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Plus de 40 personnes meurent dans un naufrage au large de la Libye

Des migrants qui ont été renvoyés sur les côtes en Libye après avoir tenté de traverser la mer Méditerranée vers l'Europe sont aidés par des travailleurs humanitaires de l'OIM (archive)
Photo OIM Libye
Des migrants qui ont été renvoyés sur les côtes en Libye après avoir tenté de traverser la mer Méditerranée vers l'Europe sont aidés par des travailleurs humanitaires de l'OIM (archive)

Plus de 40 personnes meurent dans un naufrage au large de la Libye

Migrants et réfugiés

L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) ont exprimé leur profonde tristesse après le tragique naufrage survenu mardi 19 janvier au large des côtes libyennes, le premier de 2021 en Méditerranée centrale, qui a coûté la vie à au moins 43 personnes. 

Selon l'OIM et le Comité international de secours (IRC), partenaire du HCR sur le terrain, 10 survivants ont été sauvés et ramenés à terre par la sécurité côtière à Zwara.

Le bateau, qui avait embarqué mardi aux premières heures de la journée depuis la ville de Zawya, aurait chaviré en raison du mauvais état de la mer lorsque son moteur s'est arrêté, quelques heures seulement après le départ.

Les survivants, principalement de Côte d'Ivoire, de Gambie, du Ghana et du Nigéria, ont indiqué que les hommes qui ont péri étaient tous originaires de pays d'Afrique de l'Ouest.

Cette perte de vies humaines souligne une fois de plus la nécessité de réactiver les opérations de recherche et de sauvetage menées par les États

Le personnel de l'OIM et de l'IRC leur a fourni une aide d'urgence, y compris de la nourriture, de l'eau et des examens médicaux, avant qu'ils ne soient libérés du port.

Des centaines de personnes ont perdu la vie l'année dernière en tentant de traverser la Méditerranée centrale. 

L'OIM et le HCR craignent qu'en raison de la capacité limitée à surveiller les itinéraires, le nombre réel de personnes ayant péri en Méditerranée centrale en 2020 ne soit beaucoup plus élevé.

Cette perte de vies humaines souligne une fois de plus la nécessité de réactiver les opérations de recherche et de sauvetage menées par les États, un vide que les ONG et les navires commerciaux tentent de combler malgré leurs ressources limitées.

Un changement d'approche urgent et mesurable 

L'OIM et le HCR réitèrent leur appel à la communauté internationale pour un changement urgent et mesurable dans l'approche de la situation en Méditerranée.

Il s'agit notamment de « mettre fin aux retours dans les ports dangereux, d'établir un mécanisme de débarquement sûr et prévisible, suivi d'une manifestation tangible de solidarité des États européens avec les pays recevant un grand nombre d'arrivées ».

La situation des migrants et des réfugiés en Libye « reste extrêmement précaire », selon les deux agences onusiennes, qui signalent que les arrestations et les détentions arbitraires dans les conditions les plus déplorables se poursuivent. Beaucoup sont victimes et exploités par des trafiquants et des passeurs, détenus contre rançon, torturés et maltraités.

L'OIM et le HCR reconnaissent les efforts déployés par les autorités libyennes pour lutter contre le trafic et la traite des êtres humains et appellent à « intensifier des efforts, poursuivre et tenir pour responsables les groupes criminels auteurs des violations des droits de l'homme qui visent des milliers de migrants et de réfugiés dans le pays ».

Selon les agences si l'inaction et l'impunité prévalent, l’on peut s'attendre à plus de pertes de vies humaines « évitables et tragiques ».