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L'épidémie d'Ebola dans l'ouest de la RDC évolue de manière inquiétante, selon l’OMS

En République démocratique du Congo, contrôle de la température pour des élèves d'une école primaire à Mbandaka, dans la province de l'Equateur, qui affectée par une épidémie d'Ebola.
© UNICEF/Jonathan Shadid
En République démocratique du Congo, contrôle de la température pour des élèves d'une école primaire à Mbandaka, dans la province de l'Equateur, qui affectée par une épidémie d'Ebola.

L'épidémie d'Ebola dans l'ouest de la RDC évolue de manière inquiétante, selon l’OMS

Santé

 Le nombre de cas de l'épidémie d'Ebola en cours dans l'ouest de la République démocratique du Congo (RDC) a atteint 100, soit près du double en un peu plus de cinq semaines, a indiqué vendredi le bureau régional de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Cette dernière épidémie, la 11e de la RDC, a été déclarée le 1er juin 2020 dans la province de l'Équateur. Un groupe de cas a été initialement détecté à Mbandaka, la capitale de la province. Depuis, l'épidémie s'est étendue à 11 des 17 zones sanitaires de la province. Sur les 100 cas signalés à ce jour, 96 sont confirmés et quatre sont probables. Quarante-trois personnes ont perdu la vie. 

L'épidémie présente des défis logistiques importants, les communautés touchées s'étendant sur de grandes distances dans des zones éloignées et densément boisées de la province, qui se trouve à cheval sur l'équateur.

Dans ses points les plus larges, l'épidémie s'étend sur environ 300 kilomètres, à la fois d'est en ouest et du nord au sud. Il faut parfois plusieurs jours pour atteindre les populations touchées, les intervenants et les approvisionnements devant souvent traverser des zones sans route, ce qui nécessite de longues périodes de transport par bateau.

Une épidémie d'Ebola est survenue dans la même province en mai 2018 et a été contenue en moins de trois mois, avec 54 cas et 33 décès enregistrés.

« Avec 100 cas d'Ebola en moins de 100 jours, l'épidémie dans la province de l'Équateur évolue de manière inquiétante », a déclaré Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l'Afrique. « Le virus se propage sur un terrain large et accidenté qui nécessite des interventions coûteuses et, avec la Covid-19 qui accapare les ressources et l'attention, il est difficile d'intensifier les opérations ».

Une réponse sous-financée

La réponse actuelle est sous-financée, ce qui ajoute des difficultés aux défis logistiques existants. L'OMS a initialement fourni 1,7 million de dollars et a ensuite complété ce montant par 600.000 dollars supplémentaires provenant de son fonds d'urgence pour les situations d'urgence. Le ministère de la Santé de la RDC a présenté aux donateurs et aux partenaires un plan intégré d'environ 40 millions de dollars et a engagé 4 millions de dollars. Un soutien supplémentaire est absolument nécessaire. 

« Sans une aide supplémentaire, les équipes sur le terrain auront plus de mal à devancer le virus », a déclaré Dr Moeti. « La Covid-19 n'est pas la seule urgence qui nécessite un accompagnement solide. Notre histoire récente nous a appris que nous ignorons le virus Ebola à nos propres risques ».

La majorité des intervenants ont été mobilisés localement sous la direction du gouvernement de la RDC. Il y a actuellement 90 experts de l'OMS sur le terrain, ainsi que des experts de près de 20 partenaires qui soutiennent la réponse.

Depuis le début de l'épidémie, l'OMS a soutenu la vaccination en anneau de plus de 22.600 personnes à haut risque. Avec ses partenaires, l'OMS a aidé à tester plus de 640.900 personnes dans 40 points de contrôle mis en place pour assurer la sécurité des voyageurs traversant une zone affectée. L'OMS a également œuvré pour sensibiliser près de 774.000 personnes dans les communautés touchées par le virus Ebola, sur la manière de reconnaître les symptômes et de se faire traiter. 

Par ailleurs, l'OMS et ses partenaires sont également prêts à aider le ministère de la Santé à mettre en œuvre des activités de préparation dans les zones sanitaires de l'Équateur qui ne sont pas encore atteintes, en vue de limiter toute nouvelle propagation de l'épidémie.