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Améliorer l'action climatique et les systèmes alimentaires peut réduire les émissions de 20% (PNUE)

Des femmes préparant la terre avant de planter des pommes de terre, à Gashikanwa, au Burundi.
FAO/Giulio Napolitano
Des femmes préparant la terre avant de planter des pommes de terre, à Gashikanwa, au Burundi.

Améliorer l'action climatique et les systèmes alimentaires peut réduire les émissions de 20% (PNUE)

Climat et environnement

Une étude soutenue par le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) et des partenaires révèle que plus de 90% des engagements pris dans le cadre de l'Accord de Paris sur le climat ne permettent pas d'atteindre les objectifs fixés dans ce domaine.

Cette étude publiée mardi estime que les législateurs du monde entier peuvent contribuer à limiter la hausse du réchauffement climatique de 1,5 degré Celsius et à atténuer les effets du changement climatique grâce à des politiques qui transforment les systèmes nationaux de production alimentaire.

Dans le rapport intitulé « Augmenter les contributions nationales aux systèmes alimentaires», les auteurs montrent que les pays manquent « d'importantes opportunités » de réduire les émissions de dioxyde de carbone, qui sont à l'origine de l'effet de serre.

Les recherches menées par le Fonds mondial pour la nature, le WWF, le PNUE, Eat and Climate Focus présentent 16 actions que les législateurs peuvent entreprendre pour transformer le processus de la plantation des aliments à leur arrivée sur la table.

Les auteurs de l'étude affirment que les régimes alimentaires et le gaspillage de nourriture sont toujours ignorés, mais en les ajoutant aux plans nationaux, les législateurs peuvent contribuer à améliorer l'atténuation et l'adaptation des systèmes alimentaires jusqu'à 25%.

Dans l'Accord de Paris, signé en 2015, les pays se sont engagés à revoir et à soumettre à nouveau leurs contributions nationales (NDC) tous les cinq ans.

Cette année, l'occasion se présente d'adopter des solutions et des objectifs plus audacieux pour réduire les émissions de dioxyde de carbone en améliorant la biodiversité, la sécurité alimentaire et la santé publique.

Séchage au soleil des tomates par des femmes de la région à Louxor, en Égypte, dans le cadre des activités de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) visant à réduire les pertes alimentaires
© FAO/ Egypt
Séchage au soleil des tomates par des femmes de la région à Louxor, en Égypte, dans le cadre des activités de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) visant à réduire les pertes alimentaires

37% des gaz à effet de serre

Le total des facteurs tels que la production, la transformation, la distribution, la préparation et la consommation d'aliments représente jusqu'à 37% du montant total des émissions de gaz à effet de serre dans l'atmosphère.

L'économie équivaudrait à un parc de plus de 2,7 milliards de voitures hors des rues.

Si cette situation ne change pas, le monde ne pourra pas atteindre l'objectif de maintenir le réchauffement moyen de la température à 1,5 degré Celsius.

Le Directeur général du WWF, Marco Lambertini, a déclaré que des objectifs plus ambitieux et mesurables pour les systèmes de production alimentaire doivent être fixés si le monde veut faire face à la crise climatique actuelle.

Il a également rappelé que sans cette action, il ne sera pas possible d'atteindre les objectifs de protection de la biodiversité et du climat qui sont à la base de la réalisation des objectifs de développement durable.

Le chef du PNUE, Inger Andersen, estime que la réduction de moitié des déchets alimentaires peut conduire à une alimentation plus riche en plantes et que c'est une occasion à ne pas manquer pour faire des systèmes de production plus durables le centre de la récupération.

Parmi les 16 actions proposées par l'étude figurent la réduction de l'utilisation des terres, la conversion des habitats naturels et les pertes et déchets alimentaires. Ces mesures pourraient permettre d'économiser 4,6 giga tonnes de CO2 par an.

Le PNUE indique que seuls 11 pays ont mentionné la perte de nourriture dans leurs plans, mais qu'aucun n'a considéré les déchets.

 Un élevage de porcs.
©FAO/Sue Price
Un élevage de porcs.

La part de l’élevage

La réduction du gaz méthane provenant des troupeaux est l'une des propositions, ainsi que des régimes alimentaires plus sains avec moins de consommation d'aliments d'origine animale.

Dans ce cas, l'économie pourrait atteindre 8 giga tonnes par an. Mais jusqu'à présent, aucun plan national n'a cité la possibilité d'une alimentation plus saine pour les consommateurs.

L'étude révèle que les pays développés sont moins susceptibles que les pays en développement de prévoir des mesures d'atténuation spécifiques pour l'agriculture dans les plans environnementaux en termes absolus.

La représentante de Climate Focus, Charlotte Streck, a déclaré qu'il s'agissait d'une occasion rare de profiter des avantages du développement durable. Selon elle, une diminution de la consommation de viande, par exemple, contribue à la santé et améliore la sécurité alimentaire.

L'année prochaine, les dirigeants internationaux devraient approuver un nouvel accord sur l'homme et la nature lors de la conférence de la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique. L'objectif est de contenir et d'inverser la perte de biodiversité.

Toujours en 2021, les Nations Unies devraient organiser leur réunion au sommet sur les systèmes de production alimentaire.

Dans l'un de ses discours, le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a déclaré que la transformation des systèmes alimentaires est cruciale pour la réalisation de tous les Objectifs de développement durable (ODD).