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Les prix de plusieurs aliments de base atteignent leur plus haut niveau depuis des mois (FAO)

Un marché dans une coopérative alimentaire faisant partie de la ferme coopérative d'Orto Sole à Fiumicino et Torrimpietra, en Italie.
@FAO/Alessandra Benedetti
Un marché dans une coopérative alimentaire faisant partie de la ferme coopérative d'Orto Sole à Fiumicino et Torrimpietra, en Italie.

Les prix de plusieurs aliments de base atteignent leur plus haut niveau depuis des mois (FAO)

Développement économique

Les prix des produits alimentaires de base ont progressé de 2,1% en septembre par rapport à août, une valeur tirée vers le haut par les huiles végétales et les céréales, a annoncé jeudi dans un rapport l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

L’Indice FAO des prix des céréales a ainsi progressé de 5,1% par rapport à août et dépasse à présent de 13,6% sa valeur enregistrée il y un an. Selon l’Agence onusienne basée à Rome, cette progression est notamment due à celle des prix du blé, qui ont été portés par des échanges commerciaux soutenus. Ces importantes transactions sont intervenues dans un contexte de craintes concernant notamment les perspectives de production dans l’hémisphère Sud et des conséquences de la sécheresse sur les semis de blé d’hiver dans toute l’Europe.

Le document de la FAO fait également d’une hausse des prix du maïs, sous l’effet de la réduction des perspectives de production dans l’Union européenne et de la révision à la baisse des reports aux États-Unis d’Amérique. Les prix internationaux du sorgho et de l’orge ont également progressé, mais ceux du riz ont reculé.

L’Indice FAO des prix des huiles végétales a augmenté de 6% en septembre, atteignant ainsi son plus haut niveau depuis huit mois. Les cours des huiles de palme, de tournesol et de soja ont tous progressé au même rythme que la demande mondiale soutenue.

Les marchés de céréales restent bien approvisionnés

En revanche, le coût du sucre a reculé de 2,6%, principalement en raison des excédents de production de sucre prévus au niveau mondial pour la campagne qui va débuter. En effet, la production devrait « considérablement rebondir en Inde et être abondante au Brésil ».

Le prix de la viande a aussi cédé mais de 0,9% par rapport à août. Une légère baisse qui n’est pas étrangère à la décision de la Chine d’interdire les importations de viande de porc en provenance d’Allemagne, où des cas de peste porcine africaine ont été détectés chez des sangliers.

Dans le même temps, le prix des produits laitiers n’a quasiment pas évolué ce mois-ci. Car les hausses modérées des prix du beurre, du fromage et du lait écrémé en poudre ont été compensées par le recul des cours du lait entier en poudre.

S’agissant des nouvelles prévisions, la production mondiale de céréales, qui a été légèrement réduite par rapport à celle du mois précédent, s’établit à présent à 2.762 millions de tonnes pour 2020. Ce qui constitue toujours un record historique et une progression de 2,1% par rapport à la production de l’année précédente.

Séchage au soleil des tomates par des femmes de la région à Louxor, en Égypte, dans le cadre des activités de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) visant à réduire les pertes alimentaires
© FAO/ Egypt
Séchage au soleil des tomates par des femmes de la région à Louxor, en Égypte, dans le cadre des activités de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) visant à réduire les pertes alimentaires

 

La production mondiale de céréales secondaires devrait s’établir à 1.488 millions de tonnes. Elle recule de 0,5% depuis le rapport précédent. Une légère baisse que la FAO explique par les conséquences des conditions météorologiques sur les cultures de maïs dans plusieurs pays producteurs importants. Celles-ci n’ont été que partiellement compensées par l’amélioration des perspectives concernant l’orge.

La production mondiale de blé en 2020 devrait s’établir à 765 millions de tonnes. Il s’agit d’un niveau record auquel les conditions météorologiques favorables en Australie ont contribué.

La production mondiale de riz devrait atteindre 509,1 millions de tonnes. Il s’agit là aussi d’un niveau record, qui est identique à celui qui était indiqué dans les prévisions du mois dernier.

Des stocks mondiaux de céréales portés par la croissance des réserves de blé en Chine

Par ailleurs, l’utilisation mondiale de céréales en 2020-2021 est estimée à 2.744 millions de tonnes, soit 2,0% de plus que l’année précédente. Plus de la moitié de leur utilisation mondiale est à mettre au compte des céréales secondaires, qui devrait à présent atteindre 1.477 millions de tonnes.

L’utilisation de blé, qui devrait s’établir à 757 millions de tonnes, progresse, elle aussi, en raison de la hausse de la consommation en Chine et en Inde. Selon la FAO, l’utilisation mondiale de riz devrait atteindre le nouveau chiffre record de 510,5 millions de tonnes.

Plus largement, l’Agence onusienne s’attend désormais à ce que les stocks mondiaux de céréales atteignent 890 millions de tonnes à la clôture des campagnes de 2021. Si de telles prévisions se confirment, il s’agit alors d’un « niveau record porté par la croissance des stocks de blé en Chine ».

« Si les nouvelles prévisions se confirment, le rapport stocks-utilisation des céréales au niveau mondial en 2020-2021 sera de 31,6%, en léger retrait par rapport au chiffre de 2019-2020, mais un niveau toujours relativement élevé d’un point de vue historique », a fait valoir la FAO.

D’une manière générale, les échanges mondiaux de céréales devraient eux aussi atteindre un record historique en 2020-2021 avec 448 millions de tonnes. Ce qui représente une hausse de 2,4% par rapport à l’année précédente. Dans tous les cas, il s’agit d’une valeur supérieure à ce qui avait été prévu par la FAO en septembre.