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Covid-19 : les nouveaux variants s’étendent dans le monde

Un vaccin contre la Covid-19 a été développé par l'Université d'Oxford, au Royaume-Uni.
Université d'Oxford/John Cairns
Un vaccin contre la Covid-19 a été développé par l'Université d'Oxford, au Royaume-Uni.

Covid-19 : les nouveaux variants s’étendent dans le monde

Santé

Le nouveau variant du coronavirus continue de se propager dans le monde. Alors que plusieurs pays ont annoncé des cas confirmés du variant britannique, les scientifiques du monde entier redoublent leurs efforts de recherche sur les variants du « SRAS CoV-2 », lors d’un forum organisé mardi par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Depuis leur première détection le 14 décembre dernier, les « COV 202012/01 » ont été signalés à ce jour dans une cinquantaine de pays, territoires et zones dans cinq des six régions de l’OMS.

« En Angleterre, le variant a été détecté dans toutes les régions et presque toutes les autorités locales », souligne l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU dans son dernier bulletin épidémiologique.

Depuis sa première notification le 18 décembre 2020, le variant « sud-africain » du « 501Y.V2 » a été détecté dans 20 pays ou territoires dans quatre des six régions de l’OMS.

D’après les enquêtes préliminaires et en cours en Afrique du Sud, il est possible que ce variant soit plus transmissible que les variants circulant en Afrique du Sud auparavant. De plus, bien que ce nouveau variant ne semble pas provoquer de maladie plus grave, l’augmentation rapide du nombre de cas observée a mis « les systèmes de santé sous pression ».

Un variant venu du Brésil détecté au Japon

L’agence onusienne a également annoncé avoir été informée par le Japon de la découverte d’un nouveau variant du coronavirus sur son territoire. « Le 9 janvier, le Japon a notifié à l’OMS un nouvelau variant du « SRAS CoV-2 » dans la lignée du « B.1.1.28 » (initialement signalé comme B.1.1.248) », précise l’OMS, relevant que ce variant a été détecté chez quatre voyageurs arrivés de l’Etat brésilien de l’Amazonas.

Ce variant présente douze mutations, dont une a déjà été repérée dans des variants « hautement contagieux au Royaume-Uni et en Afrique du Sud ». Selon l’OMS, les chercheurs brésiliens ont en outre signalé l’émergence d’un variant similaire, également porteur d’une mutation « E484K », qui a probablement évolué « indépendamment du variant détecté chez les voyageurs japonais ».

Mais pour l’agence onusienne, l’étendue géographique des variants britannique et sud-africain du coronavirus « est probablement sous-estimée », en raison de « la capacité de séquençage et des défis d’adaptation des systèmes de surveillance pour les détecter » dans certains pays.

« L’amélioration de la couverture géographique du séquençage est essentielle pour que le monde puisse avoir les yeux et les oreilles sur les changements du virus », a déclaré hier mardi lors d’une réunion virtuelle d’experts, la Dre Maria Van Kerkhove, Responsable technique de l’OMS pour la Covid-19.

Plus de 350.000 séquences partagées publiquement

« L’étendue et l’importance de ces nouveaux variants pour la santé publique doivent être étudiées plus », a ajouté l’OMS, rappelant que le « séquençage génomique a été essentiel pour identifier ces nouveaux variants ». A ce jour, l’OMS note qu’« un nombre étonnant de 350.000 séquences ont été partagées publiquement, mais la plupart proviennent d’une poignée de pays seulement ».

A noter qu’une réunion, en visioconférence, a rassemblé hier mardi plus de 1.750 experts de 124 pays. « La science et la recherche ont joué un rôle essentiel dans la réponse à la pandémie depuis le premier jour et continueront d’être au cœur de tout ce que fait l’OMS », a déclaré lors de son discours de bienvenue, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS.

La consultation s’est articulée autour de six thématiques couvrant l’épidémiologie et la modélisation mathématique, la biologie évolutive, les modèles animaux, les essais et les diagnostics, la gestion clinique ainsi que les thérapies et les vaccins.

Il est bien connu que les virus changent constamment par mutation, et l’émergence de nouveaux variants est donc un phénomène attendu. De nombreuses mutations n’ont pas d’impact sur le virus lui-même, tandis que certaines pourraient être « préjudiciables au virus et que peu pourraient lui être bénéfiques ».

D’une manière générale, l’OMS estime qu’il est « normal que les virus mutent, mais plus le virus du « SRAS-CoV-2 » se répand, plus il a de chances de changer ». Et des niveaux élevés de transmission signifient qu’il faudra s’attendre à « l’apparition de nouveaux variants ».

Pour un « séquençage systématique » des voyageurs entrants et échantillons communautaires

« Parmi les variants importants signalés jusqu’à présent, certains sont associés à une augmentation de la transmissibilité, mais pas de la gravité de la maladie », précise toutefois l’OMS, ajoutant que des recherches sont en cours pour déterminer si ces changements ont une incidence sur l’évolution de la maladie.

A ce sujet, des recherches sont en cours pour déterminer l’impact des nouveaux variants sur la transmission, la gravité de la maladie ainsi que tout impact potentiel sur les vaccins, les thérapies et les diagnostics. Pour l’OMS, ces efforts nécessiteront une coordination de la recherche entre l’OMS, ses partenaires et des groupes de scientifiques internationaux, notamment le Groupe de travail de l’OMS sur l’évolution des virus.

Plus largement, un « séquençage systématique » devrait être envisagé sur certains voyageurs entrants, ainsi que des échantillons communautaires pour vérifier l’existence et l’étendue de la transmission locale.

« Notre objectif collectif est de prendre de l’avance et de disposer d’un mécanisme mondial permettant d’identifier et d’étudier rapidement les variants préoccupants et de comprendre leurs implications pour les efforts de lutte contre la maladie », a déclaré la Dre Ana Maria Henao Restrepo de l’Initiative OMS pour la recherche sur les vaccins.

Dans ce combat contre le nouveau coronavirus, l’OMS soutient que l’amélioration de la surveillance et des capacités des laboratoires à surveiller les « souches préoccupantes » doit s’accompagner d’un partage rapide des échantillons du virus et de sérum par le biais de mécanismes convenus à l’échelle mondiale.