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Sommet du G20 : le chef de l’ONU réclame solidarité et coopération pour répondre à la Covid-19

 Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, lors du précédent sommet du G20 à Osaka, Japon (archive)
ONU Japon/Ichiro Mae
Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, lors du précédent sommet du G20 à Osaka, Japon (archive)

Sommet du G20 : le chef de l’ONU réclame solidarité et coopération pour répondre à la Covid-19

Développement économique

A la veille du Sommet du G20 en ligne organisé par l'Arabie saoudite et qui réunira les principales puissances du monde les 21 et 22 novembre, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a réclamé vendredi solidarité et coopération pour répondre à la crise déclenchée par la Covid-19 et reconstruire le monde en mieux.

« Nous avons besoin de solidarité et de coopération. Et nous avons besoin d'une action concrète maintenant - en particulier pour les plus vulnérables », a déclaré M. Guterres lors d’une conférence de presse à New York. Le chef de l’ONU doit participer au sommet du G20 ce weekend.

« Nous devons avancer sur deux fronts: premièrement, récupérer d'une manière inclusive - en faisant participer tout le monde. Deuxièmement, se remettre d'une manière durable - c'est-à-dire, avant tout, intensifier l'action climatique », a-t-il ajouté.

Selon le chef de l’ONU, les récentes avancées sur les vaccins anti-Covid-19 offrent une lueur d'espoir. « Mais cette lueur d'espoir doit atteindre tout le monde. Cela signifie veiller à ce que les vaccins soient traités comme un bien public mondial - accessible et abordable pour tous, partout », a-t-il insisté.

Il a rappelé qu’au cours des sept derniers mois, les pays ont investi 10 milliards de dollars dans l'effort de développement de vaccins, de diagnostics et de thérapies. Mais 28 milliards de dollars supplémentaires sont nécessaires - dont 4,2 milliards de dollars avant la fin de l'année.

« Ce financement est essentiel pour la fabrication, l'achat et la livraison de nouveaux vaccins et outils anti-Covid-19 dans le monde entier. Les pays du G20 ont les ressources. Je les exhorte tous à soutenir pleinement l’Accélérateur ACT (une initiative mondiale lancée en avril pour accélérer le développement et la production de diagnostics, de traitements et de vaccins sur une base équitable) », a dit M. Guterres.

Le Secrétaire général lance un SOS pour les pays en développement

S’agisssant de la crise économique déclenchée par la pandémie de Covid-19, le chef de l’ONU a lancé « un SOS pour les besoins des pays en développement ».

« Le monde en développement est au bord de la ruine financière et d’une escalade de la pauvreté, de la faim et de souffrances indicibles », a-t-il dit, appelant les dirigeants du G20 à augmenter les ressources financières dont dispose le Fonds monétaire international (FMI).

« Le G20 a prolongé de six mois l'Initiative de suspension du service de la dette et a adopté un cadre commun pour le traitement de la dette. Ce sont des étapes bienvenues, mais il en faut davantage. Je fais pression pour une nouvelle extension jusqu'à la fin de 2021 et, surtout, pour étendre la portée de ces initiatives à tous les pays en développement et à revenu intermédiaire qui en ont besoin », a-t-il ajouté.

M. Guterres a également appelé à construire une architecture mondiale pour améliorer la transparence et la viabilité de la dette. « Un effet domino des faillites pourrait dévaster l'économie mondiale. Nous ne pouvons pas laisser la pandémie de Covid conduire à une pandémie d'endettement », a-t-il dit.

S’agissant de la reprise post-crise, il a jugé nécessaire de l’aligner sur le Programme de développement durable à l'horizon 2030 et l'Accord de Paris sur le changement climatique.

Selon lui, il y a des signes inquiétants. En septembre, les plans de sauvetage des pays du G20 ont engagé 50% de plus en financement pour soutenir les combustibles fossiles que pour les énergies à faible émission de carbone. 

Mais, il a aussi noté des nouvelles encourageantes sur le front du climat, notamment la formation d’une coalition mondiale grandissante pour  arriver à zéro émission nette d'ici 2050.

« Au début de l'année prochaine, les pays représentant plus de 65% des émissions mondiales de dioxyde de carbone - et plus de 70% de l'économie mondiale - auront très probablement pris des engagements ambitieux en matière de neutralité carbone », a-t-il souligné.

Selon lui, ces engagements envoient un signal clair aux marchés, aux investisseurs institutionnels et aux décideurs.