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Soudan : 60 personnes tuées au Darfour sur fond de forte augmentation de la violence dans la province

Sud du Darfour : abrités sous une charrette, cette femme et son enfant comptent parmi les milliers de personnes qui ont fui la violence et ont rejoint le camp d'Al Salam pour les personnes déplacées (archive)
Photo: Albert Gonzalez Farran/MINUAD
Sud du Darfour : abrités sous une charrette, cette femme et son enfant comptent parmi les milliers de personnes qui ont fui la violence et ont rejoint le camp d'Al Salam pour les personnes déplacées (archive)

Soudan : 60 personnes tuées au Darfour sur fond de forte augmentation de la violence dans la province

Paix et sécurité

Plus de 60 personnes auraient été tuées et environ 60 autres blessées le samedi 25 juillet lors d'une attaque armée dans le village de Masteri, au nord de la localité de Beida, dans le Darfour occidental.

 

Cette attaque est l'une des dernières d'une série d'incidents de sécurité signalés au cours de la semaine dernière, qui ont laissé plusieurs villages et maisons incendiés, des marchés et des magasins pillés, et des infrastructures endommagées, en particulier autour de la capitale El Geneina et du village de Masteri, dans la localité de Beida.

L'escalade de la violence dans différentes parties de la province soudanaise entraîne une augmentation des déplacements, compromet la saison agricole, provoque des pertes de vies et de moyens de subsistance et entraîne des besoins humanitaires croissants.

Le gouvernement du Darfour occidental a décrété un verrouillage complet de la ville d'El Geneina et de la localité de Beida, à compter du 20 juillet et jusqu'à nouvel ordre. Le gouvernement du Darfour Nord avait déclaré, le 13 juillet, l'état d'urgence, suite à la récente escalade de la violence à Kutum.

Au moins sept événements violents ont été signalés du 19 au 26 juillet, faisant des dizaines de morts ou de blessés, plusieurs villages et maisons incendiés, un nombre non confirmé de personnes déplacées, selon les données préliminaires recueillies par les humanitaires sur le terrain.

Suite aux combats, le Wali (gouverneur) du Darfour occidental a déclaré un verrouillage complet de la ville d'El Geneina et de la localité de NBeida, à compter du 20 juillet et jusqu'à nouvel ordre.

Selon les humanitaires, plusieurs personnes ont quitté leurs maisons et se sont déplacées vers la ville d'El Geneina, s'abritant dans des bâtiments publics, notamment des écoles. D’après certains rapports provenant du terrain, les habitants de plusieurs villages d'El Geneina et de Beida fuient leurs localités, craignant de nouvelles attaques et davantage de violence.

Les rapatriés des villages de Melibeda et de Faganta, à Beida, auraient fui vers le Tchad voisin pour la deuxième fois cette année, et les habitants des villages de Megmeri et d'Afandi auraient quitté leurs maisons et se seraient réfugiés dans le village de Sisi, dans la localité de Kereinik, selon les données préliminaires des travailleurs humanitaires.

D’autres régions du Darfour affectées par la violence

La violence augmente également dans d'autres États de la région du Darfour, notamment les récentes attaques contre les populations déplacées à Fata Bono, dans le nord du Darfour, dans les villages de Kass, Gerieda et Abdoss, dans le sud du Darfour, entre autres incidents.

Les attaques et les affrontements, en pleine saison agricole, provoquent des pertes de vies et de moyens de subsistance et entraînent une augmentation des besoins humanitaires.

Dans l'ensemble des États du Darfour, on estime que près de 2,8 millions de personnes sont en situation de grave insécurité alimentaire de juin à septembre, dont plus de 545 000 dans le seul Darfour occidental.

La violence croissante entrave les opérations humanitaires au Darfour occidental. Avec l'annonce d'un couvre-feu quotidien de 24 heures, tous les mouvements de personnes sont restreints, y compris le personnel humanitaire. L'accès à la nutrition, à l'eau et à l'assainissement, à l'éducation, à la santé et à d'autres services essentiels a été compromis.

Les organisations humanitaires travaillent toutefois avec la Commission d'aide humanitaire du gouvernement pour autoriser les mouvements des travailleurs humanitaires, et les évaluations devraient commencer le 27 juillet.

Selon le Bureau des Nations Unies pour l’aide humanitaire (OCHA) des plans de préparation et d'intervention sont déjà en place. Les lacunes éventuelles en matière de réponse deviendront plus claires après la réalisation des évaluations.