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Un Vénézuélien sur trois ne mange pas assez, selon une étude du PAM

Dans une école de la banlieue de Caracas, au Venezuela, une représentante de l'UNICEF s'entretient avec une mère qui a amené sa petite fille pour un dépistage nutritionnel. (3 juin 2019)
© UNICEF/Velasquez
Dans une école de la banlieue de Caracas, au Venezuela, une représentante de l'UNICEF s'entretient avec une mère qui a amené sa petite fille pour un dépistage nutritionnel. (3 juin 2019)

Un Vénézuélien sur trois ne mange pas assez, selon une étude du PAM

Santé

L'hyperinflation au Venezuela signifie qu'environ un tiers de la population - plus de neuf millions de personnes - n'a pas assez à manger et a besoin d'une assistance, selon des estimations publiées cette semaine par le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM).

Ce résultat est basé sur une évaluation de la sécurité alimentaire réalisée par l'agence onusienne à la demande du gouvernement vénézuélien entre juillet et septembre de l'année dernière.

« L'hyperinflation affecte la capacité des familles à obtenir de la nourriture et à couvrir d'autres besoins de base », souligne l'étude. « 59% des ménages n'ont pas de revenus suffisants pour acheter de la nourriture et 65% ne peuvent pas acheter d'autres articles essentiels tels que des produits d'hygiène, des vêtements et des chaussures ».

Le PAM a collecté des données dans tout le pays au niveau des ménages et des communautés via plus de 8.300 questionnaires, analysant les modes de consommation alimentaire, les stratégies de survie, et la vulnérabilité économique.

Les résultats indiquent que près de 18% des ménages, soit environ un sur cinq, ont un niveau de consommation alimentaire qui n’est pas acceptable. Sur ces 18%, 12,3% ont été décrits comme limites, tandis que 5,5% ont une faible consommation alimentaire.

De plus, le manque de diversité alimentaire indique un apport nutritionnel insuffisant.

Les familles consomment quotidiennement des céréales, des racines ou des tubercules, complétées par des haricots, des lentilles ou d'autres légumineuses trois jours par semaine et des produits laitiers quatre jours par semaine.

Pendant ce temps, la consommation globale de viande, poisson, œufs, légumes et fruits est inférieure à trois jours par semaine pour chacun de ces groupes d’aliments.

La plupart des familles interrogées, soit 74%, se sont engagées dans des stratégies d'adaptation alimentaire, telles que la réduction de la variété et de la qualité des aliments qu'elles consomment. 60% ont déclaré avoir réduit la taille des portions.

Pour survivre, 33% des ménages ont également accepté de travailler pour de la nourriture comme moyen de paiement. D'autres ont vendu des biens familiaux pour couvrir leurs besoins essentiels, ou même dépensé leurs économies en nourriture.

« Alors que les familles épuisent les mécanismes d'adaptation qu'elles utilisent pour maintenir leur consommation alimentaire de base, il est très préoccupant que les besoins nutritionnels ne soient pas satisfaits à court terme. Cela affectera les plus vulnérables, notamment les enfants, les femmes enceintes et allaitantes et les personnes âgées », souligne le PAM.