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Une bioéconomie circulaire et durable utilise l’innovation et exploite le potentiel des biosciences et des biotechnologies afin de produire des aliments de manière responsable, de réduire les déchets et de remplacer les matières plastiques et les combusti

Cinq raisons qui démontrent l’intérêt d’une bioéconomie mondiale durable et circulaire (FAO)

Unsplash/David Code
Une bioéconomie circulaire et durable utilise l’innovation et exploite le potentiel des biosciences et des biotechnologies afin de produire des aliments de manière responsable, de réduire les déchets et de remplacer les matières plastiques et les combustibles fossiles par des solutions biologiques.

Cinq raisons qui démontrent l’intérêt d’une bioéconomie mondiale durable et circulaire (FAO)

Développement durable (ODD)

Une bioéconomie circulaire et durable utilise l’innovation et exploite le potentiel des biosciences et des biotechnologies afin de produire des aliments de manière responsable, de réduire les déchets et de remplacer les matières plastiques et les combustibles fossiles par des solutions biologiques, permettant ainsi de répondre aux besoins d’une population qui s’accroît et en même temps de préserver nos ressources naturelles.

Nourriture gaspillée. Mers polluées. Décharges pleines à craquer. Après tant d’années à utiliser nos précieuses ressources naturelles comme si elles étaient illimitées, les résultats de nos comportements montrent clairement qu’il est temps de changer nos habitudes. Comment y parvenir?

La FAO mise sur une bioéconomie sans déchets, qui soit soucieuse des questions environnementales et sociales, comme point de départ. Dans cet article l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture présente cinq façons dont elle contribue à la transition vers une bioéconomie durable et circulaire.

Alors, qu’est-ce qu’une bioéconomie circulaire et durable? 

C’est essentiellement un système révolutionnaire et réparateur, qui stimule l’industrie et l’économie, mais qui protège aussi notre planète pour les générations futures. 

Il s’agit notamment de remplacer les matières plastiques et les combustibles fossiles par des solutions biologiques, de supprimer l’utilisation de produits chimiques toxiques et de réduire les déchets grâce à des matériaux, des produits, des systèmes et des modèles commerciaux novateurs. 

Il s’agit également d’exploiter le potentiel des biosciences et de la biotechnologie afin de relever les défis auxquels nous sommes confrontés, comme la fourniture de denrées alimentaires, d’aliments pour animaux, de fibres, de produits du bois et de produits chimiques d’origine biologique, y compris des solutions de rechange aux plastiques, afin de subvenir aux besoins d’une population croissante en même temps que l’on préserve nos ressources naturelles. 

Voici cinq façons dont la FAO contribue à la transition vers une bioéconomie durable et circulaire afin d’améliorer la production alimentaire, la nutrition, les moyens d’existence et l’environnement.

1) Réduire les pertes et le gaspillage alimentaires

Nous savons que l’augmentation de la population et des revenus entraînera une hausse de la demande de produits alimentaires et agricoles, ce qui exercera davantage de pression sur les ressources naturelles. Pour réduire les problèmes liés à la culture et à l’élevage intensifs ou à la surpêche, il faut se tourner vers des modes de production et de consommation plus responsables, réutiliser les aliments qui finiraient normalement dans les décharges et accroître la production alimentaire de manière durable. 

La FAO travaille avec des pays du monde entier en vue d’analyser les chaînes de valeur alimentaires et de réduire les pertes de denrées alimentaires à différents stades. Actuellement, 14 pour cent de tous les aliments produits sont perdus entre la récolte et la vente au détail. Les pertes sont également considérables au stade de la consommation. Une bioéconomie circulaire permet de réduire les pertes et le gaspillage alimentaires grâce non seulement au renforcement des chaînes de valeur, mais aussi à la recherche de nouvelles utilisations pour les aliments perdus ou gaspillés. 

Compte tenu de leur croissance démographique, les villes ont un rôle important à jouer dans l’adoption de modes de consommation plus responsables. La FAO a aidé la ville de Lima (Pérou) à créer un groupe spécial chargé des déchets alimentaires qui a mis en place un centre de compostage pour la gestion des déchets de biomasse. La quantité de déchets organiques jetés dans les décharges et les égouts a ainsi considérablement diminué. 

2) Combattre la pollution par le plastique

L’un des principaux objectifs d’une bioéconomie durable et circulaire est d’utiliser davantage de matériaux fabriqués à partir de ressources naturelles et biodégradables et de réduire les déchets plastiques et les émissions de CO2.

Cela passe dans une large mesure par la réduction du plastique utilisé dans les exploitations agricoles. Ce matériau peut être particulièrement difficile à recycler, car il est souvent contaminé par des pesticides et des engrais. C’est pourquoi la FAO lance une nouvelle initiative sur les plastiques agricoles afin d’évaluer l’ampleur, le devenir et les effets des produits en plastique utilisés dans les systèmes agroalimentaires au niveau mondial.

L’initiative vise à proposer des solutions de rechange au plastique et à promouvoir le recours à des biopesticides et des engrais organiques en vue de réduire les déchets plastiques contaminés.

