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Le HCR lance un appel de fonds de 186 millions de dollars pour le Sahel

La violence au Niger et au Burkina Faso a forcé plus de 21.000 personnes à fuir leur foyer et à chercher refuge dans leur propre pays, beaucoup d'entre eux des femmes et des enfants
© UNICEF/Juan Haro
La violence au Niger et au Burkina Faso a forcé plus de 21.000 personnes à fuir leur foyer et à chercher refuge dans leur propre pays, beaucoup d'entre eux des femmes et des enfants

Le HCR lance un appel de fonds de 186 millions de dollars pour le Sahel

Migrants et réfugiés

L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), a lancé, vendredi, un appel de fonds de 186 millions de dollars pour financer ses opérations dans la région du centre du Sahel. Ce montant permettra à l’agence onusienne d’apporter une aide vitale aux réfugiés, déplacés internes, rapatriés et communautés d’accueil dans cette région de l’Afrique subsaharienne.

« L’urgence au Sahel est une crise humanitaire et de protection à grande échelle, où d’odieuses violences contre les populations vulnérables deviennent endémiques », a déclaré Filippo Grandi, Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés. 

Cet appel de fonds comprend les besoins initiaux pour 2020 d’un montant de 97 millions de dollars, 29 millions de dollars pour mettre en œuvre les mesures de prévention et de lutte contre la Covid-19 dans les zones de déplacement. Les 60 millions de dollars restants permettront de renforcer la réponse d’urgence du HCR et de ses partenaires dans le cadre de sa stratégie pour le Sahel. 

L’objectif pour l’agence onusienne est d’être en mesure de fournir davantage d’abris pour décongestionner les sites surpeuplés. Il s’agit aussi de distribuer des articles de première nécessité et de lutter contre la violence sexuelle et sexiste, qui se généralise et s’aggrave du fait du confinement et des conditions de surpeuplement. 

Risque de débordement du conflit dans les pays côtiers voisins

Ce nouvel appel de fonds permettra également de soutenir l’éducation, de réhabiliter les écoles et les salles de classe ou d’assurer des possibilités d’apprentissage à distance. Certaines activités s’articuleront autour d’une approche respectueuse de l’environnement. En tenant compte de l’impact important du changement climatique au Sahel, l’objectif est de cibler la préparation communautaire pour prévenir les déplacements forcés liés au climat, et en soutenant le recours à l’énergie propre ainsi que la gestion des déchets et plastiques.

Tout en louant leur « remarquable générosité », le HCR rappelle que les communautés locales arrivent au point de rupture, en particulier au Burkina Faso où le nombre de déplacés internes a plus que quadruplé, passant de 193.000 en juin 2019 à 848.000 à la fin avril 2020. Or pour toutes ces personnes qui ont fui les guerres et la persécution et pour les communautés hôtes qui les ont généreusement accueillis, l’impact supplémentaire du Covid-19 est dévastateur sur ces populations qui mènent leur existence au jour le jour.

« Nous devons intensifier nos efforts au moyen d’une réponse globale et inclusive, qui place les droits et le bien-être de millions de personnes déracinées au cœur de notre action », a insisté M. Grandi, invitant la communauté internationale à « agir maintenant, avant qu’il ne soit trop tard ».

Le Sahel compte 3,1 millions de réfugiés, déplacés internes, rapatriés et personnes à risque d’apatridie. Les gouvernements du Burkina Faso, du Mali, du Niger, de la Mauritanie et du Tchad se sont engagés à appuyer les activités de protection et les solutions pour ces groupes en signant signé la Déclaration de Bamako en octobre 2019. Mais « le risque de débordement du conflit dans les pays côtiers voisins est bien réel et il est maintenant exacerbé par la Covid-19 », a mis en garde le chef du HCR.