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Dans les zones de guerre, 100 millions de personnes confrontées à des risques extrêmes liés au Covid-19

Les agences humanitaires de l'ONU s'inquiètent du sort des 100 millions de personnes vivant en zones de guerre.
Photo OCHA/Iason Athanasiadis
Les agences humanitaires de l'ONU s'inquiètent du sort des 100 millions de personnes vivant en zones de guerre.

Dans les zones de guerre, 100 millions de personnes confrontées à des risques extrêmes liés au Covid-19

Santé

Alors que la pandémie de Covid-19 se propage dans le monde entier, l’ONU s’inquiète des conséquences pour les 100 millions de personnes vivant dans des zones de guerre et autres situations d’urgence et qui dépendent de l’aide humanitaire des Nations Unies.

« Le monde doit continuer à soutenir les plus vulnérables, notamment par le biais de plans d’intervention humanitaire et d’aide aux réfugiés coordonnés par les Nations Unies », a déclaré Jens Laerke, porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA).

De façon générale, les organismes d’aide s’inquiètent des systèmes de surveillance limités dans certains pays où vivent des milliers de personnes vulnérables. « Ces pays ne disposent pas forcément des infrastructures nécessaires pour faire face à l’impact à grande échelle de la pandémie », a ajouté M. Laerke.

Or le surpeuplement des camps de personnes déplacées dans certains des points chauds humanitaires du monde est également une zone à haut risque pour le Covid-19. Beaucoup vivent à l’étroit et n’ont qu’un accès limité, voire inexistant, à des installations sanitaires adéquates ou à des services de santé de base.

« Lorsque le virus atteint ces endroits, les conséquences pourraient être dévastatrices », a mis en garde le porte-parole d’OCHA, tout en insistant sur le fait qu’une charge supplémentaire liée au Covid-19 pourrait également signifier que d’autres flambées actuelles telles que le choléra, la rougeole ou la fièvre jaune reçoivent moins d’attention.

Un enfant dans un camp pour personnes qui ont fui les violences dans le nord-ouest de la Syrie.
Photo PAM/Fadi Halabi
Un enfant dans un camp pour personnes qui ont fui les violences dans le nord-ouest de la Syrie.

L’ONU lance un appel de fonds la semaine prochaine

De plus, des chaînes d’approvisionnement perturbées pourraient signifier que les produits nutritionnels pour lutter contre la malnutrition fabriqués dans un pays pourraient ne pas arriver dans un autre pays où ils sont nécessaires. Les organismes humanitaires se préparent déjà à ce que des programmes de repas scolaires soient suspendus.

L’eau et les installations sanitaires peuvent être insuffisantes ou tout simplement indisponibles. Et le scénario tant redouté, c’est d’arriver à voir des dysfonctionnements dans certains centres de distribution.

« Des points de distribution d’aide où de nombreuses personnes se rassemblent pour obtenir de la nourriture ou une autre assistance seront probablement interdits et des solutions alternatives devront être trouvées », a fait remarquer M. Laerke.

Dans ces conditions, l’impératif humanitaire est de continuer à apporter l’aide vitale, tout en prenant des mesures pour éviter l’impact catastrophique que le Covid-19 pourrait avoir sur ces personnes dans le besoin. Les agences des Nations unies évaluent actuellement les endroits où les opérations humanitaires sont perturbées et identifient des solutions. 
L’ONU travaille sur un plan global de réponse humanitaire qui devrait être lancé la semaine prochaine. 

« Pour arrêter le Covid-19, il faut l’arrêter partout. Si nous ne stoppons pas la transmission dans le monde entier, le virus pourrait revenir dans des pays qui se croyaient à l’abri », insiste l’agence onusienne. « Le maintien de la réponse humanitaire mondiale est un acte de solidarité mondiale. C’est aussi un geste d’intérêt personnel clair », a conclu M. Laerke.