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Journée météorologique mondiale : comptons chaque goutte, parce que chaque goutte compte

Conditions météorologiques extrêmes en Bosnie
OMM/Vladimir Tadic
Conditions météorologiques extrêmes en Bosnie

Journée météorologique mondiale : comptons chaque goutte, parce que chaque goutte compte

Climat et environnement

Inondations, pluies extrêmes, sécheresses et fonte des glaciers... les principaux signes du changement climatique sont souvent liés à l'eau. À l'occasion de la Journée météorologique mondiale, l'agence des Nations Unies chargée des questions liées à la météo souligne les liens entre le climat et l'eau, en appelant à améliorer les données relatives à l'eau pour en améliorer la gestion.

Dans un message à l'occasion de la Journée, le Secrétaire général des Nations Unies souligne que le climat et l'eau sont au cœur des objectifs mondiaux en matière de développement durable, du changement climatique et de la réduction des risques de catastrophe.

« L'eau », poursuit António Guterres, « est l'un des biens les plus précieux du 21e siècle. Les services météorologiques et hydrologiques nationaux seront au centre des efforts visant à compter chaque goutte, car chaque goutte compte ».

António Guterres fait écho au message de l'Organisation météorologique mondiale (OMM), qui met l'accent sur les liens entre le climat et l'eau et appelle à l'amélioration de la surveillance, de la récolte d’informations et des données de cette ressource précieuse et rare.

Le climat et l'eau sont « inextricablement liés »

Le chef de l’ONU note que climat et l’eau sont inextricablement liés. « L’eau s’évapore de la surface de la planète vers l’atmosphère, où elle se condense en nuages qui se déplacent autour du globe. Ils libèrent ensuite de la pluie et de la neige, qui rapportent de l’eau fraîche aux fleuves, aux lacs et aux glaciers sur Terre. C’est ce qui maintient la vie sur notre planète », explique M. Guterres ajoutant que le climat « est le moteur du cycle hydrologique » qui définit notre climat.

Ce cycle, qui est souvent tenu pour acquis, reste au cœur de bon nombre d’objectifs mondiaux de développement durable, à savoir éliminer la faim, pour assurer la santé et le bien-être, et favoriser des industries productives, soutenir des populations prospères et libérer le potentiel d’une énergie propre et d’un coût abordable pour tous.

« Les changements climatiques perturbent notre cycle hydrologique et entraînent une redistribution de l’eau disponible dans le monde, ce qui veut dire davantage d’inondations dans certaines zones et des sécheresses encore plus prolongées dans d’autres », souligne le Secrétaire général. « Notre planète connaît déjà de grands problèmes hydrologiques du fait de l’utilisation non viable de l’eau : plus de la moitié de la population mondiale risque d’avoir de graves pénuries d’eau pendant au moins un mois de l’année. Tandis que la demande mondiale en eau continue de croître, nous connaissons une grave crise de l’eau ».

Depuis le 4 juillet 2019, les camps de réfugiés de la région de Cox’s Bazar, au Bangladesh, ont souffert de fortes pluies de la mousson et de vents violents.
PAM/Gemma Snowdon
Depuis le 4 juillet 2019, les camps de réfugiés de la région de Cox’s Bazar, au Bangladesh, ont souffert de fortes pluies de la mousson et de vents violents.

Nous ne pouvons pas gérer ce que nous ne pouvons pas mesurer

Les régimes climatiques de plus en plus imprévisibles et changeants sont susceptibles d'entraîner un stress hydrique plus important qui, à son tour, affectera le développement durable et la sécurité internationale.

Les effets de l'imprévisibilité du temps sont décrits en détail dans le dernier rapport météorologique de l'Organisation météorologique mondiale, intitulé État du climat mondial en 2019, publié le 10 mars.

L'étude montre que le changement climatique a un impact important sur tous les aspects de l'environnement, ainsi que sur la santé et le bien-être de la population mondiale.

En 2019, des événements météorologiques extrêmes se sont produits dans de nombreuses régions du monde, certains à une échelle sans précédent.

Il s'agit notamment des pluies de mousson et des inondations mortelles en Inde, de l'année la plus sèche jamais enregistrée en Australie et des ravages étendus causés par le cyclone Idai au Mozambique et sur la côte est de l'Afrique.

C'est pourquoi l'OMM demande un renforcement de la prévision, de la surveillance et de la gestion des approvisionnements en eau. Cela contribuera à résoudre le problème de l'excès, de la pénurie ou de la pollution de l'eau.

De meilleures données peuvent aider à planifier des projets liés à l'eau, comme les centrales hydroélectriques ; à mieux comprendre l'impact de la gestion des ressources en eau sur l'environnement, l'économie et la société ; et à mieux protéger les personnes, les biens et les écosystèmes contre les risques liés à l'eau, en particulier les inondations, les sécheresses et les polluants.

Vue aérienne des inondations provoquées par le cyclone Idai, au Mozambique. De fortes pluies ont causé des destructions massives.
WFP/Deborah Nguyen
Vue aérienne des inondations provoquées par le cyclone Idai, au Mozambique. De fortes pluies ont causé des destructions massives.

Renforcer les liens entre les services météo et hydrologiques

Étant donné que les demandes futures en eau nécessiteront probablement des décisions difficiles en matière d'allocation des ressources, l'OMM appelle à une collaboration plus étroite entre les services météorologiques, liés au climat, et les services hydrologiques, liés à l'eau.

Les capacités de prévision, de surveillance et de gestions sont actuellement fragmentées et insuffisantes, ce qui préoccupe l'agence onusienne. 

« Il est inquiétant de voir que l'objectif 6 du développement durable, qui porte sur l'eau potable et l'assainissement, est si lointain maintenant », a déclaré le Secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas. « Le monde doit faire preuve de la même unité et du même engagement en faveur de l'action climatique et de la réduction des émissions de gaz à effet de serre qu'il l'a fait pour contenir la pandémie de coronavirus ».

L'OMM est déterminée à travailler en étroite collaboration avec ONU-Eau et d'autres partenaires clés des Nations Unies pour renforcer la mise en œuvre et l'accélération de cet objectif.