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La radio apporte du réconfort pendant la pandémie de Covid-19

Des enfants lors d'une émission de Radio Abierta, une radio communautaire qui dessert un quartier très pauvre de la ville de Séville, au sud de l'Espagne.
Kim Manresa/Educo NGO
Des enfants lors d'une émission de Radio Abierta, une radio communautaire qui dessert un quartier très pauvre de la ville de Séville, au sud de l'Espagne.

La radio apporte du réconfort pendant la pandémie de Covid-19

Culture et éducation

La pandémie de Covid-19 a aussi eu un impact sur les radios qui ont dû aussi se réorganiser et s’adapter tout en contribuant à diffuser une information plus importante que jamais et à créer du lien.

En cette Journée mondiale de la radio, le 13 février, le Centre régional d’information des Nations Unies (UNRIC), met à l’honneur ces acteurs de l’information et de la connexion que ce soit dans les foyers, sur les lieux de travail comme dans les hôpitaux.

En plus de 110 ans d’existence, la radio a su évoluer avec le temps et a prouvé sa résilience. Malgré un paysage médiatique de plus en plus dense et l’essor des communications numériques, elle reste le média le plus largement consommé au niveau mondial.

Un monde bouleversé

« La radio est un média qui connecte énormément car il se produit ici et maintenant ; c’est rapide et interactif, » explique Michael Dujardin, Responsable de la station Qmusic, la plus grande station de radio commerciale en Flandre, la région néerlandophone du nord de la Belgique, dans une interview avec UNRIC, le centre d'information de l'ONU, basé à Bruxelles, en Belgique, chargé de couvrir l’Europe occidentale.

Dans un monde mis sens dessus dessous par la pandémie, les stations de radio ont dû s’adapter pour assurer la continuité de leurs programmes.

« Notre équipe technique a réussi à rendre deux studios de radio mobiles prêts à émettre en seulement un week-end, ce qui a permis aux présentateurs radio de travailler depuis leur domicile », se félicite Olivier Dujardin.

Des élèves enregistrent un programme pour leur webradio européenne.
collèges Vincent Van Gogh et Jean Pujo
Des élèves enregistrent un programme pour leur webradio européenne.

Une soif d’information

Au cœur de la crise sanitaire, la radio a répondu « à une vraie soif du public pour l’information », explique Olivier Labreuil, Rédacteur en chef à Nostalgie, la radio francophone la plus écoutée de Belgique.

« La radio a été (…) la fenêtre par laquelle la population a scruté l’évolution de la pandémie jour après jour », ajoute-t-il. Elle leur apporte des informations clé sur les restrictions imposées par le gouvernement, les mesures sanitaires en vigueur, le nombre croissants d’infections ainsi que les mises à jour sur l’avancée de la campagne de vaccination.

Chez Nostalgie, la station cherche à délivrer de « l’information constructive », en partageant des informations basées sur des faits et en essayant de donner à ses auditeurs des raisons d’espérer.

« Il a donc toujours été demandé aux journalistes de prendre du recul, de ne pas donner les chiffres, souvent très anxiogènes, sans les remettre en perspective avec d’autres faits, souvent moins effrayants », souligne Olivier Labreuil.

Les journalistes doivent également passer au crible les éventuels faux faits et les informations non fiables, dans une bataille sans relâche qui oppose les médias à une « infodémie » de désinformation depuis le début de la crise sanitaire.

« Je préfère être le dernier à donner une info mais être certain que je ne raconte pas des bêtises », confie Olivier Labreuil, qui rappelle que les journalistes de sa station sont tenus de recouper les informations avec diverses sources avant de les annoncer dans leurs bulletins d’information.

Un nombre d’auditeurs croissant

La crise sanitaire a mené à de nombreux changements des comportements d’écoute. Alors que le relevé des chiffres d’audience officiels a été rendu plus compliqué par la pandémie, les stations de radio ont vu un plus grand nombre de personnes écouter leurs plateformes en ligne.

« Nous avons observé un changement dans le comportement d’écoute parce que les gens travaillent à domicile. C’est en partie pour cette raison que le nombre d’auditeurs en ligne (…) a augmenté de 52 % par rapport à l’année dernière ! » remarque Michael Dujardin.

Des programmes spéciaux ont été diffusés afin d’aider les auditeurs à échapper à leur quotidien. Par exemple, la station de radio néerlandophone Studio Brussel a lancé l’évènement « Café Quarantaine » où des artistes Belges se sont produit en concert en ligne alors que les cafés étaient fermés.

Pendant la première vague, Qmusic a produit une émission intitulée « Blijf in uw kot » (Restez chez vous) en coopération avec leur chaîne de télévision sœur, VTM, qui a filmé différents présentateurs en direct depuis un studio aménagé dans le respect des normes sanitaires.

Briser la solitude

Tandis que la Covid-19 isole nombre d’entre nous de nos proches et de nos amis, la radio est une source de réconfort et une voix amie.

« La radio brise la solitude dans laquelle beaucoup de gens se trouvent en ce moment. Il est vital d’avoir quelqu’un qui vous parle, qui vous explique ce qui se passe dans le monde et à côté de chez vous », raconte Olivier Labreuil.

Aujourd’hui plus que jamais, la radio demeure un média essentiel pour garder la société connectée.

« Dans les périodes où les gens ont besoin de connexion, la radio est dans une position plus forte que jamais », conclut Michael Dujardin.