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L’UNICEF, le HCR et l’UE lancent un programme de protection des enfants migrants

Des migrants avec des enfants au Mexique.
Photo UNICEF Mexique
Des migrants avec des enfants au Mexique.

L’UNICEF, le HCR et l’UE lancent un programme de protection des enfants migrants

Droits de l'homme

Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) se sont associés à l’Union européenne (UE) pour lancer un programme de protection des enfants migrants en Amérique latine et en Afrique australe et éviter leur détention. 

Ce programme conjoint a trois objectifs :

  • S’assurer que les systèmes de protection de l'enfance prennent en compte les questions de genre et proposent des alternatives à la détention des enfants migrants. 
  • Renforcer la capacité des acteurs en première ligne à détecter les enfants migrants en souffrance ainsi que ceux qui risquent d’être victimes de violence sexiste et à les orienter vers des soins familiaux et communautaires alternatifs appropriés.
  • Documenter et partager les enseignements tirés et les meilleures pratiques en matière de protection des enfants migrants pour contribuer au renforcement de la coopération mondiale sur cette question, notamment entre les pays en développement.

« Ce projet est une opportunité cruciale pour tous les acteurs impliqués dans la protection des enfants migrants de mieux travailler ensemble », a souligné Grainne O’Hara, la Directrice de la protection internationale au HCR. Mme O’Hara a rappelé que ces garçons et filles sont confrontés à des risques spécifiques nécessitant des réponses adaptées, spécifiques au genre et adaptées aux enfants. « Les enfants ne devraient pas être détenus », a-t-elle insisté. 

« Ayant fui la violence et la persécution, les enfants sont trop souvent confrontés à de nouveaux abus, négligence et exploitation au cours de leur voyage ou à leur destination. Avec ce programme, nous espérons que les dispositifs de prise en charge alternatifs sûrs seront renforcés et que les enfants à risque seront rapidement identifiés et recevront l'attention dont ils ont un besoin urgent », a déclaré la responsable du HCR.

Mise en œuvre au Salvador, au Mexique, en Afrique du Sud et en Zambie

Le programme de l'UNICEF, du HCR et de l’UE sera mis en œuvre dans quatre pays de deux régions : El Salvador et le Mexique en Amérique latine ; l’Afrique du Sud et la Zambie en Afrique australe. 

Les deux agences onusiennes travailleront conjointement avec les gouvernements nationaux de ces quatre pays ; les autorités locales chargées de la protection sociale et de l'enfance, des affaires intérieures et de la justice ; des organisations de la société civile et d’autres parties prenantes.

Selon le Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies (DESA), le nombre de migrants internationaux en Afrique de l’Est et australe et en Amérique centrale s'élevait respectivement à 12,3 millions et 1,9 million en 2019.

Des enfants migrants encore plus vulnérables avec la Covid-19

« Les enfants migrants sont confrontés à divers risques dans les pays d'origine, de transit et de destination. Ils sont exposés à de multiples vulnérabilités, notamment la détention d'immigrants, les enlèvements, la séparation des parents et des soignants, la violence, l'exploitation et les abus ; avec des risques accrus pour les filles », a expliqué Mohamed M. Malick Fall, le Directeur régional de l'UNICEF pour l’Afrique de l’Est et australe.

« À une époque où la Covid-19 a compromis l'accès aux services, ces enfants sont maintenant encore plus vulnérables. Notre programme conjoint traitera de l’impact de la détention migratoire sur la santé mentale et le bien-être des enfants; et surtout, les risques accrus de violations des droits de l'enfant », a-t-il dit.

Doté d'un budget total de 7,5 millions d'euros, dont 7 millions d'euros de l'UE, le programme sera mis en œuvre sur les 30 prochains mois. 

« Les enfants doivent toujours être traités avant tout comme des enfants, quel que soit leur statut migratoire », a reconnu Jutta Urpilainen, la Commissaire européenne aux partenariats internationaux. « Ils ont le droit d'être protégés et de vivre dans un environnement sûr. Cela comprend l'accès à l'éducation, aux soins de santé et à l'assainissement, aux services sociaux et juridiques et au soutien psychologique », a-t-elle précisé.

Ce nouveau partenariat entre Bruxelles et les deux agences onusiennes s’assurera que les enfants dans ces quatre pays, en particulier ceux affectés par la détention migratoire, bénéficient de services axés sur la protection de l'enfance.