L'actualité mondiale Un regard humain

Dévasté par la Covid-19, le secteur du tourisme doit être reconstruit de manière sûre, équitable et écologique (ONU)

Des touristes en Inde font une promenade à dos d'éléphant au fort d'Amber juste à l'extérieur de Jaipur.
© Eric Ganz
Des touristes en Inde font une promenade à dos d'éléphant au fort d'Amber juste à l'extérieur de Jaipur.

Dévasté par la Covid-19, le secteur du tourisme doit être reconstruit de manière sûre, équitable et écologique (ONU)

Développement économique

Le chef de l’ONU a appelé mardi à reconstruire impérativement le secteur du tourisme dévasté par la pandémie de Covid-19 et où une centaine de millions d’emplois directs sont menacés.

L’impact du coronavirus sur le tourisme a été douloureux, sans précédent et sans comparaison, souligne une note de synthèse des Nations Unies sur ce sujet.

Au cours des cinq premiers mois de l’année 2020, les arrivées de touristes internationaux ont diminué de plus de moitié et environ 320 milliards de dollars de recettes d’exportation tirées du tourisme ont été perdues.

Un manque à gagner qui a eu des répercussions directes pour l’un des secteurs économiques les plus importants au monde (7% du commerce mondial en 2019) qui emploie une personne sur dix sur la planète et assure des moyens de subsistance à des centaines de millions d’autres.

Des données de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT) des Nations Unies montrent que 100 à 120 millions d'emplois directs dans le secteur du tourisme sont menacés. Et la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) prévoit une perte de 1,5% à 2,8% du PIB mondial.

Nombre des emplois du secteur du tourisme relèvent de l’économie parallèle ou de micro, petites et moyennes entreprises, qui emploient une forte proportion de femmes et de jeunes qui figurent parmi les plus menacés par l’impact du coronavirus.

« Si la crise a fortement secoué les économies développées, elle a plongé les pays en développement, en particulier de nombreux petits États insulaires en développement et pays africains, dans une véritable situation d’urgence », a alerté le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, lors de la présentation d’une note de synthèse sur la Covid-19 et le tourisme.

Pour les femmes, les populations rurales, les peuples autochtones et nombre d’autres groupes historiquement marginalisés, le tourisme est un vecteur d’intégration, d’autonomisation et de génération de revenus. Le secteur est également un outil essentiel à la préservation du patrimoine naturel et culturel.

La baisse des revenus a entraîné une intensification du braconnage et une accélération de la destruction des habitats dans les zones protégées et autour de celles-ci, et la fermeture de nombreux sites du patrimoine mondial a privé les populations de moyens de subsistance indispensables.

 

Soundcloud

 

« Construire une expérience de voyage durable et responsable » 

Les Nations Unies appellent à une reconstruction impérative du secteur du tourisme. « Mais (elle) doit se faire en toute sécurité et de manière équitable, et ne doit pas avoir d’incidence sur le climat », a précisé M. Guterres. Les émissions de gaz à effet de serre liées aux transports pourraient connaître une forte hausse si la reprise n’est pas en phase avec les objectifs climatiques, a-t-il prévenu.

« Pour assurer des moyens de subsistance aux millions de personnes qui dépendent du tourisme, il faut construire une expérience de voyage durable et responsable qui garantisse la sécurité des communautés d’accueil, des travailleurs et des voyageurs », a souligné le Secrétaire général.

Le chef de l’ONU a recensé cinq mesures qui selon lui, « doivent être prises à titre prioritaire », afin de faciliter la reprise du secteur :

1/ Atténuer les incidences socioéconomiques de la crise.

2/ Renforcer la résilience de l’ensemble de la chaîne de valeur du tourisme.

3/ Optimiser l’utilisation des technologies dans le secteur du tourisme.

4/ Favoriser la durabilité et la croissance verte.

5/ Faciliter l’établissement de partenariats pour permettre au tourisme de contribuer plus avant à la réalisation des objectifs de développement durable.

Les cinq mesures préconisées par le chef de l’ONU doivent permettre au tourisme de retrouver sa position de fournisseur d’emplois décents et de revenus stables et de protecteur du patrimoine culturel et naturel.