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Covid-19 : 1.381 décès en Chine, dont six membres du personnel soignant

Des infirmières du service des urgences d'un hôpital de Shenzen, en Chine, portent des masques.
Man Yi
Des infirmières du service des urgences d'un hôpital de Shenzen, en Chine, portent des masques.

Covid-19 : 1.381 décès en Chine, dont six membres du personnel soignant

Santé

Près de 64.000 cas de contamination du nouveau coronavirus ont été enregistrés en Chine, a annoncé vendredi l’Organisation mondiale de la santé (OMS). « Comme vous le savez, la Chine a changé sa façon de communiquer les données de la province de Hubei », a déclaré Dr. Tedros Adhanom Ghebreyesus lors d’un point de presse ce vendredi à Genève.

 Le Chef de l’OMS, qui intervenait en téléconférence depuis la République démocratique (RDC) où il est présentement en visite, a indiqué qu’il y a maintenant un total de 47.505 cas de Covid-19 confirmés en laboratoire en Chine, et 16.427 cas qui ont été cliniquement confirmés dans la province de Hubei. En dehors de la Chine, il y a eu 505 cas dans 24 pays et deux décès.

Au total, il y a eu 1.381 décès en Chine, dont 121 ont été signalés aujourd’hui. Dans ce lot, l’OMS et les autorités chinoises ont révélé que six membres du personnel soignant sont décédés.

« Le Vice-ministre de la Commission nationale de la santé a déclaré qu’à partir de mardi, 1.716 travailleurs de la santé ont été infectés et six sont morts », a ajouté Dr Tedros.

Selon l’Agence onusienne basée à Genève, « c’est une information essentielle », car les travailleurs de la santé sont « le ciment » qui maintient ensemble le système de santé et la réponse aux épidémies.

« Nous devons en savoir plus sur ce chiffre, notamment sur la période et les circonstances dans lesquelles les travailleurs de la santé sont tombés malades », a insisté le Chef de l’OMS.

Une illustration numérique du coronavirus montre l'aspect en forme de couronne du virus.
Centers for Disease Control and Prevention
Une illustration numérique du coronavirus montre l'aspect en forme de couronne du virus.

L’OMS attend des clarifications sur la manière dont le diagnostic clinique est établi

A cet égard, Dr Tedros a rappelé les lignes directrices de l’OMS qui ont été élaborées à l’intention des travailleurs de la santé qui s’occupent des adultes et des enfants hospitalisés souffrant d’infections aiguës.

« Ces lignes directrices ont été mises à la disposition de tous les pays », a-t-il précisé, tout en ajoutant que l’OMS a été également en contact régulier avec les fournisseurs. Il s’agit de plaider pour donner la priorité à la production et à la distribution d’équipements de protection individuelle pour les travailleurs de la santé qui sont en première ligne dans ce combat contre le Covid-19. « Nous sommes également en contact avec les États membres sur cette question importante », a déclaré Dr Tedros.

S’agissant du fait que Pékin signale désormais des cas diagnostiqués cliniquement en plus des cas confirmés en laboratoire, l’OMS indique qu’elle ne mentionne dans ces données que le nombre de cas confirmés en laboratoire, « par souci de cohérence ». L’Agence onusienne a d’ailleurs officiellement demandé des informations supplémentaires sur les cas cliniquement diagnostiqués, en particulier lorsque ceux-ci sont survenus au cours de l’épidémie et si les cas suspects ont été reclassés comme cas cliniquement diagnostiqués.

Les autorités sanitaires du Hubei ont annoncé hier jeudi un élargissement de leur définition des personnes atteintes de pneumonie virale Covid-19. Jusqu’à présent, un test de dépistage était indispensable pour déclarer un cas « confirmé ». Dorénavant, les patients « diagnostiqués cliniquement », notamment avec une simple radio pulmonaire, seront aussi comptabilisés. « Nous cherchons à clarifier davantage la manière dont le diagnostic clinique est établi, afin de garantir que d’autres maladies respiratoires, dont la grippe, ne soient pas mélangées aux données », a souligné Dr Tedros.

Mais l’OMS a rappelé que ces chiffres dépeignant une situation plus grave que rapporté jusqu’à présent, ne représentent pas toutefois « un changement significatif de la trajectoire de l’épidémie ».

« L’heure est à la solidarité et non à la stigmatisation » - Dr Tedros

Concernant la Mission internationale d’experts de l’OMS déployée en Chine pour étudier l’origine du nouveau coronavirus et ses effets, l’Agence onusienne signale que les travaux de l’équipe « avance ».

« Je suis heureux de dire que la mission conjointe de l’OMS avec la Chine avance. Nous espérons que l’équipe complète se posera au cours du week-end. La mission est composée de 12 experts internationaux et de l’OMS, ainsi que d’un nombre similaire d’experts nationaux de la Chine », a déclaré Dr Tedros.

Je suis heureux de dire que la mission conjointe de l’OMS avec la Chine avance - Docteur Tedros, Directeur général de l'OMS

Une attention particulière sera accordée à la compréhension de la transmission du virus, de la gravité de la maladie et de l’impact des mesures d’intervention en cours. Selon l’Agence onusienne, la mission conjointe comprendra des ateliers approfondis, un examen des données avec les principaux ministères, des réunions avec les principales institutions nationales. Dans ce dispositif, l’OMS prévoit également des visites sur le terrain, notamment dans trois provinces afin de « comprendre l’application et l’impact des activités d’intervention au niveau des provinces et des comtés ».

Par ailleurs, le Chef de l’OMS s’est préoccupé du fait que « des signes inquiétants » montrent que le monde n’entend pas l’appel à l’unité et ne se tient pas à l’unisson de ceux qui, à l’épicentre en Chine, sauvent des vies et soulagent la souffrance. « Je tiens à répéter, du fond du cœur, que l’heure est à la solidarité et non à la stigmatisation », a plaidé Dr Tedros.