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RDC : l’ONU appelle à renforcer les efforts pour mettre fin aux violences en Ituri

Des Casques bleus uruguayens de la MONUSCO protègent des civils à Fataki, dans la province d'Ituri, dans le nord-est de la RDC
MONUSCO/Force
Des Casques bleus uruguayens de la MONUSCO protègent des civils à Fataki, dans la province d'Ituri, dans le nord-est de la RDC

RDC : l’ONU appelle à renforcer les efforts pour mettre fin aux violences en Ituri

Droits de l'homme

La Mission de l’ONU en République démocratique du Congo (MONUSCO) et le Bureau conjoint des Nations Unies pour les droits de l’homme dans ce pays (BCNUDH) ont appelé à renforcer les efforts pour faire cesser les violences dans les territoires de Djugu, d’Irumu et de Mahagi de la province de l’Ituri.

Des combattants de divers groupes armés ont intensifié leurs attaques contre des civils dans la province de l’Ituri (est de la RDC) depuis le mois de mai, rapportent la MONUSCO et le BCNUDH dans un communiqué conjoint publié jeudi. Ces combattants comprennent ceux réunis au sein des groupes nommés Coopérative de développement économique du Congo (CODECO), Forces patriotiques intégrationnistes du Congo (FPIC) et Front populaire d’autodéfense en Ituri (FPAC)/Zaïre.

Ces attaques à forte dimension intercommunautaire ont fait au moins 647 morts, dont 120 femmes et 115 enfants, entre mai et décembre 2020, selon une mise à jour du BCNUDH.

Les violences se sont étendues des territoires de Djugu et Mahagi à celui d'Irumu et se sont intensifiées avec l’implication de deux nouveaux groupes armés, les FPIC proches de la communauté Bira, et les FPAC/Zaïre proches de la communauté Hema. Le groupe armé CODECO s’est davantage fragmenté en raison des opérations militaires et des conflits de leadership, et a continué de s’attaquer, souvent en coalition avec les combattants des FPIC, aux populations Hema et aux membres d’autres communautés, y compris de la communauté Lendu.

Mais les violences ne sont pas que le fait de groupes armés, précise l’ONU. « Les forces de sécurité et de défense de la RDC déployées pour combattre les groupes armés ont également commis des violations des droits de l’homme », ont également alerté la MONUSCO et le BCNUDH dans leur communiqué conjoint.

Les violences en Ituri ont aggravé la crise humanitaire déjà existante. Fin novembre, l’ONU comptait plus de 1,6 millions de personnes déplacées enregistrées dans cette province de l’est de la RDC.

La lutte contre les violences doit s’inscrire dans le respect des droits de l’homme

Avec l’appui de la MONUSCO, le gouvernement de la RDC a continué à fournir des efforts pour sécuriser les populations, mettre fin aux conflits intercommunautaires et garantir la stabilité de la région. « Ces efforts n’ont pas encore réussi à infléchir les violences de manière significative », reconnaît l’ONU.

La Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en RDC, Leila Zerrougui, a souligné l'importance de poursuivre ces efforts dans le strict respect des droits de l’homme et du droit international humanitaire.

« En plus de la lutte contre l’impunité qui doit s’intensifier, la mise en place d’un programme crédible de démobilisation, désarmement, réintégration communautaire et stabilité, ainsi que l’adoption de politiques socio-économiques pour un développement durable, sont essentielles pour que la province de l’Ituri puisse sortir de ce cycle de violences », a souligné Mme Zerrougui qui dirige également la MONUSCO.

Dans sa dernière mise à jour, la MONUSCO et le BCNUDH formulent des recommandations aux parties prenantes pour trouver une solution durable du conflit. Le document souligne notamment la nécessité de s’attaquer aux causes profondes du conflit, de restaurer l’autorité de l’Etat, de protéger les civils, d’appliquer la justice transitionnelle et de lutter contre l’impunité.

La note appelle, en particulier, à poursuivre les enquêtes judiciaires et à arrêter et traduire devant les juridictions compétentes les auteurs des violations et atteintes aux droits de l’homme les plus graves et des violations du droit international humanitaire. Elle appelle également à harmoniser les mécanismes de résolution pacifique du conflit, et à poursuivre les efforts de réconciliation entre les communautés.