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Grèce : l’OIM alarmée par les refoulements de migrants et réfugiés vers la Turquie

Des femmes et enfants à la frontière turco-grecque à Pazarkule.
OIM/Uygar Emrah Özesen
Des femmes et enfants à la frontière turco-grecque à Pazarkule.

Grèce : l’OIM alarmée par les refoulements de migrants et réfugiés vers la Turquie

Migrants et réfugiés

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) est profondément préoccupée par les rapports persistants faisant état de refoulements et d’expulsions collectives de migrants et de réfugiés à la frontière entre la Grèce et la Turquie.

Certains de ces refoulements sont « dans certains cas violents », a indiqué l’OIM dans un communiqué rendu public ce jeudi à Genève. L’agence onusienne indique suivre de près la situation. Elle ajoute avoir reçu des rapports faisant état d’arrestations arbitraires de migrants en Grèce et de leur refoulement vers la Turquie, ainsi que de violences perpétrées contre les migrants par certains membres du personnel frontalier.

« Les reportages des médias internationaux et les images montrant l’utilisation de matériel de sauvetage maritime pour expulser des migrants à travers la mer Égée orientale sont particulièrement inquiétants », a dénoncé l’OIM.

La principale organisation intergouvernementale dans le domaine des migrations demande aux autorités grecques d’enquêter sur ces allégations et sur les témoignages de personnes forcées de traverser la frontière vers la Turquie.

Selon l’OIM, la priorité doit être donnée, en tout temps, à une gestion des frontières soucieuse de la protection et conforme au droit international. Pour l’agence onusienne, il s’agit avant tout de respecter les droits de l’homme et les libertés fondamentales de tous les migrants, quel que soit leur statut migratoire, y compris le droit de demander l’asile.

Suspendre les expulsions pendant la pandémie de Covid-19

L’OIM appelle également les États à suspendre les expulsions de migrants pendant la pandémie de Covid-19. Elle invite aussi les gouvernements à faciliter « les retours volontaires quand et où cela est possible, en particulier pour les migrants qui, compte tenu de la situation, se sentiraient plus en sécurité dans leur pays d’origine et exprimeraient leur souhait de rentrer ».

« Au vu des considérations sanitaires accrues, nous demandons instamment aux États de s’abstenir de sécuriser les frontières et de mettre en œuvre des pratiques migratoires qui pourraient compromettre les droits des migrants », a dit l’OIM. Une façon pour l’agence onusienne basée à Genève de critiquer des mesures telles que « la construction de murs aux frontières, la militarisation des patrouilles frontalières ou l’augmentation des expulsions ».

Si les droits souverains des États - y compris le maintien de l’intégrité des frontières - doivent être respectés, leur pouvoir discrétionnaire s’arrête là où il se superpose aux obligations internationales en matière de droits de l’homme », a fait valoir l’OIM.