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Brexit : sans accord commercial avec l’UE, le Royaume-Uni pourrait perdre 32 milliards de dollars, selon l’ONU

La City de Londres, centre financier de la capitale du Royaume-Uni qui n'est plus membre de l'Union européenne (UE) depuis le 1er février 2020
Unsplash/Ali Yaqub
La City de Londres, centre financier de la capitale du Royaume-Uni qui n'est plus membre de l'Union européenne (UE) depuis le 1er février 2020

Brexit : sans accord commercial avec l’UE, le Royaume-Uni pourrait perdre 32 milliards de dollars, selon l’ONU

Développement économique

Le Royaume-Uni risque de perdre jusqu'à 14% de ses exportations vers l'Union européenne (UE) en l’absence d’accord commercial après le Brexit, selon une nouvelle étude de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) publiée cette semaine.

Le Brexit désigne le processus de sortie du Royaume-Uni de l’UE qui est devenu effectif le 1er février 2020. Londres veut maintenant conclure un accord sur de nouvelles relations commerciales avec l’UE d'ici la fin de l'année.

Le rapport de la CNUCED, intitulé Brexit au-delà des tarifs : le rôle des mesures non tarifaires et l'impact sur les pays en développement, affirme que sans accord entre le Royaume-Uni et l’UE, les exportations post-Brexit pourraient chuter de 32 milliards de dollars en raison des tarifs douaniers et des mesures non tarifaires.

Les mesures non tarifaires sont des mesures politiques, autres que les tarifs douaniers, et qui peuvent affecter le commerce international de biens. Les exemples les plus courants en sont les contingents, les normes techniques ou sanitaires ou des textes législatifs favorisant les entreprises nationales.

Les pertes potentielles dans le cadre d'un Brexit « sans accord commercial » résultant des droits de douane sont estimées entre 11,4 et 16 milliards de dollars d'exportations actuelles - et la nouvelle étude indique que les mesures non tarifaires doubleraient ces pertes.

L’étude prévoit également que même si un accord de libre-échange « standard » est signé par les parties, les exportations du Royaume-Uni pourraient tout de même baisser de 9%.

En effet, les accords commerciaux standards se concentrent normalement sur la réduction ou l'élimination des tarifs plutôt que sur les mesures non tarifaires et le Royaume-Uni a déjà indiqué qu'il divergerait de l'UE en termes de réglementations.

Comme le marché de l'UE représente 46% des exportations du Royaume-Uni, un Brexit « sans accord » porterait un coup dur à l'économie britannique, selon l'étude de l'agence onusienne basée à Genève.

De plus, l'augmentation des coûts commerciaux due aux mesures non tarifaires et la hausse potentielle des tarifs feraient plus que doubler les effets économiques négatifs du Brexit pour le Royaume-Uni, l'UE et les pays en développement, note l'étude.

Les réglementations affectent la plupart des produits que nous utilisons dans notre vie quotidienne, des exigences d'emballage et des limites d'utilisation des pesticides aux restrictions sur les toxines dans les jouets et les normes d'émission pour les voitures.

« Appartenir à l'UE a des avantages concernant les mesures non tarifaires que même l'accord le plus complet ne peut reproduire. Cela offre d'importantes leçons à d'autres régions qui tentent de gérer plus efficacement ces mesures non tarifaires », a déclaré la Directrice du commerce international de la CNUCED, Pamela Coke-Hamilton.

D'un autre côté, un Brexit « sans accord » pourrait offrir des opportunités aux pays en développement, car les barrières commerciales entre le Royaume-Uni et l'UE profiteraient aux fournisseurs des pays tiers.

Cependant, l'étude constate qu'un effet positif sur les pays tiers pourrait être atténué par l'augmentation des différences réglementaires. Si les réglementations du Royaume-Uni divergent avec le temps de celles de l'UE, les coûts commerciaux augmenteraient pour les pays tiers, affectant de manière disproportionnée les pays plus petits et plus pauvres.