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Covid-19 : le sort de 51.000 enfants menacé par la perturbation des services essentiels de santé au Moyen-Orient (ONU)

Un nourrisson né prématurément reçoit un traitement à l'hôpital Alsabeen, Sana'a, Yémen (2018).
UNICEF/Fuad
Un nourrisson né prématurément reçoit un traitement à l'hôpital Alsabeen, Sana'a, Yémen (2018).

Covid-19 : le sort de 51.000 enfants menacé par la perturbation des services essentiels de santé au Moyen-Orient (ONU)

Santé

Près de 51.000 enfants de moins de cinq ans pourraient mourir au Moyen-Orient et en Afrique du Nord en raison de l’interruption des soins de santé primaires par la Covid-19, a mis en garde l’ONU.

Si la perturbation des services de santé et de nutrition de base se poursuit, « plus de 51.000 enfants de moins de cinq ans pourraient mourir dans la région d’ici la fin de 2020 », ont souligné le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) dans un communiqué conjoint.

« Les systèmes de santé subissent des pressions sans précédent en raison de la pandémie de Covid-19, et bien qu’il n’y ait pas beaucoup de cas de nouveau coronavirus chez les enfants dans la région, il est clair que le virus affecte directement leur santé », ont-elles ajouté, regrettant au passage la diminution des services de soins de santé primaires ou leur interruption dans plusieurs pays.

« Bien que nous n’ayons pas beaucoup de cas de Covid-19 chez les enfants dans la région, il est évident que la pandémie affecte la santé des enfants de première main », ont prévenu Ted Chaiban, Directeur régional de l’UNICEF au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, et le Dr Ahmed Al-Mandhari, Directeur régional de l’OMS pour la région de la Méditerranée orientale. Et si ce scénario de 51.000 décès se produit, ça serait une augmentation de près de 40 % par rapport aux chiffres d’avant Covid-19. Ce qui inverserait les progrès réalisés en matière de survie des enfants dans la région de près de deux décennies.

Cette « sombre projection » est due à une combinaison de facteurs notamment une surcharge de travail du personnel sanitaire, mais aussi le fait que « de nombreux agents de santé de première ligne ont détourné leurs efforts pour répondre à l’épidémie » du Covid-19. En outre, « les restrictions de mouvement et les obstacles économiques empêchent davantage l’accès des populations aux soins de santé ».

Pour une reprise complète et en toute sécurité des campagnes de vaccination et de nutrition

« Nombreux sont ceux qui craignent de contracter le virus lorsqu’ils se trouvent dans des établissements de santé », relèvent les deux agences onusiennes. Dans ces conditions, les enfants et les mères risquent donc de ne pas bénéficier d’interventions préventives, notamment la vaccination, le traitement des infections néonatales et des maladies infantiles ou les services visant à prévenir une augmentation de l’émaciation.

L’UNICEF et l’OMS appellent donc à une « reprise complète et en toute sécurité des campagnes de vaccination et des services de nutrition, avec des mesures de prévention strictes face au virus ». Il s’agit aussi de « donner la priorité et faciliter l’accès aux services de soins de santé primaires pour chaque enfant, en particulier les plus vulnérables, grâce à la disponibilité du personnel et des fournitures de santé ».

Les agences onusiennes plaident pour un engagement communautaire efficace afin d’accroître la confiance dans les systèmes de santé publique et de promouvoir des comportements appropriés de recherche de soins parmi les familles.

« Nous pouvons éviter ce scénario, en permettant à des dizaines de milliers d’enfants de fêter leur cinquième anniversaire entourés de leur famille et de leurs amis », ont conclu l’OMS et l’UNICEF.

Selon l’OMS, la région de Méditerranée orientale recense 779.835 cas de Covid-19 dans une 22 pays dont 17.087 décès et 464.178 guéris.