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Des experts de l’ONU demandent à Israël de libérer les prisonniers palestiniens vulnérables au Covid-19

les barreaux d'une cellule de prison.
Photo: Andrew Bardwell
les barreaux d'une cellule de prison.

Des experts de l’ONU demandent à Israël de libérer les prisonniers palestiniens vulnérables au Covid-19

Droits de l'homme

Un groupe d’experts des droits de l’homme indépendants des Nations Unies a demandé instamment à Israël de ne pas discriminer les milliers de prisonniers palestiniens exposés à un risque élevé d’exposition au coronavirus.


 Les experts indépendants onusiens ont également plaidé pour la libération des détenus les plus vulnérables, en particulier les femmes, les enfants, les personnes âgées et celles qui ont des problèmes médicaux préexistants.

Selon les experts, plus de 4.520 Palestiniens, dont 183 enfants, 43 femmes et 700 détenus avec des conditions médicales préexistantes seraient actuellement detenus dans les prisons israéliennes. « Ces Palestiniens sont vulnérables dans le contexte de la pandémie actuelle et de l’augmentation relative du nombre de taux de transmission en Israël », ont alerté les experts.

Dans le contexte de la pandémie, les experts ont noté que les visites familiales sont interdites et que l’accès aux avocats est limité pour les détenus palestiniens. Or ils estiment que de telles mesures doivent être « médicalement justifiées » et qu’à la place, d’autres moyens de communication, tels que la visioconférence, devraient être mis à disposition. « Des mesures spéciales et plus souples devraient également s’appliquer aux enfants et aux femmes pour les visites », ont-ils ajouté.

Israël a libéré, en mars dernier, des centaines de prisonniers israéliens à titre préventif. Mais selon les experts, une telle mesure n’a pas été appliquée aux detenus palestiniens. « Cela indique un traitement discriminatoire envers les prisonniers palestiniens - ce qui serait une violation du droit international », ont-ils rappelé.

Pour les experts indépendants onusiens, la libération de prisonniers doit également inclure les personnes en détention administrative et préventive. « Israël devrait prendre des mesures pour libérer ceux qui font l’objet de mesures arbitraires ainsi que les groupes vulnérables dans ses prisons afin de réduire la surpopulation et d’assurer les conditions minimales pour prévenir la propagation du virus », ont-ils fait valoir.

Fermeture d’une clinique palestinienne de dépistage

Les experts ont également exprimé de sérieuses préoccupations concernant les rapports selon lesquels les autorités israéliennes entravent les efforts de lutte contre la propagation de Covid-19 à Jérusalem-Est. Lors d’un incident rapporté, les autorités israéliennes ont récemment effectué une descente dans une clinique de dépistage dans le quartier palestinien très peuplé de Silwan sous prétexte que les kits de dépistage avaient été fournis par l’Autorité palestinienne. Israël a également arrêté des médecins.

« Il est inconcevable, dans les conditions actuelles, en particulier à la lumière du manque de kits de dépistage et d’autres équipements, qu’Israël compromette les efforts existants pour assurer qu’une plus grande partie de la population palestinienne soit testée », ont dénoncé les experts. De tels efforts sont particulièrement nécessaires lorsque des données récentes suggèrent que les taux d’infection au coronavirus ont « augmenté de manière significative dans Jérusalem-Est occupée ».

Une façon de rappeler les principes « d’un égal accès au traitement et un dépistage sans discrimination ». « La coopération entre Israéliens et Palestiniens pour assurer la protection, la prévention et le traitement de tous est essentielle. Des actes tels que les raids sur les cliniques palestiniennes ne peuvent que saper ces efforts », ont conclu les experts.

Outre les experts du Groupe de travail sur la détention arbitraire, parmi les autres signataires de cette déclaration figurent également Michael Lynk, Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés ; Dainius Pūras, Rapporteur spécial sur le droit à la santé physique et mentale ; Agnès Callamard, Rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires ; et Nils Melzer, Rapporteur spécial sur la torture.

NOTE :

Les Rapporteurs spéciaux font partie de ce que l'on appelle les procédures spéciales du Conseil des droits de l'homme. Les procédures spéciales, le plus grand organe d'experts indépendants du système des droits de l'homme des Nations unies, est le nom général des mécanismes indépendants d'enquête et de surveillance du Conseil qui s'occupent soit de situations de pays spécifiques soit de questions thématiques dans toutes les régions du monde. Les experts des procédures spéciales travaillent sur une base volontaire ; ils ne font pas partie du personnel des Nations unies et ne reçoivent pas de salaire pour leur travail. Ils sont indépendants de tout gouvernement ou organisation et travaillent à titre individuel.