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Libye : l’ONU nomme les trois experts de sa mission indépendante d’établissement des faits 

The relative of a prisoner weeps as she identifies his picture at a ceremony commemorating the anniversary of a 1996 massacre in which around 1,200 inmates were shot dead by their guards. (archive)
MANUL
The relative of a prisoner weeps as she identifies his picture at a ceremony commemorating the anniversary of a 1996 massacre in which around 1,200 inmates were shot dead by their guards. (archive)

Libye : l’ONU nomme les trois experts de sa mission indépendante d’établissement des faits 

Droits de l'homme

Les Nations Unies ont annoncé, mercredi, à Genève, les noms des trois membres de la Mission indépendante d’établissement des faits chargée d’enquêter sur les violations des droits de l’homme en Libye.

La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, a annoncé la nomination de Mohamed Auajjar (Maroc), de Tracy Robinson (Jamaïque) et de Chaloka Beyani (Zambie et Royaume-Uni) comme membres de cette mission.

L’expert marocain, Mohamed Auajjar, a été ministre de la justice et détenteur du portefeuille des droits de l’homme dans son pays. Il a été ambassadeur et représentant permanent du Maroc auprès des Nations Unies à Genève.

Chaloka Beyani, ressortissant de la Zambie et du Royaume-Uni, est présentement professeur associé de droit international à la London School of Economics. Cet ancien Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits de l’homme des personnes déplacées internes (2010-2016) a aussi été membre du comité d’experts du gouvernement du Kenya pour la révision constitutionnelle qui a rédigé la constitution de ce pays en 2010.

Quant à Tracy Robinson de la Jamaïque, elle est maîtresse de conférences à la faculté de droit de l’université des Antilles (UWI), en Jamaïque. Cette titulaire d’un master en droit de l’université Yale (Etats-Unis) a été membre et présidente de la Commission interaméricaine entre 2014 et 2015.

Un compte rendu oral attendu en septembre et un rapport écrit en 2021

Selon la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, la détérioration de la situation sécuritaire en Libye et l’absence d’un système judiciaire opérationnel soulignent l’importance du travail d’une équipe d’experts indépendants pour documenter les violations et les abus des droits de l’homme.

« Ce groupe d’experts constituera un mécanisme essentiel pour lutter efficacement contre l’impunité généralisée des violations des droits de l’homme et des abus commis, et peut également servir de moyen de dissuasion pour prévenir de nouvelles violations et contribuer à la paix et à la stabilité dans le pays », a déclaré Mme Bachelet dans le communiqué.

Pour l’ONU, les exécutions sommaires et autres exécutions illégales, la torture et les mauvais traitements, la violence sexiste, y compris la violence sexuelle liée au conflit, les enlèvements, les disparitions forcées, ainsi que l’incitation à la violence sur les médias sociaux, continuent d’être commis dans un climat de totale impunité. Mme Bachelet a ajouté que des défenseurs des droits de l’homme, des militants et des journalistes ont également été attaqués et ont fui le pays.

Cette Mission indépendante d’établissement des faits sur la Libye a été établie par le Conseil des droits de l’homme le 22 juin 2020 pour notamment documenter les violations et abus présumés du droit international relatif aux droits de l’homme et du droit international humanitaire par toutes les parties en Libye depuis le début de l’année 2016.

Cette mission fera un compte rendu oral au Conseil des droits de l’homme en septembre 2020. Un rapport écrit complet sur la situation des droits de l’homme notamment sur les efforts déployés pour prévenir les violations et les abus des droits de l’homme et faire en sorte que les responsables rendent des comptes, assorti de recommandations, suivra en 2021.