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Myanmar : Guterres condamne les violences meurtrières contre les manifestants

Une avenue de Yangon, la capitale économique du Myanmar
Unsplash/Alexander Schimmeck
Une avenue de Yangon, la capitale économique du Myanmar

Myanmar : Guterres condamne les violences meurtrières contre les manifestants

Droits de l'homme

Le chef de l'ONU a condamné dimanche les violences meurtrières commises par les forces de sécurité contre les manifestants au Myanmar.

La répression meurtrière des manifestants continue au Myanmar. Selon les informations rapportées par la presse, au moins deux personnes - dont un adolescent, ont été tuées et une trentaine d’autres ont été blessées samedi par les forces de l’ordre lors de manifestations contre la prise du pouvoir par les militaires dans ce pays d’Asie du Sud-Est.

« Le recours à la force meurtrière, à l'intimidation et au harcèlement contre des manifestants pacifiques est inacceptable », a déclaré dimanche António Guterres sur son compte officiel Twitter.

« Chacun a le droit de se réunir pacifiquement », a rappelé le Secrétaire général sur le réseau social.

La prise du pouvoir par les militaires au Myanmar a eu lieu le 1er février, date à laquelle le parlement du pays devait faire sa rentrée après la victoire aux élections de novembre 2020 de la Ligue nationale pour la démocratie - le parti de la dirigeante birmane Aung San Suu Kyi.

Le chef de l’ONU a appelé tous les partis du Myanmar à « respecter les résultats des élections et à revenir à un régime civil ».

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Un expert indépendant onusien dénonce « une guerre contre le peuple du Myanmar »

Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme au Myanmar, Tom Andrews s’est dit « horrifié » par les pertes supplémentaires en vies humaines.

L’expert indépendant onusien a déclaré dimanche que la junte au pouvoir au Myanmar intensifie sa brutalité. « Des canons à eau aux balles en caoutchouc en passant par les gaz lacrymogènes, des troupes désormais endurcies tirent à bout portant sur des manifestants pacifiques. Cette folie doit cesser, maintenant ! », a dit M. Andrews sur son compte officiel Twitter.

Selon le Rapporteur spécial, la 33e division d'infanterie légère de l’armée birmane aurait été impliquée dans les attaques meurtrières commises samedi à Mandalay. La même division responsable des crimes d'atrocité de masse contre les Rohingyas en 2017 », a-t-il précisé, dénonçant « une escalade dangereuse de la junte dans ce qui semble être une guerre contre le peuple du Myanmar ».

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Décès de Mya Thwe Thwe Khaing, première victime de la répression

Les manifestations de samedi contre la junte birmane ont été en partie déclenchées par la mort la veille de Mya Thwe Thwe Khaing, la première victime de la répression des manifestants.

Blessées par balle par les forces de l’ordre le 9 février, cette jeune manifestante est décédée vendredi. Selon les informations rapportées par la presse, ses funérailles ont eu lieu dimanche dans la périphérie de la capitale, Naypyidaw, en présence de plusieurs milliers de personnes.

Profondément attristé par ce décès, le Bureau des Nations Unies au Myanmar a présenté vendredi ses condoléances à la famille et aux proches de la victime.

Une tristesse partagée par Tom Andrews qui a également fait part de sa « colère » suite au décès de Mya Thwe Thwe Khaing, qualifiant d’« acte impitoyable » les blessures infligées par la police birmane. « Moi et beaucoup d'autres, pleurons la perte d'une jeune femme courageuse et présentons nos sincères condoléances à sa famille », a déclaré samedi le Rapporteur spécial sur Twitter.

Vendredi, le Bureau des Nations Unies au Myanmar avait réitéré sur Twitter ses appels aux forces de sécurité à respecter les droits humains et à éviter d'utiliser la force contre les manifestants, « y compris les femmes et les filles ».

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Note :

Les rapporteurs spéciaux, les experts indépendants et les groupes de travail font partie de ce que l'on appelle les procédures spéciales du Conseil des droits de l'homme. Les procédures spéciales, le plus grand organe d’experts indépendants du système des droits de l’homme des Nations Unies, est le nom général des mécanismes indépendants d’enquête et de suivi du Conseil qui traitent soit des situations nationales spécifiques, soit des questions thématiques dans toutes les régions du monde. Les experts des procédures spéciales travaillent sur une base volontaire. Ils ne font pas partie du personnel des Nations Unies et ne reçoivent pas de salaire pour leur travail. Ils sont indépendants de tout gouvernement ou organisation et servent à titre individuel.