C’est le cas de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), qui a fourni depuis le début de la pandémie un appui à 118 pays. Le plus important étant du matériel qui permet de détecter rapidement et avec précision le coronavirus, contribuant ainsi à l’action mondiale destinée à maîtriser et réduire sa propagation.

Depuis février dernier, 126 pays ont sollicité cet appui, qui repose sur une méthode dérivée du nucléaire appelée « réaction en chaîne par polymérase avec transcription inverse en temps réel (RT-PCR en temps réel) ». La RT-PCR, qui permet de détecter la présence d’un matériel génétique spécifique dans un agent pathogène quel qu’il soit, y compris un virus, est l’une des méthodes de laboratoire les plus couramment utilisées pour détecter le virus de la Covid-19.

À ce jour, 141 appareils de RT-PCR ont été envoyés à 94 pays et d'autres ont reçu du matériel et des matières connexes. « Le projet était destiné à pouvoir acheminer rapidement un appui et du matériel essentiels aux institutions en cas d’urgence », a affirmé Emma Webb, chargée de la section de la stratégie et des partenariats au département de la coopération technique de l’AIEA. « Personne n’imaginait alors qu’une pandémie mondiale était imminente et que ce projet serait si crucial pour fournir l’assistance nécessaire ».

Plus de 25 millions d’euros de financement extrabudgétaire déjà mobilisés

Avec la pandémie de Covid-19, le projet est même devenu le plus important dans l’histoire du programme de coopération technique de l’agence. A ce jour, plus de 25 millions d’euros de financement extrabudgétaire ont été mobilisés pour expédier des colis complets de matériel de détection dans le monde entier.

Ces colis contiennent notamment des machines et des kits de RT-PCR en temps réel, des réactifs, des consommables de laboratoire et des produits de sécurité biologique tels que des équipements de protection individuels et des enceintes de laboratoire. Cet équipement permet de manipuler, entreposer et analyser dans des conditions de sûreté les échantillons prélevés.

Cet appui s’inscrit dans le cadre d’un projet de coopération technique de l’AIEA approuvé en novembre 2019. L’objectif est de répondre aux demandes croissantes d’assistance des États face aux épidémies, telles que la fièvre Ebola en Afrique, la grippe aviaire en Asie, la dermatose nodulaire contagieuse en Europe et la maladie à virus Zika en Amérique du Sud.

A noter qu’en collaboration avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’AIEA publie également des orientations sur la détection de la Covid-19 à l’intention des laboratoires médicaux et vétérinaires, notamment des instructions permanentes d’opération concernant le dépistage du virus selon les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).