L'actualité mondiale Un regard humain

TEMOIGNAGE | Au Myanmar, une femme aide les migrants de retour au pays en raison de la Covid-19

Des volontaires au travail sur un site de quarantaine à la frontière thaïlandaise avec le Myanmar.
Migrant Monitoring Group (MMG)
Des volontaires au travail sur un site de quarantaine à la frontière thaïlandaise avec le Myanmar.

TEMOIGNAGE | Au Myanmar, une femme aide les migrants de retour au pays en raison de la Covid-19

Femmes

L'une des conséquences des confinements liés à la pandémie de Covid-19 a été le retour de nombreux travailleurs migrants dans leurs pays d'origine. Les Nations Unies et leurs partenaires aide le Myanmar à faciliter le retour des femmes migrantes en toute sécurité.

Le Myanmar s'est préparé au retour de centaines de milliers de travailleurs - environ 650 000 d’entre eux se trouvent rien qu'en Thaïlande. L'une des tâches essentielles était de mettre en place des installations de quarantaine pour les migrants de retour au pays, de les sensibiliser aux messages de santé liés à la Covid-19 et de prévenir la violence sexiste - une préoccupation majeure parmi les femmes migrantes de retour. 

Dans le cadre de l'initiative Spotlight financée par l’Union européenne et les Nations Unies, ONU Femmes, en collaboration avec l’Organisation internationale du travail (OIT) et son partenaire local Women's Organization Network (WON), a soutenu les autorités du Myanmar pour prevenir et combattre les violences faites aux femmes migrantes.

Sandi Swe, qui travaille sur un site de quarantaine depuis mars 2020, a partagé son expérience avec ONU Info.

Avril aurait dû être un mois de festivités, célébrant Thingyan - le nouvel an birman - mais cette année n'a été comme aucune autre, en raison des mesures prises par le Myanmar pour lutter contre la Covid-19. Alors que la nouvelle de la pandémie se répandait, les travailleurs migrants du Myanmar ont commencé à rentrer chez eux et le pays s'est préparé à des retours massifs en fournissant des installations de quarantaine sûres.

Nombre de ces sites ont été établis dans la ville frontalière de Myawaddy, dans l'État de Kayin ; des hommes et des femmes hébergés dans différents établissements et je me suis porté volontaire pour soutenir les femmes migrantes de retour.

Sandi Swe travaille sur un site de quarantaine COVID-19 depuis mars.
Migrant Monitoring Group (MMG)
Sandi Swe travaille sur un site de quarantaine COVID-19 depuis mars.

 

Je travaille pour le Migrant Monitoring Group (MMG), une organisation locale basée à Myawaddy, et avant la pandémie, je donnais des formations de sensibilisation aux migrants. J’ai décidé de faire du bénévolat, même si j’étais inquiète, car il ne me semblait pas juste de laisser la peur me ganger. C'était simple : tout le monde avait besoin d'aide, et je pouvais fournir cette aide.

J'ai commencé à travailler sur le site de quarantaine en mars et au début, je l'avoue, j'ai pris très au léger cette pandémie. Mais jour après jour, mois après mois, elle est toujours là. Les mesures de protection font désormais partie de notre routine quotidienne et nous ne pouvons même pas deviner quand ce sera fini.

Le nombre de migrants a considérablement diminué au cours des derniers mois, donc à part le nettoyage des installations, nous n'étions pas très occupés et je pensais que cette pandémie était presque terminée. Mais les choses ont changé. Le taux de retour augmente à nouveau et 100 à 200 migrants arrivent chaque jour.

Dans l'esprit de nombreuses personnes, la question de la migration et des migrants de retour est liée à la Covid-19. Ce travail m'a permis d'appréhender les migrants à un niveau plus profond, les défis auxquels ils sont confrontés actuellement, leurs angoisses face au présent et à l'avenir. Je crois que je comprends plus clairement leur situation et je ressens certainement de l'empathie pour eux. Je veux soutenir ces gens.

Ça fait du bien quand ils me demandent mon aide, quand les gens ont besoin de moi, d'autant plus que je sais que je peux être utile et faire une différence.

Des masques sont distribués sur un site de quarantaine lors d'une activité de sensibilisation aux dangers de la COVID-19.
Migrant Monitoring Group (MMG)
Des masques sont distribués sur un site de quarantaine lors d'une activité de sensibilisation aux dangers de la COVID-19.

Motivée par l’aide aux autres

Avant la pandémie, je n’avais aucune expérience de ce type de travail, mais le fait demeure que rien n’aurait pu me préparer, moi ou qui que ce soit d’autre, à cette urgence mondiale.

J'ai trouvé le temps de réfléchir à la façon dont le travail m'a donné de l’autonomie et enrichi ma vie, émotionnellement, physiquement et mentalement. J'ai plus d'énergie maintenant, et je dois apprendre à prendre soin de moi et de ma santé, surtout si je veux aider davantage les autres. Avant la Covid-19, je restais à la maison la plupart du temps, mais travailler dans cet environnement m'a montré que j'aime travailler avec d'autres personnes.

Je prie chaque jour pour que la pandémie se termine rapidement. Je sais que je vais bien et que cela ne m'a pas trop affecté, mais il y en a d'autres qui ont perdu des revenus et des opportunités. Je prie aussi pour eux.