L'actualité mondiale Un regard humain
Une femme cambodgienne montre sa carte IDPoor émise par le gouvernement.

Au Cambodge, l’ONU appuie un programme de protection sociale pour les personnes touchées par la pauvreté

PNUD Cambodge/Kimheang Toun
Une femme cambodgienne montre sa carte IDPoor émise par le gouvernement.

Au Cambodge, l’ONU appuie un programme de protection sociale pour les personnes touchées par la pauvreté

Développement durable (ODD)

La pandémie de Covid-19 a durement frappé l’économie et la population du Cambodge. Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et ses partenaires aident le gouvernement à subvenir aux besoins des personnes les plus vulnérables au moyen d’outils numériques.

Depuis mai 2020, Yom Malai est détentrice d’IDPoor, une carte délivrée par le gouvernement cambodgien. Avec cette carte, cette mère seule de quatre enfants a droit à 176.000 riels par mois (environ 43 dollars). Une somme qui lui permet d’acheter de l’alimentation non périssable et du riz ainsi que quelques produits qui pourront subvenir aux besoins de sa famille pendant un mois.

« Je récupère l’argent chez un service de transfert de fond », explique cette Cambodgienne de 42 ans habitant dans la province de Battambang, dans le nord-ouest du Cambodge.

« Durant la pandémie de Covid-19, cette carte a été très utile pour ma famille. En plus, si nous devons aller à l’hôpital, nous pouvons obtenir des soins médicaux et des médicaments gratuitement », ajoute-t-elle.

La carte IDPoor émise par le gouvernement permet les transferts d'espèces aux personnes les plus vulnérables du Cambodge.
PNUD Cambodge/Kimheang Toun
La carte IDPoor émise par le gouvernement permet les transferts d'espèces aux personnes les plus vulnérables du Cambodge.

 

La pandémie pourrait faire doubler le taux de pauvreté au Cambodge. Selon les Nations Unies, il pourrait atteindre 17,6% de la population de ce pays d’Asie du Sud-Est.

Face à cette sombre prévision, le gouvernement cambodgien, aux côtés de partenaires, dont le PNUD et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), a décidé de renforcer le niveau de protection sociale dans le pays. Les recherches menées par l’ONU ont montré que la mise en place d’un programme de protection sociale d’urgence améliorerait considérablement la croissance économique et le bien-être des personnes les plus vulnérables.

Pas d'argent en liquide, seulement une carte

Au Cambodge, les agences des Nations Unies et leurs partenaires soutiennent un programme de transfert monétaire aux personnes pauvres et vulnérables en fournissant des outils numériques permettant à 700.000 personnes de recevoir une aide financière électronique via leurs téléphones portables ou une carte  comme celle que détient Yom.

Avec le soutien du gouvernement australien, le PNUD a fourni aux employés du ministère cambodgien de la planification 1.700 tablettes numériques et des logiciels pour qu’ils puissent rapidement enregistrer les familles tombées dans la pauvreté suite au ralentissement économique lié à la pandémie.

Une fonctionnaire enregistre une femme cambodgienne au programme de carte IDPoor au moyen d’une tablette électronique fournie par le PNUD avec le soutien du gouvernement australien.
PNUD Cambodge/Kimheang Toun
Une fonctionnaire enregistre une femme cambodgienne au programme de carte IDPoor au moyen d’une tablette électronique fournie par le PNUD avec le soutien du gouvernement australien.

« Le gouvernement australien et le PNUD ont fourni ces tablettes électroniques au ministère de la planification afin que toutes les personnes enregistrées comme pauvres puissent recevoir un transfert d’argent », explique Nick Beresford, le Représentant résident du PNUD au Cambodge. « Cela élargit le travail des Nations Unies dans le domaine de la protection sociale et aide le gouvernement royal du Cambodge à construire un programme IDPoor robuste et entièrement numérique ».

Dans le village de Yom, de nombreux ménages ont reçu la carte IDPoor. « Les fonctionnaires ont enregistré nos noms dans un système électronique afin que chacun obtienne ce à quoi il a droit », dit-elle, ajoutant que chaque famille est d'abord passée par un processus d'entretiens avec les autorités locales.

Nick Beresford (à gauche), Représentant résident du PNUD au Cambodge, visite une communauté qui bénéficie du programme de transferts en espèces.
PNUD Cambodge/Kimheang Toun
Nick Beresford (à gauche), Représentant résident du PNUD au Cambodge, visite une communauté qui bénéficie du programme de transferts en espèces.

Dans le cadre du programme, chaque ménage admissible et enregistré reçoit 20 ou 30 dollars par mois comme prestation de base. En outre, le ménage reçoit des compléments en fonction de la vulnérabilité de ses membres, notamment les femmes enceintes, les enfants de moins de deux ans, les personnes âgées, les personnes handicapées et les personnes vivant avec le VIH.

« Ma famille est classée comme un ménage pauvre de niveau 1 parce que je suis veuve avec quatre enfants. Cependant, certains ménages pauvres éprouvent des difficultés mais, comme leur niveau de vie n'est pas aussi difficile, ils sont classés comme ménages pauvres de niveau 2 », explique Yom.

En plus de soutenir ce programme de transferts monétaires d'urgence, l'ONU soutient le gouvernement cambodgien par d'autres moyens. Les Nations Unies fournissent un large éventail de matériel médical vital dans le contexte de la pandémie, allant de sacs sûrs pour les déchets bio-dangereux aux ventilateurs en passant par des ambulances. Elles fournissent également un soutien technique au ministère cambodgien de la planification, en produisant du matériel de communication et de sensibilisation sur la Covid-19.