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Un expert exhorte à mener des actions de transformation en faveur de l'environnement et des droits de l'homme

Beveridge Reef, un récif corallien situé dans les eaux de Niue dans l'océan Pacifique central.
© PNUD/Vlad Sokhin
Beveridge Reef, un récif corallien situé dans les eaux de Niue dans l'océan Pacifique central.

Un expert exhorte à mener des actions de transformation en faveur de l'environnement et des droits de l'homme

Droits de l'homme

A l'occasion de la Journée mondiale de l'environnement, célébrée le 5 juin, le Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits de l'homme et l'environnement, David Boyd, a jugé nécessaire et urgent de mener des actions de transformation afin de protéger l'environnement et les droits de l'homme et de s'attaquer aux facteurs de perturbation du climat, de perte de biodiversité, de pollution toxique et de maladies zoonotiques.

« La pandémie mondiale de Covid-19 démontre les effets directs et graves de la dégradation de l'environnement sur la jouissance d'un large éventail de droits de l'homme, notamment les droits à la vie, à la santé, à l'alimentation, à l'eau et à la culture. Au moins 70 % des maladies infectieuses émergentes comme la Covid-19 passent de la faune sauvage à l'homme », a signalé le Rapporteur spécial.

Selon M. Boyd, il faut s’attaquer aux causes profondes de ces catastrophes environnementales interdépendantes et saisir cette occasion pour parvenir à un avenir juste et durable. 

Alors que nous nous apprêtons à entrer dans la phase de redressement, les États devraient mettre en œuvre une approche fondée sur les droits de l'homme pour les lois et politiques nouvelles et modifiées, ainsi que pour les investissements,  a soutenu le défenseur des droits humains.

M. Boyd a par ailleurs souligné que le « traitement des symptômes de la crise - avec la fermeture des frontières, le verrouillage des lieux et, espérons-le, la mise en place d'un vaccin dans un avenir proche - est nécessaire, mais une approche préventive permettrait de sauver des millions de vies et de sauver des miliers de milliards de dollars ».

Droit à un environnement sûr et durable

« Le droit à un environnement sûr, propre, sain et durable est légalement reconnu par 156 États et devrait être reconnu globalement par les Nations Unies dès que possible. S'il est respecté, protégé et réalisé, ce droit pourrait s'avérer être l'un des droits de l'homme les plus importants du XXIe siècle », a estimé l’expert onusien.

Les États devraient profiter de cette chance unique de transformer les sociétés injustes et non durables d'aujourd'hui et de parvenir à un monde meilleur pour tous - David Boyd,  Rapporteur sur les droits de l'homme et l'environnement

Les plans de relance fondés sur le concept de réalisation des droits de l'homme, y compris le droit à un environnement sain, impliquent des actions et des politiques concrètes qui visent à obtenir un climat stable, l'accès à l'eau potable, un air pur, une agriculture saine et durable, une exposition réduite aux substances toxiques, ainsi que des écosystèmes et une biodiversité sains. 

Mettre fin à la déforestation, réglementer étroitement le commerce des espèces sauvages et surveiller de près les points chauds où se mêlent les hommes, les animaux sauvages et les animaux domestiques permettront de prévenir de futures pandémies, a précisé M. Boyd.

D’après lui, placer le droit à un environnement sain au cœur des transformations nécessaires permettrait de lutter contre les inégalités et d'assurer la protection de tous les membres de la société, en mettant particulièrement l'accent sur les personnes en situation de vulnérabilité et qui souffrent le plus de ces menaces, comme les femmes, les enfants, les personnes vivant dans la pauvreté, les peuples autochtones et les communautés traditionnelles, les personnes âgées, les personnes handicapées, les minorités et les personnes déplacées. 

Au Vietnam, une femme fabrique des briquettes de biomasse respectueuses de l'environnement, un substitut de biocarburant au charbon et au charbon de bois.
Photo ONU/Kibae Park
Au Vietnam, une femme fabrique des briquettes de biomasse respectueuses de l'environnement, un substitut de biocarburant au charbon et au charbon de bois.

Une chance unique de transformer les sociétés injustes

Pour le Rapporteur, les États devraient profiter de cette chance unique de transformer les sociétés injustes et non durables d'aujourd'hui et de parvenir à un monde meilleur pour tous. 

Cela peut se faire grâce à des niveaux d'investissement sans précédent dans une transition juste vers une économie circulaire, sans gaspillage et à faible émission de carbone ; à la création de millions d'emplois dans la restauration des écosystèmes ; à la construction d'infrastructures de santé, d'eau et d'assainissement ; à la création de programmes de protection sociale solides et résistants ; et à l'amélioration de l'accès des filles et des femmes à l'éducation et aux opportunités économiques.

« Les milliers de milliards de dollars investis dans la relance économique post-pandémique pourraient donner un coup de fouet aux efforts visant à atteindre les Objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies d'ici 2030, qui, s'ils sont atteints, constitueraient l'une des plus grandes réalisations de l'histoire de l'humanité », a conclu David Boyd.  

 

NOTE :
Les experts indépendants font partie de ce qui est désigné sous le nom des procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme. Les procédures spéciales qui constituent le plus grand groupe d’experts indépendants dans le système des Nations unies des droits de l’homme, sont les mécanismes indépendants d’enquête et de surveillance du Conseil qui traitent, soit de situations spécifiques de pays ou de questions thématiques dans toutes les régions du monde.
Les experts des procédures spéciales travaillent sur une base volontaire; ils ne sont pas fonctionnaires de l’ONU et ne reçoivent pas un salaire pour leur travail. Ils sont indépendants de tout gouvernement ou organisation et siègent à titre individuel
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