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Coronavirus en Syrie : « le système de santé n'est pas préparé à une épidémie de grande ampleur »

Une jeune fille dans une tente d'un camp de Syriens déplacés dans le nord d'Idlib, en Syrie.
© UNICEF/Omar Albam
Une jeune fille dans une tente d'un camp de Syriens déplacés dans le nord d'Idlib, en Syrie.

Coronavirus en Syrie : « le système de santé n'est pas préparé à une épidémie de grande ampleur »

Santé

Neuf personnes sont mortes du coronavirus en Syrie qui compte 256 cas de Covid-19, a rappelé lundi le chef de l’humanitaire de l’ONU aux membres du Conseil de sécurité.

Lundi matin, le gouvernement syrien a confirmé 256 cas de Covid-19. Un chiffre qui a été multiplié par quatre en six semaines dans ce pays en guerre du Moyen-Orient.

« Jusqu'à présent, le nombre global d'infection est, heureusement, resté faible. Mais cela ne doit pas être lu avec trop d'optimisme, car les tests restent extrêmement limités », a averti Mark Lowcock, le Secrétaire général adjoint de l’ONU aux affaires humanitaires, lors d’une visioconférence consacrée à la situation humanitaire en Syrie.

À ce jour, seulement un peu plus de 8.000 tests ont été effectués en Syrie.

De plus, nous pouvons voir d'après ce qui s'est passé récemment ailleurs dans la région, notamment en Iran, en Arabie saoudite et en particulier au Yémen, l'ampleur des risques à venir.

L'ONU continue d'appuyer les mesures de préparation et de réponse à la Covid-19 dans toute la Syrie, y compris l'expansion des capacités de test. « Mais d'importantes lacunes subsistent, notamment en ce qui concerne les équipements de protection individuelle, les fournitures de gestion des cas médicaux et la capacité d'isolement et de quarantaine », a alerté M. Lowcock qui est également Coordinateur des secours d’urgence de l’ONU.

« Le système de santé syrien n'est pas préparé à une épidémie de grande ampleur », a tout simplement déclaré le Secrétaire général adjoint. « Il suffit de regarder le Yémen pour voir à quelle vitesse la Covid-19 peut faire tomber un système de santé dévasté par des années de guerre ».

Même si le nombre d'infections au coronavirus enregistrées en Syrie reste faible, la menace d'une épidémie plus étendue aggrave le ralentissement économique du pays et représente une contrainte supplémentaire pour la réponse humanitaire. « Cela pourrait avoir de graves conséquences dans toute la région, pas seulement en Syrie », a prévenu M. Lowcock.

L’impact de la Covid-19 sur les réfugiés syriens

Un avertissement partagé par l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). « La crise de la Covid-19 a eu un impact immédiat et dévastateur sur les moyens de subsistance de millions de réfugiés syriens et de leurs hôtes dans la région », a déclaré le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi. « Les plus vulnérables de la société - y compris des millions de réfugiés - ont perdu leurs revenus déjà fragiles et maigres. Ils s'enfoncent davantage dans la pauvreté et la dette ».

Une conférence d’appui à la Syrie et à la région doit se tenir mardi à Bruxelles, en Belgique, au cours de laquelle les Nations Unies vont appeler les bailleurs de fonds à redoubler d’efforts. L’ONU sollicite 3,8 milliards de dollars pour les Syriens vivant en Syrie et 6.04 milliards de dollars pour ceux réfugiés dans les pays voisins.

« La communauté internationale doit s'unir pour apporter un soutien soutenu et prévisible aux réfugiés syriens et aux pays et communautés de la région qui les ont généreusement accueillis pendant des années », a souligné M. Grandi.