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Liban : nouveau record quotidien de 294 cas de Covid-19 dont deux décès

Des sympathisants de la communauté nettoient les décombres de l'explosion catastrophique dans le quartier de Gemmayze, à Beyrouth, au Liban.
© UNICEF/Ramzi Haidar Edit
Des sympathisants de la communauté nettoient les décombres de l'explosion catastrophique dans le quartier de Gemmayze, à Beyrouth, au Liban.

Liban : nouveau record quotidien de 294 cas de Covid-19 dont deux décès

Aide humanitaire

Le Liban, endeuillé par deux explosions qui ont dévasté des quartiers de Beyrouth, a recensé dimanche dernier 294 cas de contamination à la maladie de Covid-19 et deux décès, un nouveau record quotidien d’infections.

« Le 9 août, un total de 294 nouveaux cas Covid-19 ont été enregistrés, un nouveau record pour le Liban », a annoncé mardi à Genève le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA). 

Dans son dernier bulletin humanitaire daté du 10 août 2020, l’OCHA rappelle que « le ministère de la santé continue de signaler une augmentation des taux de transmission de Covid-19 ».

Selon des données compilées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Liban a enregistré 1.455 cas et 11 morts pour la période du 5 au 9 août. 

L’OCHA estime que la situation d’urgence à Beyrouth a entraîné « un assouplissement de nombreuses mesures de précaution contre la Covid-19… qui laisse présager des taux de transmission encore plus élevés et un nombre important de cas dans les semaines à venir ».

Selon le dernier bilan établi par l’OMS, le pays a jusqu’à présent officiellement recensé 6.517 cas confirmés du nouveau coronavirus, dont 76 décès.

A noter que le gouvernement avait initialement décrété un « reconfinement » provisoire de cinq jours à partir du jeudi 6 août dernier, mais il a annulé cette mesure après les explosions mardi au port de Beyrouth, qui ont fait plus de 200 morts et 5.000 blessés. Dans ces conditions, la lutte contre le nouveau coronavirus est intégrée dans le dispositif humanitaire lié aux conséquences de l’explosion de la capitale libanaise. 

« Comme la situation de Covid-19 reste extrêmement alarmante avec une résurgence accrue des cas positifs, y compris parmi les travailleurs de la santé, des efforts importants sont entrepris pour lier la réponse de Covid-19 à la réponse d’urgence à l’explosion afin de promouvoir la sensibilisation et les mesures préventives », relève l'OCHA.

Selon les médias et les organismes humanitaires, la pandémie avait été maîtrisée dans un premier temps, après son apparition fin février, mais les cas sont repartis à la hausse après la réouverture de l’aéroport international de Beyrouth le 1er juillet et la levée progressive des mesures de confinement. A présent, la situation d’urgence à Beyrouth a fait que « les populations ont d’autres priorités », selon l’OMS, redoutant déjà les conséquences d’un « assouplissement » de nombreuses mesures de prévention anti Covid-19 ».

Une équipe de recherche et de sauvetage grimpe sur le métal déchiqueté d'un navire détruit dans le port de Beyrouth, au Liban.
© UNOCHA
Une équipe de recherche et de sauvetage grimpe sur le métal déchiqueté d'un navire détruit dans le port de Beyrouth, au Liban.

Inclure la lutte contre la Covid-19 dans la réponse internationale

« Il y a des difficultés de respecter les mesures de prévention », a déclaré Tarik Jašarević, porte-parole de l’OMS lors d’un point de presse virtuel depuis Genève. 

« Le virus va explorer toutes les possibilités pour se propager », a-t-il alerté, ajoutant l’importance d’inclure la « surveillance des maladies dans la réponse internationale humanitaire » à la suite de l’explosion de Beyrouth. 

L’ONU estime qu’un soutien supplémentaire est donc nécessaire. L’objectif est de permettre aux établissements médicaux restants de pouvoir continuer à fournir des soins de santé primaires, un soutien en matière de santé mentale et gérer la pandémie de Covid-19 en cours pour des milliers de patients.

C’est dans ce contexte qu’une évaluation rapide de 55 centres de soins de santé primaires a révélé que 37% d’entre eux avaient subi des dommages modérés à graves. Seuls 47% des établissements étudiés peuvent encore fournir des services de santé de routine complets.

Selon le bulletin humanitaire du OCHA, au moins 15 établissements médicaux, dont trois grands hôpitaux, ont subi des dommages structurels partiels ou importants.

Le programme de traitement du Centre pour la tuberculose et le sida soutenu par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) dans la région de Qarantina a été complètement endommagé. Fort heureusement, « des équipements, des médicaments et des fournitures médicales ont été sauvés ».

« Les personnes vivant avec le VIH sont actuellement dirigées vers des ONG partenaires, et les tuberculeux reçoivent des médicaments par l’intermédiaire d’un réseau de bénévoles et de coordinateurs sur le terrain », a détaillé le OCHA.

Par ailleurs, le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU signale que le terminal à conteneurs du port de Beyrouth a repris le samedi 8 août, le déchargement de certains navires, après avoir été partiellement touché par les explosions.

Selon l’agence onusienne, de nombreuses familles ont besoin de fournitures sanitaires et d’hygiène jusqu’à ce que les services de base puissent être rétablis dans les quartiers touchés.