Il existe également d’autres projets novateurs de réduction des plastiques. Au Mexique, par exemple, un partenariat entre un important producteur de boissons pour adultes et un constructeur automobile vise à produire des matériaux d’origine biologique à partir des produits dérivés de la transformation de l’agave.

Habituellement, une grande partie des résidus est brûlée ou envoyée dans des décharges. Aujourd’hui, les deux entreprises mettent au point un bioplastique léger composé des résidus d’agave, destiné à être utilisé dans les usines d’assemblage mexicaines du constructeur automobile.
 

Des raies manta à Bali, en Indonésie, naviguent à travers la pollution plastique.
ONU Journée mondiale des océans/Joerg Blessing
Des raies manta à Bali, en Indonésie, naviguent à travers la pollution plastique.

3) Diversifier notre alimentation et ne plus dépendre seulement de quelques cultures

Sur plus de 6 000 espèces de plantes cultivées dans le monde aux fins de l’alimentation, 9 cultures seulement assurent 66 pour cent de notre production alimentaire. 

Les travaux de la FAO portant sur l’accroissement de la biodiversité, en particulier dans les systèmes agroalimentaires, visent principalement à faire en sorte que notre alimentation repose sur une plus grande variété d’aliments et d’espèces, ce qui contribuera à promouvoir la diversification des cultures et à s’éloigner des avantages purement économiques de la monoculture.

De plus, la diversification favorise la nutrition. De nombreuses populations agricoles ne vivent que d’une seule culture de base, dont le caractère saisonnier se traduit par une période de pénurie alimentaire. La promotion de cultures locales, moins connues au niveau mondial mais très nutritives, telles que le manioc ou le millet, peut contribuer à mieux répondre aux besoins alimentaires de ces populations et à soutenir la biodiversité des cultures. 

4) Promouvoir les produits d’origine biologique en remplacement des engrais et des pesticides de synthèse 

L’utilisation excessive d’engrais et de pesticides chimiques provoque déjà des problèmes de pollution de l’eau et du sol, en plus de générer des émissions de gaz à effet de serre. Il est d’autant plus important de trouver des solutions de substitution biologiques que la population à nourrir ne cesse de croître. 

Un exemple novateur de solutions biologiques nous vient de Chine, où les Ministères de l’agriculture et des finances mettent actuellement en œuvre un programme sur les possibilités d’utilisation de la paille comme engrais. La paille est un dérivé fréquent de la production de blé et autres céréales et son utilisation comme engrais est doublement bénéfique puisqu’elle permet de réduire le recours aux engrais chimiques tout en évitant aux agriculteurs d’avoir à brûler les restes de paille, cette pratique étant courante mais très polluante.
 

Dans le cadre de son projet d’élevage intelligent face au climat, la FAO s’attache à aider les agriculteurs à adopter des méthodes telles que le pâturage tournant et le compostage pour les pâturages, ce qui contribue à prévenir la dégradation des terres e
©FAO
Dans le cadre de son projet d’élevage intelligent face au climat, la FAO s’attache à aider les agriculteurs à adopter des méthodes telles que le pâturage tournant et le compostage pour les pâturages, ce qui contribue à prévenir la dégradation des terres et à rendre l’élevage plus durable.

5) Restaurer les terres dégradées et améliorer la gestion du bétail 

Partout dans le monde, nombreux sont ceux qui vivent de l’élevage, une activité qui peut conduire à la dégradation des terres si elle n’est pas pratiquée de manière durable.

Dans le cadre de son projet d’élevage intelligent face au climat, la FAO encourage la gestion durable de l’élevage dans de nombreuses régions du monde. Par exemple, en Équateur, une initiative mise en œuvre avec le soutien du Fonds pour l’environnement mondial et du Gouvernement équatorien donne aux agriculteurs une formation pratique, notamment sur l’installation de systèmes d’irrigation, de distributeurs d’eau potable et d’infrastructures de traite.

Les agriculteurs apprennent également de nouvelles méthodes de production comme la rotation des pâturages, le compostage destiné aux pâturages et la production de leurs propres aliments pour animaux, ce qui contribue à prévenir la dégradation des terres et à rendre l’élevage plus durable. 

Il n’y a pas qu’une seule voie qui mène à la bioéconomie, et la durabilité n’est pas toujours au rendez-vous. Cependant, compte tenu des réussites déjà enregistrées, la FAO, en collaboration avec le Groupe de travail international sur la bioéconomie durable, souhaite poursuivre sur cette lancée en vue d’élaborer des lignes directrices sur la bioéconomie durable. Il s’agira notamment de bonnes pratiques, d’outils et de conseils sur la manière d’élaborer des cadres de suivi, afin d’aider les pays à mettre en œuvre des stratégies, des politiques et des programmes nationaux de bioéconomie selon une approche durable.

Une bioéconomie durable et circulaire se justifie, non seulement sur le plan environnemental, mais aussi sur le plan social et économique. La durabilité est une chance que nous devons saisir pour protéger notre planète et nous assurer un avenir meilleur.