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Message de l’OMS à tous les pays sur le coronavirus : Testez, testez, testez

La fièvre est un des symptômes du coronavirus Covid-19.
Unsplash/Matteo Fusco
La fièvre est un des symptômes du coronavirus Covid-19.

Message de l’OMS à tous les pays sur le coronavirus : Testez, testez, testez

Santé

Face à l’aggravation de la pandémie de coronavirus / Covid-19, le Directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Dr. Tedros Adhanom Ghebreyesus, a demandé lundi à tous les pays dans le monde d’intensifier les tests de dépistage comme meilleur moyen de ralentir la progression de cette pandémie. 

L’agence onusienne avertit que la pandémie de Covid-19 ne sera pas stoppée si l’on n’arrive pas à savoir qui est infecté par le virus.

« Vous ne pouvez pas combattre un incendie les yeux bandés. Testez, testez, testez », a mis en garde le Dr. Tedros lors d’une conférence de presse à Genève.

Aux pays qui ne testent pas systématiquement tous les patients suspectés d’être infectés par le nouveau coronavirus, le message du chef de l’OMS se veut clair : « testez chaque cas suspect de COVID19. « Une fois de plus, le message clé est : testez, testez, testez. Il s’agit d’une maladie grave », a-t-il répété.

C’est la crise sanitaire mondiale la plus importante de notre époque - Dr Tedros

Pour l’OMS, la nouvelle doctrine est de tester chaque cas suspect. « S’ils sont positifs, isolez-les et découvrez avec qui ils ont été en contact étroit jusqu’à deux jours avant l’apparition des symptômes et testez également ces personnes », a-t-il ajouté.

Chaque jour, de nouveaux tests sont produits pour répondre à la demande mondiale. Et l’OMS indique avoir expédié près de 1,5 million de tests dans 120 pays. « Nous travaillons avec des entreprises pour augmenter la disponibilité des tests pour ceux qui en ont le plus besoin », a déclaré Dr Tedros.

Le coronavirus a tué 6.470 personnes dans le monde et le nombre de cas de contamination s’établissait lundi après-midi à 164.837 cas recensés dans le monde.

Point de départ de l’épidémie, la Chine reste le pays ayant enregistré le plus grand nombre de morts (3.218), mais c’est en Europe que l’épidémie progresse rapidement, avec 2.315 décès, la majeure partie en Italie et en Espagne, où le nombre de contaminations recensées a fait un bond, avec 2.000 cas supplémentaires en 24 heures.

Et il y a désormais plus de décès recensés ailleurs dans le monde (3.252) qu’en Chine (3.218 morts) qui semble avoir désormais enrayé la propagation du virus (27 nouvelles contaminations dimanche).

« C’est la crise sanitaire mondiale la plus importante de notre époque », a d’ailleurs reconnu le chef de l’OMS, relevant que les jours, les semaines et les mois à venir seront « un test de notre détermination, un test de notre confiance dans la science et un test de solidarité ». « Des crises comme Covid-19 ont tendance à faire ressortir le meilleur et le pire de l’humanité », a ajouté Dr. Tedros.

L’OMS souligne avoir constaté, au cours de la semaine dernière, « une escalade rapide des cas de Covid-19. « Nous avons constaté une escalade rapide des mesures de distanciation sociale, comme la fermeture d’écoles et l’annulation d’événements sportifs et autres rassemblements. Mais nous n’avons pas vu d’escalade assez urgente dans les tests, l’isolement et la recherche de contacts, qui sont le pilier de la réponse face au virus », a fait valoir Dr. Tedros.

Pour l’agence onusienne basée à Genève, les mesures de distanciation sociale peuvent contribuer à réduire la transmission et permettre aux systèmes de santé de faire face. Se laver les mains et tousser dans le coude peuvent aussi réduire le risque pour soi-même et pour les autres. Mais à elles seules, elles ne suffisent pas à éteindre cette pandémie, poursuit l’OMS. « C’est la combinaison qui fait la différence. Comme je ne cesse de le dire, tous les pays doivent adopter une approche globale », a fait remarquer Dr. Tedros.

Dans ce combat contre le nouveau coronavirus, l’OMS conseille que tous les cas confirmés, même les cas bénins, soient donc isolés dans les établissements de santé, afin de prévenir la transmission et de fournir des soins adéquats. Même si elle reconnait que de nombreux pays ont déjà dépassé leur capacité de prise en charge les cas bénins par un personnel spécialisé, l’agence onusienne insiste sur l’importance de maîtriser les chaînes de transmission.

Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l'OMS s'exprime lors d'une conférence de presse à Genève (photo d'archives).
ONU/Elma Okic
Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l'OMS s'exprime lors d'une conférence de presse à Genève (photo d'archives).

110.000 personnes ont déjà contribué près de 19 millions de dollars

A cet égard, l'OMS rappelle que les personnes infectées peuvent contaminer d’autres personnes après avoir cessé de se sentir malades. C’est pourquoi ces mesures d’isolement doivent être maintenues pendant au moins deux semaines après la disparition des symptômes.

Par ailleurs sur le profil des personnes à risque, l’OMS veut aller au-delà des certaines tendances. « Se basant sur les données dont nous disposons indiquent que les personnes de plus de 60 ans sont les plus exposées », relève Dr. Tedros, non sans rappeler que « des enfants sont morts » aussi.

Et face à la saturation des hôpitaux, l’OMS estime que les pays devraient donner « la priorité aux patients âgés et à ceux qui souffrent de maladies sous-jacentes ». Certains pays ont d’ailleurs augmenté leur capacité en utilisant des stades et des gymnases pour soigner les cas légers alors que les cas graves et critiques étant traités dans les hôpitaux. 

Pour autant, l’OMS met en garde sur l’option consistant à isoler et à soigner des patients considérés comme atteints de Covid-19 léger. « La prise en charge des personnes infectées à domicile peut mettre en danger les autres membres du foyer », a insisté le chef de l’OMS, ajoutant qu’il est donc essentiel que les soignants suivent les conseils de l’OMS sur la manière de fournir des soins dans les meilleures conditions de sécurité possibles. « Jusqu’à présent, nous avons constaté des épidémies dans des pays dotés de systèmes de santé avancés. Mais même eux ont eu du mal à y faire face », a-t-il ajouté.

S’agissant du financement, plus de 110.000 personnes ont déjà contribué près de 19 millions de dollars au Fonds de solidarité lancé vendredi dernier.

De façon générale, le patron de l’OMS s’est dit touché par les vidéos de personnes applaudissant les travailleurs de la santé depuis leur balcon, ou par ces récits de personnes proposant de faire les courses à des personnes âgées.

« Cet incroyable esprit de solidarité humaine doit devenir encore plus contagieux que le virus lui-même. Bien que nous devions être physiquement séparés les uns des autres pendant un certain temps, nous pouvons nous rassembler comme jamais auparavant », a-t-il dit, relevant que dans ce combat contre le virus, « nous sommes tous dans le même bateau ». « Et nous ne pouvons réussir qu’ensemble », a conclu Dr. Tedros.