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Syrie, Yémen, Cameroun, Philippines : l’appel au cessez-le-feu de l’ONU entendu par des belligérants

Une vue aérienne montre la destruction généralisée à Idlib dans le nord-ouest de la Syrie.
PAM
Une vue aérienne montre la destruction généralisée à Idlib dans le nord-ouest de la Syrie.

Syrie, Yémen, Cameroun, Philippines : l’appel au cessez-le-feu de l’ONU entendu par des belligérants

Paix et sécurité

L’appel au cessez-le-feu mondial lancé par le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, pour affronter ensemble la pandémie de Covid-19, a été entendu par des belligérants en Syrie, au Yémen, au Cameroun et aux Philippines.

« La furie avec laquelle s’abat le virus montre bien que se faire la guerre est une folie. C’est la raison pour laquelle j’appelle aujourd’hui à un cessez-le-feu immédiat, partout dans le monde », avait déclaré lundi M. Guterres lors d’un point de presse virtuel depuis New York. 

La pandémie de Covid-19 qui est partie de Chine en décembre a infecté à ce jour plus de 523.000 personnes à travers le monde et fait plus de 23.000 morts. Le virus a été détecté dans au moins 171 pays. Le plus grand nombre de cas ont été enregistrés actuellement en Chine, aux Etats-Unis, en Italie et en Espagne.

Le porte-parole du Secrétaire général s’est félicité jeudi soir de la déclaration faite le 24 mars par les Forces démocratiques syriennes (FDS) exprimant leur soutien à l'appel du Secrétaire général et annonçant leur engagement à ne pas s'engager dans une action militaire. Les FDS sont une coalition militaire dominée par les Kurdes et soutenue par la coalition internationale menée par les Etats-Unis.

« Le Secrétaire général appelle les autres parties au conflit syrien à soutenir son appel », a dit son porte-parole, Stéphane Dujarric.

Un jeune garçon se tient devant des bâtiments endommagés à Saada, au Yémen.
Photo : PAM/Fares Khoailed
Un jeune garçon se tient devant des bâtiments endommagés à Saada, au Yémen.

Réponses positives au Yémen

S’agissant du Yémen, l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour ce pays, Martin Griffiths, s’est dit encouragé jeudi de voir les réponses positives, à la fois du gouvernement du Yémen et des rebelles houthis, à l'appel du Secrétaire général à un cessez-le-feu.

« J'attends des parties qu'elles respectent leur parole et fassent de l'intérêt de la population yéménite leur priorité », a-t-il dit. Il les a appelées à une réunion d'urgence pour discuter de la manière de traduire dans la pratique leurs engagements.

Cessez-le-feu temporaire par un groupe armé au Cameroun

Le porte-parole du Secrétaire général a également salué jeudi le cessez-le-feu temporaire annoncé le 25 mars par les Forces de défense du Sud du Cameroun (SOCADEF) impliquées dans la crise dans les régions anglophones du pays. « Le Secrétaire général appelle les autres groupes armés à faire de même », a-t-il dit.

« Le Secrétaire général réitère son appel à un dialogue renouvelé qui abordera toutes les questions pertinentes dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun et qui mettra fin à la violence et aux souffrances humaines », a encore dit Stéphane Dujarric.

Quant aux Philippines, le porte-parole du Secrétaire général a salué le cessez-le-feu temporaire annoncé par le Parti communiste des Philippines avec le gouvernement philippin le 24 mars.

« Le Secrétaire général encourage les parties à parvenir à une solution politique durable et à mettre fin à ce conflit de longue date », a dit M. Dujarric dans une note à la presse publiée mercredi.

Appels au cessez-le-feu en Afrique centrale

En République centrafricaine, le Représentant spécial du Secrétaire général dans ce pays, Mankeur Ndiaye, a exhorté mercredi toutes les parties signataires de l’Accord de paix de février 2019 « à garantir l’effectivité du cessez-le-feu sur toute l’étendue du territoire national pour préserver la République centrafricaine du Covid-19 et de ses conséquences néfastes ». 

« Le peuple centrafricain n’a que trop souffert des tensions et violences. Les groupes armés ont donc l’obligation de respecter les engagements pris dans le cadre de l’Accord de paix, par la cessation immédiate de la violence sur toute l’étendue du territoire centrafricain », a dit M. Ndiaye. 

Le Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afrique centrale, François Louncény Fall, a également lancé jeudi un appel à un cessez-le-feu général dans cette région.

« Je voudrais inviter toutes les parties en conflit en Afrique centrale, et en particulier au Cameroun, en République centrafricaine, en République démocratique du Congo et au Tchad, à observer sans délai un cessez-le-feu afin de permettre la mise en œuvre rapide et efficace des stratégies nationales de riposte » à la pandémie, a-t-il dit dans un communiqué de presse.

« Nous devons ensemble combattre, maintenant, ce fléau qui n’épargne ni les belligérants, ni les populations civiles ni les dirigeants politiques », a-t-il ajouté.

Appel à un accord de paix global au Soudan

Au Soudan, le Représentant spécial conjoint de la Mission de l’Union africaine et des Nations Unies au Darfour (MINUAD), Jeremiah Mamabolo, a évoqué les pourparlers de paix soudanais en cours et a noté qu'un accord de cessation des hostilités entre le Gouvernement de transition du Soudan et le Front révolutionnaire du Soudan (SRF) a été conclu le 21 octobre 2019. 

« Je fais écho à l'appel du Secrétaire général et exhorte les parties soudanaises à reconnaître la gravité de la situation que le Secrétaire général décrit comme ‘le véritable combat de nos vies’ et à parvenir à un accord de paix global dès que possible », a-t-il dit dans un communiqué de presse.

« Je profite donc de cette occasion, à ce moment critique de l'histoire du Soudan, pour exhorter une fois de plus Abdul Wahid Al-Nur, le chef de l'Armée de libération du Soudan (SLA/AW), à rejoindre le processus car la pandémie de coronavirus nécessite une front uni pour sauver des vies », a ajouté M. Mamabolo.