournis et financés par l’État ».