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Iran : le HCR est venu en aide à 20.000 réfugiés depuis le début de la pandémie de Covid-19

Des réfugiés à Sarvestan, en Iran, participent à un atelier de couture mis en place par le PAM pour fabriquer des masques.
Photo PAM/Amin Roshan
Des réfugiés à Sarvestan, en Iran, participent à un atelier de couture mis en place par le PAM pour fabriquer des masques.

Iran : le HCR est venu en aide à 20.000 réfugiés depuis le début de la pandémie de Covid-19

Migrants et réfugiés

L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés a étendu la distribution d’allocations en espèces en Iran pour venir en aide à « des milliers de réfugiés extrêmement vulnérables » dont les moyens d’existence ont été sévèrement compromis en raison de la pandémie du coronavirus.

En partenariat avec le Bureau iranien des étrangers et de l’immigration, le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) a aidé plus de 20.000 réfugiés depuis le début de la pandémie. Quelque 9.000 d’entre eux ont récemment bénéficié d’un programme d’assistance en espèces par le biais de cartes prépayées.

Chaque personne reçoit environ 300 dollars sous la forme d’un paiement unique, ce qui suffit pour couvrir jusqu’à trois mois de dépenses de base.

« Ces réfugiés souffrent de graves problèmes de santé et ont besoin d’un soutien urgent », a déclaré mardi Babar Baloch, porte-parole du HCR  lors d’un point de presse à Genève.

Téhéran accueille près d’un million de réfugiés, pour la plupart des Afghans qui ont trouvé refuge en Iran à la suite de quatre décennies de conflit en Afghanistan. Ces derniers vivent aujourd’hui côte à côte avec les Iraniens.

Le prix des denrées alimentaires de base a augmenté de plus de 20%

Le HCR et le gouvernement étudient actuellement les moyens d’appuyer davantage de réfugiés démunis. En attendant, le gouvernement iranien ait fait preuve de générosité en incluant les réfugiés dans ses plans de réponse nationaux au Covid-19. Il s’agit notamment de la mise à disposition de tests, de traitements et de soins hospitaliers gratuits.

Mais l’agence onusienne estime qu’un soutien plus important de la communauté internationale est nécessaire de toute urgence pour continuer « à protéger les réfugiés et à soutenir les communautés hôtes ». Une aide d’autant plus urgente en raison « des difficultés considérables » traversée par l’économie iranienne connaissait déjà depuis deux ans. « Et la crise du Covid-19 a fortement aggravé la situation économique », a ajouté M. Baloch.

En un an seulement, le prix des denrées alimentaires de base comme l’huile, le riz et les œufs a augmenté de quelque 21%, tandis que le coût des transports a grimpé de 50% environ, selon les chiffres du gouvernement.

Comme partout ailleurs dans le monde, de nombreuses personnes ont perdu leur emploi. Les réfugiés, qui dépendent généralement pour vivre d’emplois précaires et incertains, ont été particulièrement touchés. Le HCR estime que, dans près d’un tiers de tous les ménages, la personne qui, de façon principale, pourvoit aux besoins de la famille s’est retrouvée au chômage. De nombreux réfugiés, qui avaient déjà du mal à joindre les deux bouts, ont de plus en plus de mal à faire face à la situation.

Le HCR a besoin de plus de 60 millions de dollars

D’une manière générale, l’impact économique de la pandémie a été particulièrement « désastreux » sur le quotidien des réfugiés même s’ils n’ont pas été contaminés davantage par la Covid-19 que la population iranienne. En attendant, l’agence onusienne estime que les conséquences des pertes d’emploi sur la vie des réfugiés sont considérables.

Certains ont dû retirer leurs enfants de l’école et les envoyer travailler, tandis que d’autres disent avoir dû emprunter de l’argent ou réduire le nombre de repas qu’ils prennent chaque jour. Environ deux tiers des réfugiés qui ont sollicité l’aide du HCR au cours des derniers mois ont déclaré avoir besoin d’une aide financière. La plupart ont déclaré ne pas avoir les moyens de nourrir leur famille, tandis que d’autres ont demandé de l’aide pour payer leur loyer ou leurs traitements médicaux. 

Face à des défis mondiaux sans précédent, le HCR en appelle à la communauté internationale pour soutenir ses efforts humanitaires en Iran. Le HCR n’a jusqu’à présent reçu qu’environ 36 millions américain (36%) sur près de 100 millions de dollars nécessaires pour pouvoir soutenir les réfugiés et les communautés d’accueil cette année. « Des fonds additionnels sont nécessaires pour venir en aide à un plus grand nombre de personnes qui sont confrontées à des difficultés croissantes et à la pauvreté », a plaidé le porte-parole du HCR.