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Myanmar : l’envoyée de l’ONU appelle le Conseil de sécurité à adresser un signal clair de soutien à la démocratie

Christine Schraner Burgener, de la Suisse, Envoyée spéciale du Secrétaire général pour le Myanmar.
Photo : ONU/Loey Felipe
Christine Schraner Burgener, de la Suisse, Envoyée spéciale du Secrétaire général pour le Myanmar.

Myanmar : l’envoyée de l’ONU appelle le Conseil de sécurité à adresser un signal clair de soutien à la démocratie

Paix et sécurité

Lors de consultations à huis-clos du Conseil de sécurité de l’ONU, mardi, sur la situation au Myanmar, l’Envoyée spéciale du Secrétaire général pour ce pays, Christine Schraner Burgener, a demandé au Conseil d’envoyer un signal clair de soutien à la démocratie après la prise de pouvoir par les militaires.

« Je condamne fermement les récentes mesures prises par les militaires et vous exhorte tous à envoyer collectivement un signal clair en faveur de la démocratie au Myanmar », a déclaré Mme Schraner Burgener lors d’un exposé par visioconférence.

Les militaires ont pris le pouvoir au Myanmar lundi 1er février et ont déclaré l’état d’urgence pour un an. Aung San Suu Kyi et d’autres dirigeants birmans ont été arrêtés. Plusieurs responsables des Nations Unies, dont le Secrétaire général António Guterres, ont vivement condamné ces arrestations et ont réclamé la libération immédiate des dirigeants détenus. 

Les élections générales du 8 novembre dernier ont donné une large victoire au parti d’Aung San Suu Kyi. Le chef de l’ONU a exhorté les militaires à respecter la volonté du peuple du Myanmar et à respecter les normes démocratiques.

« La déclaration de l’état d'urgence et l'arrestation de dirigeants civils sont inconstitutionnelles et illégales. La déclaration doit être abrogée, les dirigeants détenus doivent être libérés immédiatement et le processus judiciaire post-électoral doit reprendre avec le plein engagement de toutes les parties », a déclaré mardi Mme Schraner Burgener. « La proposition de l’armée de tenir à nouveau des élections doit être découragée. Il est important que nous joignions nos efforts pour aider à faire en sorte que l’armée respecte la volonté du peuple du Myanmar et respecte les normes démocratiques ».

Elle a rappelé que les élections avaient été marquées par une victoire écrasante de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti d’Aung San Suu Kyi.

Un coup dur pour les réformes démocratiques

L’envoyée de l’ONU, qui se trouve actuellement en Europe, a précisé qu'elle avait été en contact avec les militaires aussi récemment qu'un jour avant la prise de pouvoir.

Mme Schraner Burgener a estimé que c'était un coup dur pour les réformes démocratiques au Myanmar. « Une transition en douceur du pouvoir aurait présenté une occasion essentielle de faire progresser les mesures sur des questions prioritaires, notamment la crise des Rohingyas, le renforcement de l’Etat de droit et la promotion de la réconciliation nationale et de la protection des droits de l’homme pour toutes les diverses communautés du Myanmar », a-t-elle dit.

Elle a demandé au Conseil de sécurité de contribuer à faire en sorte que « la démocratie soit rétablie rapidement et que le pays ne retombe pas dans l’isolement ».

« J'exhorte le Conseil à faire pression pour la retenue et le calme afin d’éviter une détérioriation supplémentaire de la situation actuelle et de faire respecter pleinement les droits de l'homme et le droit international », a-t-elle ajouté. « Je compte également sur votre soutien collectif pour un meilleur accès des Nations Unies pour répondre aux besoins urgents, qui pourraient être exacerbés par la crise actuelle ».

Elle s’est dite prête à se rendre au Myanmar « le plus tôt possible » et a souhaité que cela soit accepté comme un signe de bonne foi.

« Aujourd’hui, nous devons nous tenir aux côtés du peuple du Myanmar qui a déjà tant sacrifié pour la démocratie et la réconciliation nationale », a-t-elle conclu.