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Coronavirus : l'ONU réduit ses conférences et l’accueil du public

Participants à la réunion de la Commission de la condition de la femme (Archives 63ème session de la Commission)
Photo ONU Femmes/Ryan Brown
Participants à la réunion de la Commission de la condition de la femme (Archives 63ème session de la Commission)

Coronavirus : l'ONU réduit ses conférences et l’accueil du public

À l’ONU

En raison de l'ampleur atteinte par l'épidémie de coronavirus, les Nations Unies ont décidé de réduire plusieurs de leurs conférences à New York et Genève ainsi que l’accueil du grand public à leur siège européen.

En outre, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) travaille sur des mesures de prévention du virus à l'occasion de réunions de masse telles que le pèlerinage dans les lieux saints en Iraq.

Le comité d'organisation de la Commission de la condition de la femme (CSW), une importante conférence des Nations Unies prévue en mars à New York, a décidé de réduire l'événement à une réunion d'une journée, en raison des préoccupations actuelles concernant la propagation du coronavirus Covid-19.

Cette décision fait suite à une recommandation du Secrétaire général des Nations unies, António Guterres, aux États membres, le 29 février, de modifier le format de la 64ème session de la conférence, qui devait initialement durer plusieurs jours (du 9 au 20 mars), et aurait accueilli des représentants des États membres, des entités des Nations unies et des organisations non gouvernementales du monde entier.

Lundi, la Commission a décidé de limiter l'événement à une réunion de procédure le 9 mars, comprenant des déclarations d'ouverture - du Président, Mher Margaryan, de M. Guterres, du Président de l'Assemblée générale et de plusieurs autres hauts fonctionnaires des Nations Unies - suivies de l'adoption d'une déclaration politique, et d'une action sur tout autre projet de résolution.

L'événement sera ensuite suspendu jusqu'à nouvel ordre : aucun débat général n'aura lieu et les manifestations parallèles prévues seront annulées. Les États membres seront représentés par leurs missions permanentes auprès des Nations Unies basées à New York.

Pèlerinage dans les lieux saints en Iraq : l'OMS travaille sur la prévention

Alors que des millions de pèlerins devraient se rendre sur les lieux saints en Iraq au cours du mois à venir, l'OMS travaille avec les chefs religieux et les responsables de la santé pour améliorer la protection des visiteurs contre une éventuelle infection par le Covid-19.

Dans une déclaration publiée mardi, le responsable de l'OMS pour l'Iraq, Adham Ismail, a déclaré que les mesures prises par le gouvernement iraquien pour limiter la propagation sont conformes aux recommandations de l'agence, mais il a noté que « des préparatifs urgents sont absolument nécessaires, comme la désignation d'installations d'isolement appropriées ».

M. Ismail a indiqué que, suite à une évaluation des risques, les autorités sanitaires iraquiennes demandent aux chefs religieux de soutenir la décision du gouvernement d'éviter autant que possible les rassemblements. Jusqu'à présent, le pays a signalé 26 cas de Covid-19, tous parmi des ressortissants venus d'Iran.

Plan large sur le Palais des Nations, siège de l’Office des Nations Unies à Genève.
Photo : ONU/Rick Bajornas
Plan large sur le Palais des Nations, siège de l’Office des Nations Unies à Genève.

Report du Conseil d’administration de l’OIT à Genève

Alors que l’OMS considère le risque de propagation du nouveau coronavirus comme « très élevé », l’Organisation internationale du travail (OIT) dont le siège est à Genève, a décidé d’annuler la session de mars de son conseil d’administration.

« La prochaine session du conseil d’administration, prévue initialement du 12 au 26 mars, n’aura pas lieu en raison des décisions prises par les autorités suisses pour lutter contre la propagation du Covid-19 », indique ce jeudi l’OIT dans un communiqué.

Selon cette institution spécialisée onusienne, cette décision de reporter le conseil d'admnistration est la conséquence d’une évaluation des risques par l’OIT. Elle fait suite aussi à des consultations avec les autorités cantonales compétentes conformément à la directive émise par le Conseil fédéral suisse le 28 février. Cela concerne environ 500 personnes, venant de plus de 70 pays.

L’OIT ajoute qu’elle continuera à suivre les directives et les recommandations venant de l’OMS et des autorités suisses. A noter que le Conseil fédéral suisse a pris la décision d’interdire l’ensemble des événements publics ou privés de plus de 1.000 personnes jusqu’au 15 mars.

Les thèmes, initialement prévus en mars, seront discutés lors des prochaines sessions prévues cette année en mai, juin et novembre. Le conseil d’administration est l’organe exécutif de l’OIT et est composé de gouvernements, de travailleurs et d’employeurs.

Le Palais des Nations unies, siège du Bureau de l’ONU à Genève et qui accueille chaque année 100.000 visiteurs, va appliquer le principe de précaution. En raison de l’épidémie du coronavirus, le Service des visites est temporairement fermé du 2 mars au 13 mars 2020.

Appel à la mobilisation de l'OMS

De son côté, le Directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déclaré jeudi lors d’un point de presse à Genève que certains pays ne prenaient pas « suffisamment au sérieux » la menace que représente l’épidémie ou ont décidé qu’il n’y avait rien à faire.

« Nous sommes préoccupés par le fait que dans certains pays, le niveau d'engagement politique et les actions qui démontrent cet engagement ne correspondent pas au niveau de la menace à laquelle nous sommes tous confrontés », a-t-il dit. « Ce n'est pas un exercice. Ce n'est pas le moment de baisser les bras. Ce n'est pas le moment des excuses. C'est le moment de faire tout son possible pour stopper » cette épidémie.

A noter qu’au dernier décompte de l’OMS le jeudi à 10h GMT, le nombre de cas de coronavirus dans le monde s’élevait à 95.265, dont 3.279 décès, dans 79 pays.